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Lennon dernière entrevue

John Lennon: La dernière entrevue 
Publié le 29 avril 2023
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Republié le 9 octobre 2923 a L’occasion de son 83 ieme anniversaire 

Par Sylvain Lavallée

La dernière fin de semaine

L’après-midi du 6 décembre 1980, Andrew Peebles, journaliste et animateur radio pour la station BBC à Londres, se rend à New York au studio Hit Factory, pour faire une entrevue avec John Lennon, pour parler de son tout dernier album en cinq ans : Double Fantasy. Yoko confia à Peebles, que John était inquiet. C’était sa première entrevue en cinq ans.

Dès le premier contact entre John et Peebles, la tension tomba. John fut d’un commerce chaleureux et ouvert à la discussion. Le résultat de cette entrevue de plus de 3h30, fut non seulement une entrevue entre un journaliste, mais, le testament musical de John Lennon.

L’entrevue débute avec les raisons qui ont poussé les Beatles à cesser les tournées de spectacles. Lennon affirma qu’avec les cris assourdissants des fans, les gars avaient de plus en plus de difficultés à s’entendre jouer sur scène. Ringo avait déjà affirmé qu’il se fiait sur le mouvement des fesses de John, Paul et George pour garder le beat, tellement les cris des fans étaient assourdissants ! Les petits amplificateurs que le groupe avait n’aidaient pas leur cause.

Le groupe fit aussi face à de nombreuses menaces de la part entre autres du Ku-Klux Klan, qui brûlait les albums du groupe, affirmant que Lennon était un sataniste !

Lennon déclara un jour à un journal anglais, que les Beatles étaient plus populaires que Jésus et le Christianisme. Ce fut, sans contredits, sa plus célèbre citation. Étonnamment, cette déclaration ne fit pas grands bruits en Angleterre, mais quand elle fut reprise par un magazine américain, Ça a créé la controverse que l’on connait aujourd’hui. Selon plusieurs, Lennon avait raison. Pour la nouvelle génération, les croyances religieuses prenaient de moins en moins de place dans leurs vies et la venue des Beatles a comblé ce manque. S’ils avaient organisé un vote auprès de cette génération, entre  aller assister à un sermon à l’église ou assister à un spectacle des Beatles, la majorité serait allé voir les Beatles.

Suite à la déclaration de Lennon, deux animateurs de radio du sud des États-Unis organisèrent un rassemblement pour brûler les disques des Beatles. Une journaliste demanda à Brian Epstein, le gérant des Beatles, si ça pouvait signifier la fin du groupe. Epstein répondit que, suite à cette controverse, les Beatles ont donné un spectacle à Memphis, Tennessee, l’endroit même où est parti cette contestation, ce soir-là, plus de billets vendus qu’à n’importe lequel autre spectacle. Il faut se rappeler que ce genre de controverse ne date pas d’hier. On n’a qu’à se rappeler des débuts d’Elvis dans les années 50, qu’on accusait dépravation avec ses déhanchements suggestifs à l’époque.

Suite à cela, Lennon croyait vraiment que c’était la fin. Pour lui, les tournées c’était terminé. Lennon commença à réfléchir à ce que serait sa vie sans les Beatles. Il était complètement perdu. À ce moment-là, Yoko entra dans sa vie.

En 1969: The Ballad of John and Yoko, créditée en tant que chanson des Beatles, Lennon-McCartney, était en fait interprétée que par John et Paul en studio. Ringo et George étant absents du studio lors de l’enregistrement. La chanson atteint le numéro un en Angleterre et a fait le Top 10 aux États-Unis.

John et Yoko n’étaient pas au fait du succès de la chanson. Ils étaient, à ce moment, en voyage à Paris, enregistrant des albums en duo et préparant leurs Bed-Ins. Yoko prenait de plus en plus de place dans la vie de John et par le fait même, auprès du groupe. Elle était omniprésente aux sessions d’enregistrements du groupe en studio. Suite à la décision unanime des membres du groupe de mettre fin aux tournées et de se concentrer uniquement aux enregistrements en studio, la présence de Yoko apporta son lot de conflits entre les membres. Sa rencontre avec Yoko apporta à John réconfort et sérénité. Ils décidèrent de s’établir à New York, mais il demeura profondément attaché à sa ville natale de Liverpool et à ses racines.

