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Stevie Ray Vaughan bio

Stevie Ray Vaughan: L’étoile filante du Blues
Publié le 24 mars 2023

Par Sylvain Lavallée

 

Documentaire Stevie Ray Vaughan 1969 à 1990 

L’aventure débute en 1969 à Dallas au Texas. Stevie Ray Vaughan, un jeune guitariste influencé par son grand frère Jimmy, qui lui, a été influencé par les grands du Blues, comme B.B. King, Albert King, Muddy Waters, Buddy Guy, cherche à percer le monde de la musique, le blues en particulier. Les débuts sont difficiles. Malgré son talent évident, aucune compagnie de disques ne s’intéresse à sa musique.

En 1979, Stevie forme son band: Stevie Ray Vaughan & Double Trouble. Ses influences ne sont pas que blues. Il voue une admiration à Jimmy Hendrix, qui deviendra une de ses plus grandes influences. Sa prestation au festival de Montreux, en juillet 1982, fut le coup d’envoi de sa carrière. Il conquit la foule présente. Suite à cette prestation, il a revitalisé le blues dans le monde de la musique. Il redonna ses lettres de noblesse au monde du blues. Dans la salle ce soir-là, était présent le guitariste John Paul Hammond. Il apporta une cassette à son père, John Hammond le producteur reconnu, qui offrit un contrat au band avec CBS Records l’année suivante.

Entrevue, 1984, avec John Hammond. Il parle des débuts de Stevie Ray 

Sachant cela, David Bowie contacta Stevie pour une collaboration à son nouvel album à paraître en avril 1983 : Let’s Dance.

Suite à sa collaboration avec Bowie, le producteur Jackson Brown offrit à Stevie la location de son studio gratuitement pour l’enregistrement de son premier album. Lors de la parution de son premier album: Texas Flood en juin 1983, il a déjà 29 ans. Mais, il revitalisa le monde du blues, de par sa dextérité à la guitare et son talent. Il devint un phénomène international dans le monde du blues. On sent sur ce premier album, non seulement son talent et sa dextérité, mais aussi, une grande maturité musicale. Une assurance. Mais la tâche ne fut pas aussi facile ! Le mouvement musical du début des années 80 avec la vague New Wave, la venue des instruments électroniques, les synthétiseurs, drums électroniques et les programmations par ordinateur, le plus difficile restait à faire !

Avec le succès grandissant suite à la parution de ce premier album, les problèmes ont commencé à faire surface. Les tournées incessantes, les shows qui s’accumulent, Stevie développe des dépendances qui affectent ses performances en studio et sur scène. Il perd beaucoup de poids et suite à un show, il s’évanouit en sortant de scène. Il entre en centre de désintoxication. À la sortie du centre, il était un homme transformé. Plus en forme, les idées claires, plus créatif musicalement. Comme un phœnix qui renait de ses cendres, sa sobriété lui ouvrit de plus grands horizons musicaux.

Suite au décès de Jimmy Hendrix, une de ses idoles, Led Zeppelin qui venait de mettre fin à leur carrière, le monde de la musique se cherchait un nouveau Guitar God, Stevie Ray Vaughan ! Il a donné une cure de jeunesse au Blues. Suite au succès de l’album Texas Flood, Stevie Ray Vaughan & Double Trouble font leur première apparition dans un festival, en première partie de The Moody Blues, le 20 novembre 1983, au Colisée de Seattle. À la fin de l’année, Stevie, collabora avec une de ses idoles: Albert King, pour une prestation à la télévision canadienne.

1er janvier 1984: Sortie du deuxième album: Couldn’t Stand The Weather, avec son frère Jimmy à la rythm guitar. Mais, il reste du travail à faire. Rien n’est gagné. Le groupe a appris de ses erreurs de débutant, mais l’ascension vers le sommet n’est pas chose faite. Sur cet album, bien sûr, la pièce maitresse fut la reprise de la chanson: Voodoo Child, de son idole Jimmy Hendrix, mais il reprit aussi la pièce: Testify, des Isley Brothers, qui fut reprise par Jimmy Hendrix lui-même !

Avec la venue des MTV, Much Music et Musique Plus de ce monde, avec la venue de Madonna, Prince et plusieurs autres, le paysage musical prenait une avenue différente. SRV a su s’ajuster, se démarquer de par son look, son habillement sur scène. Il porta une attention particulière à ses bottes et à ses chapeaux. Suite à la sortie de l’album, Stevie Ray Vaughan & Double Trouble partent en tournée à travers les États-Unis, l’Europe, l’Australie et le Canada. Suite à un concert au Carnegie Hall à New York, qui fut un point tournant dans la carrière de SRV, son gérant décida de ne pas le limiter à seulement un guitariste de Blues. Que ça le catégoriserait dans un genre musical. Mais, ce show, avec la participation de son frère Jimmy, Angela Strehli et Doctor John, tous des musiciens, chanteurs et chanteuses de Blues reconnus. Ce show a tout changé dans la carrière de SRV.

