Albums

The Cult Sonic Temple

Par Louis Bonneville

Sonic Temple
The Cult
Beggars Banquet, Sire (1989)
7/10
Publié le 29 juin 2017
Vues 2,600
Republié le 22 janvier 2022

 

Texte de Louis Bonneville

L’album Sonic Temple : la rencontre musicale entre le réalisateur Bob Rock et le groupe The Cult

Le groupe The Cult lança en avril 1989 son quatrième album intitulé Sonic Temple. Une fois de plus, une réorientation sonore du groupe s’annonça avec cet album, contrastant ainsi avec chacun de leurs précédents. Il est aussi intéressant de constater que le succès commercial de l’explosif temple sonique est le haut sommet de toute la carrière du groupe. C’est en juin 1988 que l’ébauche de cet album prit son essor avec une brève préproduction de 2 jours au Track Record studios à North Hollywood, là où une vingtaine de pièces demos furent enregistrées. Il s’ensuivit en août une deuxième maquette de huit morceaux, celle-ci étant beaucoup plus fignolée. Le groupe, qui était à ce moment en recherche périodique d’un nouveau batteur, engagea Eric Singer (Black Sabbath) pour suppléer au poste vacant lors de ces sessions.

De septembre à novembre, The Cult s’installa au Little Mountain Sound Studios de Vancouver, au Canada, pour la réalisation officielle de l’album. Une fois de plus, le groupe eut le flair de s’associer à un réalisateur en devenir ; en 1987, c’était avec Rick Rubin pour l’album Electric, et pour ce nouvel album il dénicha le Canadien Bob Rock. Malgré un parcours impressionnant d’ingénieur de son au côté du célébrissime réalisateur canadien Bruce Fairbairn, Bob Rock en était toujours en cette période à faire ses preuves comme réalisateur. Sonic temple deviendra ainsi son premier succès majeur, dont l’aplomb de la réalisation fera en sorte d’attirer sur lui l’attention de groupes Hard rock et Heavy metal du moment tel que Mötley Crüe pour l’album Dr. Feelgood, mais surtout Metallica avec lequel il réalisera l’œuvre désormais classique surnommée Black Album.

The Cult, n’ayant toujours pas arrêté son choix sur un nouveau batteur, engagea pour l’enregistrement de cet album Mickey Curry, un des plus solides batteurs de l’histoire du rock, reconnu entre autres pour son travail exemplaire avec Bryan Adams. C’est Matt Sorum qui deviendra finalement le batteur officiel du groupe en prenant part à la tournée présentant Sonic Temple. C’est à peine un an plus tard que Sorum reçut une offre pratiquement irrefusable de Slash, soit celle de se joindre à Guns N’ Roses, qui en était à ce moment à la création de Use Your Illusion. Ceci mettra ainsi un terme à sa collaboration avec The Cult, jusqu’à son retour entre 1999 et 2002.

Un bon nombre de titres sur Sonic Temple devinrent instantanément des classiques du groupe. Pensons à la ballade Edie (Ciao Baby), qui évoque le désolant parcours de la star Edie Sedgwick, dont le lien avec la Factory, l’atelier d’Andy Warhol, contribua à la mener vers une déchéance mortelle. Fait intéressant et non négligeable, le subversif Iggy Pop imprégna sa voix ténébreuse sur la pièce New York City.

La pochette au design flamboyant donne parfaitement le ton à cet album, qui est d’ailleurs un des exemples les plus précis et marquants d’un album hard rock de cette époque. On y retrouve Billy Duffy dans une posture guitar hero popularisée par Pete Townshend de The Who ; Ian Astbury quant à lui, se retrouve en arrière-plan dans un flou enflammé. Ce travail de création fut élaboré par Nick Egan, qui à cette époque réalisa un nombre considérable de pochettes d’albums.

Le 14 juin 2013, une brève rencontre autour d’un repas à Vancouver avec John Webster, le claviériste de session de cet album, me donna la chance d’en apprendre un peu plus sur le déroulement de cette production et sur le comportement singulier des membres du groupe, notamment l’attrait de Ian Astbury pour les croix. Apparemment, Astbury occupait son temps libre au studio à la sculpture d’une croix dans l’épaisse porte en bois de la régie et ce, à l’aide de son canif de poche ! Le travail de Webster sur l’album est plutôt remarqué avec une intro en solo à l’orgue Hammond sur la pièce Sweet Soul Sister. D’ailleurs, ce n’est pas sans réticences que cette idée d’intro, proposée par Bob Rock, fut acceptée par Billy et Ian, étant naturellement réfractaires aux claviers jusque là. Webster, flairant l’impasse, opta pour une approche classic rock rappelant l’intro de Your Time Is Gonna Come de Led Zeppelin, satisfaisant ainsi ses collaborateurs décideurs.

En mai 2014, chez le disquaire Beatnick de Montréal, je mis la main sur un exemplaire vinyle d’édition canadienne étant plutôt rare ; il faut se rappeler qu’à la fin des années quatre-vingt, le vinyle subissait un déclin fulgurant de ses ventes, remplacé par le CD qui amorçait une ascension à vive allure, sans oublier la cassette qui trônât au sommet des ventes de 1988 à 1990. Sonic Temple est devenu un incontournable à découvrir ou à redécouvrir, qui en fait aujourd’hui un classique du genre et qui demeure passablement bien épargné des rides provoquées par les tendances du moment.

Site de THE CULT
Facebook de THE CULT

 

BANNIÈRE:
WEBMESTRE: STEVEN HENRY
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

1 Comment

1 Comment

  1. Sylvain Chartrand

    22 novembre 2017 at 6:21 PM

    Un des bons albums rock des années 80-90.

You must be logged in to post a comment Login

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire le pourriel. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Archives

Compteur

  • 483 358 Visites

Suivez-nous

To Top

Fabriqué au Québec!

Honorons Nos Survivants Pleurons Nos disparus

Pour Un Monde Meilleur!

Basé à Montréal, capitale mondiale du rock francophone!