John a vécu et a été élevé par sa tante Mimi. Sa mère Julia, ne pouvant pas subvenir à ses besoins, confia John à sa sœur Mimi. Un jour, en voulant rendre visite à John, Julia mourut dans un accident de voiture. Julia vivait à deux pas de chez Mimi, mais John n’en savait rien. Il ne savait même pas que sa mère était toujours vivante ! Le père de John, lui, l’avait abandonné. Il ne l’avait revu que deux fois depuis sa naissance. La dernière fois, alors que John avait 22 ans, alors que les Beatles commencèrent à connaitre le succès.

Suite à cette rencontre, John décida de couper définitivement les ponts avec son père. D’un autre côté, de vivre avec sa tante Mimi, une femme très sévère et stricte, forgea le caractère de John. D’ailleurs, en écoutant les premières paroles de la chanson Help, on ressent tout le désarroi dans la voix de John.

John a toujours été anticonformiste. Lors d’une prestation des Beatles, le 4 novembre 1963, au Royal Variety Show, en présence de la Reine Elizabeth II, John présenta la dernière chanson du spectacle; Twist and Shout: Pour notre dernière chanson, les gens assis dans les sections les moins chers, applaudissez. Pour les autres, secouez vos bijoux !

Le premier Bed-In eu lieu à Amsterdam, aux Pays-Bas. En fait, la série de Bed-Ins fut, en quelque sorte leur lune de miel symbolique, suite à leur mariage, qu’ils voulurent partager avec les fans et propager la paix.

Après Amsterdam, John et Yoko voulurent mettre le cap sur New York, pour leur prochain Bed-In, mais le gouvernement américain leur refusa l’entrée. Ils décidèrent donc de mettre le cap sur Montréal. Du 26 juin au 2 juin 1969, John et Yoko établirent leur campement dans la suite 1742 de l’hôtel Reine-Elizabeth, pour leur deuxième Bed-In. Le 1er juin 1969, entouré de nombreux fans et journalistes, confortablement installés dans leur lit, John et Yoko enregistrèrent Give Peace A Chance, pour protester contre la guerre du Vietnam, et, promouvoir la paix. Chanson qui devint mythique, avec comme chœur, ces fans et journalistes présents. Le 4 juillet 1969, le 45 tours sort au Royaume Uni et atteint la deuxième place.

En novembre 1969, John sort une nouvelle chanson: Cold Turkey.

Elle fut bannie aux États-Unis, parce que le gouvernement américain disait qu’elle faisait l’apologie de la drogue. Lennon n’a jamais nié sa consommation de drogues. L’inspiration derrière la chanson: Vivez le moment présent. Il raconta son expérience avec les drogues, l’héroïne en particulier. À son retour en Angleterre, John vécut quelques temps chez Ringo. Il savait que la police britannique le surveillait. Un jour, la police débarqua chez lui et après avoir fouillé son appartement, l’inculpa pour possession de drogues, ce qui lui value un dossier criminel et l’empêcha de voyager. Quarante policiers l’attendaient pour procéder à son arrestation. Selon John, ce fut un coup monté. La presse britannique arrivant même avant la police ! John plaida coupable à toutes les charges contre eux, parce que Yoko et lui n’étaient pas mariés à l’époque et John avait peur que Yoko soit expulsée du pays.

En novembre 1971, enregistrement de la chanson Imagine. Chanson diffusée mondialement. Selon John, la chanson aurait dû être créditée: Ono-Lennon, car elle fut en grande partie inspirée d’un livre que Yoko avait écrit, Grapefruit (Pamplemousse). Au moment de l’enregistrement de l’album, Alan White, ancien drummer de Yes entre autres, participa à l’enregistrement de l’album. John remit à chacun des musiciens présents les paroles de chacune des chansons de l’album. John demanda aux musiciens de lire les paroles des chansons et suite à cela, s’ils acceptaient de participer à l’enregistrement. White accepta sur le champ. L’album fut une consécration pour John. Son message de paix fut diffusé à travers le monde.

26 mai 1971, enregistrement de About ‘How Do You Sleep?’ de John & Yoko. Avec John Lennon, Nicky Hopkins, George Harrison. Alan White et Klaus Voormann

En 1972, retour aux États-Unis mais, nouvel avis d’expulsion.