Avec le succès de l’album et de la tournée, l’épuisement gagne l’équipe. Lors d’une tournée au Japon, Stevie refait face à ses démons de drogues et d’alcool. Les nuits sont de plus en plus courtes, il doit continuer à performer, malgré l’avis de son entourage. Après la tournée en Asie, retour en studio en mars, pour le prochain album: Soul to Soul. Les membres du band sont épuisés. Ils décident d’ajouter un saxophoniste en studio, pour un solo: Joe Sublett. Il avait  déjà joué avec Stevie Ray dans les années 70. Il venait de terminer une tournée avec un autre bluesman: Delbert McClinton qui avait dans son band un claviériste du nom de Reese Wynans. Chris Layton, le drummer de Double Trouble, alla retrouver Joe Sublett pour l’amener en studio. Il dit à Reese qu’un pianiste devait se présenter en studio, mais il ne s’est jamais présenté. Chris demanda à Reese s’il voulait le remplacer. Reese accepta. Le trio entra en studio pour l’enregistrement de la chanson: Look at Little Sister.

Pour l’enregistrement, les membres du band décidèrent de jouer la chanson live en studio. Le son était tellement fort et assourdissant, que Wynans ne s’entendait même pas jouer ! Joe Sublett et Reese Wynans ont dû retourner en studio pour refaire les pistes de saxophone et claviers ! Joe quitta le studio après l’enregistrement de la chanson, mais Reese lui, est demeuré. Les membres du groupe décidèrent d’enregistrer une autre, puis une autre chanson. Après trois enregistrements en studio, Stevie alla voir Reese et lui demanda s’il voulait revenir le lendemain et encore le jour suivant. Après ces journées, l’album était enregistré. Stevie Ray demanda à Reese s’il voulait se joindre au band. Il accepta. Il fit partie de Stevie Ray Vaughan & Double Trouble, de 1985 à 1990. L’enregistrement de l’album ne fut pas de tout repos. Les abus de drogues et alcools se multiplièrent et le temps en studio s’étirait tard dans la nuit. Mais, selon Wynans, ça n’affecta pas la qualité d’enregistrement de l’album.

Tommy Shannon, Stevie Ray Vaughan, Chris Layton , Reese Wynans – 1985  Photo by Ross Marino

À partir de ce moment, le trio est devenu un quatuor et le band était de retour sur la route. Wynans pensait qu’en show, il n’aurait été sur scène que pour les pièces de l’album Soul To Soul. Mais, Stevie Ray lui dit: Non ! Tu fais partie du band. Tu vas être sur scène pour toute la durée du show ! Wynans ne connaissait pas les autres chansons du band ! Wynans a su s’adapter rapidement au band. Premier show: 10,000 fans à Dallas. Deuxième show: 75,000 fans à Chicago lors d’un festival. Troisième show, Montreux. C’est à ce moment que Wynans a su vraiment trouver sa place au sein du band.

Le spectacle complet au festival de Montreux 1985  (avec annonces publicitaires, mais…) 

Wynans contribua à la plupart des chansons sur Soul To Soul. Ce qui contrairement aux deux premiers albums, où Wynans était absent, il aida Stevie Ray musicalement à se concentrer sur son jeu de guitare. Il savait qu’il pouvait s’appuyer sur le jeu aux claviers de Wynans. Malgré le succès de l’album, Soul To Soul n’était pas un album à la hauteur du band. Stevie Ray n’était pas à la hauteur. Quelque chose manquait. Stevie semblait absent dans le processus musical.

En rétrospective sur les trois premiers albums, selon l’industrie musicale, Texas Flood était un album cinq étoiles, Couldn’t Stand The Weather, un quatre étoiles et Soul To Soul, un trois étoiles. Mais, les fans continuent à croire en lui. 40ème place sur le Billboard et l’album a atteint le statut d’Album Platine aux États-Unis.