Yoko vivait un problème de garde partagée, concernant sa fille ainée Kyoko, qui était avec son père à ce moment, mais, introuvable. Pendant ce temps, le FBI et le gouvernement Nixon avaient John sous surveillance, à cause de ses liens avec le mouvement activiste américain. Après les assassinats de Martin Luther King Jr. et Robert Kennedy, la jeune génération américaine se cherchait un leader. Après avoir mis John sous écoute téléphonique et suivi par la police, un sénateur du Parti républicain suggéra fortement au président Nixon d’expulser Lennon des États- Unis. Les partisans de Lennon ayant le droit de vote à ce moment, devenaient une menace pour le gouvernement américain. Nixon se servit de l’accusation de possession de possession de cannabis de Lennon en 1968, pour le faire expulser.

En 1972, le visa de Lennon est abrogé par la Chambre des représentants et Lennon pourrait être expulsé des États-Unis. Yoko, en attente de sa naturalisation comme résidente permanente pourrait devoir faire face à un dilemme: Choisir entre revoir sa fille ou John. Après une longue bataille juridique, John remporte son procès contre le gouvernement américain, en octobre 1975 et le 27 juillet 1976, il devient résident permanent américain.

L’avocat de John intente un procès contre le procureur pour conspiration d’expulsion. Des documents de Hoover, le FBI ont été mis en preuves, que c’était à des fins politiques, les raisons de l’expulsion de Lennon. Peu de temps après, le président Nixon remit sa démission, mettant fin à la longue bataille entre le gouvernement américain et John Lennon. Après toute cette saga et la pression engendrée, Yoko demande à John de partir. À ce moment là, John retrouva sa vie d’adolescent… du jeune homme de 18 ans sortant à tous les soirs. Mais, à 37 ans, les lendemains de veille étaient plus difficiles ! John a toujours eu un côté excessif.

Mais, sa rupture avec Yoko a amplifié les choses. Il se défonçait et était malheureux.

Le déclic s’est fait un soir dans un bar. La plupart du temps ses compagnons de beuverie lui disaient d’arrêter, qu’il avait assez bu. Un de ses compagnons de beuverie l’encourageait à continuer à se soûler davantage. En entrant en studio complètement saoul et voyant les autres dans le même état, il décida d’arrêter de consommer.

En novembre 1980, sortie de l’album Double Fantasy. David Geffen, producteur renommé et propriétaire d’étiquettes de disques à la console, l’enregistrement de l’album commença avant même l’embauche de Geffen. Geffen fit confiance à John et ne lui demanda même pas d’écouter les pistes déjà enregistrées. Il lui offrit un contrat d’enregistrement sur le champ. Le premier 45 tours de l’album: (Just Like) Starting Over, n’était pas le premier choix de John. Il aurait préféré Losing You, étant un titre plus approprié pour John, après ce qu’il avait vécu.

Le choix des musiciens fut très facile selon John. On se bousculait aux portes pour en faire partie. Hugh McCracken qui fit partie du groupe Wings avec Paul, comme guitariste, Andy Newmark, batteur pour George, Tony Levin, bassiste renommé que John ne connaissait pas à l’époque, Earl Slick, guitariste pour Bowie dans les années 70.

Double Fantasy remporta le Grammy de l’album de l’année. Était-ce dû à la qualité de l’album ou au décès de John ? Cet album fut, en quelque sorte son autobiographie. Ayant eu enfin sa citoyenneté américaine, sa vie de famille retrouvée avec Yoko et les enfants, l’anonymat qu’il vivait à New York, John Lennon avait retrouvé le goût de vivre.

À Central Park, il y a un endroit nommé: Strawberry Fields, en face de l’édifice du Dakota où vivaient John et Yoko. La ville y a érigé un mémorial IMAGINE. C’est un lieu de pèlerinage pour toutes les nationalités. Je compte bien le visiter un jour.

Je conclus mon article sur les mots de Sir George Martin, producteur des Beatles pendant plusieurs années et souvent considéré comme le cinquième Beatle: John et Paul furent les plus grands compositeurs de notre époque, de notre décennie et de notre siècle.

Trailer du documentaire

 

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