En 1986, Jimmy Vaughan, le frère ainé de Stevie, part en tournée avec son groupe: The Fabulous Thunderbirds et fait occasionnellement la première partie de Stevie Ray Vaughan & Double Trouble, ce qui les a menés en tournée en Australie et en Nouvelle Zélande. Stevie, pendant la tournée en Nouvelle Zélande, connaissait des problèmes de couple avec sa femme: Lenora Darlene Bailey, avec qui, il était marié depuis 1979. La chanson Lenny lui est dédiée. Les problèmes de Stevie avec ses abus d’alcools et de drogues et les contraintes de la tournée ont eu raison de son couple. Stevie rencontra Janna Lapidus, une Top modèle de Nouvelle-Zélande de 16 ans à l’époque. Elle sera à ses côté jusqu’à son décès. La jeune adolescente découvrit rapidement l’environnement d’abus de substances dans le band et décida de se distancer de cet univers, mais elle se sentait en sécurité et respectée dans ses décisions, de la part de Stevie Ray et les membres du band.

Lenora Darlene Bailey                                                                 Janna Lapidus

Pendant la tournée en Australie et la Nouvelle Zélande, leur gérant, suite aux trop fréquents abus de drogues et alcools, décida de quitter le band. De retour aux États-Unis, après la tournée, Stevie décida d’embaucher Alex Hodges pour trouver un nouveau gérant au band, pour réaliser que Hodges était l’homme de la situation. Stevie lui dit lors de son embauche qu’il recherchait une personne qui le comprenait musicalement et comme personne. Que la plupart cherchait à le mouler à leur manière à eux. Qu’ils ne savaient pas qui il était, ce qu’il faisait musicalement et de son talent musical. Ils voulaient lui trouver le prochain hit, ils voulaient le mouler à leur vision musicale. Ce n’est pas la vision que Stevie avait d’un gérant. Il dit à Hodges que, s’il voulait ajouter son nom à la liste des gérants potentiels, que la liste ne comprendrait alors qu’un seul nom: Le sien.

Hodges était conscient des abus et excès au sein du band dès le départ. Il n’avait pas de craintes côté créativité et musicalement parlant, mais ce fut de plus en plus difficile côté prises de décisions au sein du band. Hodges eut quand même certaines craintes et il se dit que tout pouvait arriver à ce moment-là. Dans ce climat d’incertitude, suite à la fin de la tournée mondiale de l’album Soul To Soul, le band décida de produire un album live: Live Alive, enregistré pendant deux prestations à Austin et Dallas. Les prestations sur scène n’étaient pas à la hauteur des prestations précédentes du band. Stevie admettant que lui-même n’avait pas son aplomb habituel sur scène.

Le band dut faire quelques retouches de son en studio avant sa sortie en novembre 1986. Les critiques furent mitigées et malgré les ventes acceptables, ce fut une déception aux yeux du band. Pour Denny Freeman et Joe Sublett, deux anciens musiciens qui jouèrent avec Stevie, présents dans la foule au show à Austin, le band n’avait pas le ;contrôle musicalement. Ils se regardèrent en se disant que c’était tout sauf un show de blues. Que c’était une prestation d’un band avec un son assourdissant. Suite à ce show désastreux aux yeux de plusieurs présents, dont son frère Jimmy, le pire était à venir pour le band. Que le band ne pouvait qu’aller vers une pente descendante.

Dans la salle ce soir-là, il y avait aussi Timothy Duckworth, un bassiste de Los Angeles que Stevie Ray a connu au début de sa carrière. Duckworth garda toujours contact avec Stevie Ray, étant présent lors de son divorce et le début de ses problèmes d’abus, lui prêtant même sa maison, lorsque Double Trouble était en tournée sur la côte ouest. Suite au show à Austin, Duckworth était très inquiet de la santé et de la condition de Stevie. D’où cela pouvait le mener. Il avait vu trop d’autres musiciens terminer leur carrière de façon tragique et il voulait servir de port d’ancrage pour lui. Duckworth en parla à Hodges qui était sur la même page que lui, mais lui dit que Stevie pouvait entrer en studio, mais qu’il devait demeurer en dehors de la scène, qu’il n’était pas prêt encore à envisager d’entrer en cure de désintoxication, à l’hôpital ou de faire face à une intervention de groupe, pour l’aider à combattre ses démons. La décision finale devait revenir à Stevie lui-même. Il devait réaliser par lui-même, qu’il avait atteint le fond du baril.

Malgré l’avis des médecins et de son entourage, Stevie repartit en tournée avec Double Trouble. Les retouches en studio de l’album Live Alive et les dates de shows, soir après soir, n’aident en rien les problèmes de santé de Stevie. Et, le 27 août 1986, Stevie dut composer avec le décès de son père Jimmy Lee Vaughan. Étant en tournée en Europe, à Copenhague, au Danemark, Stevie n’eut pas de temps pour vivre son deuil. Après un show en Allemagne, Stevie sortit dans un bar avec Timothy Duckworth et Chris Layton. En route pour le bar, ses problèmes de santé le rattrapèrent. Il sentit des nausées. Il demanda à s’arrêter et commença à vomir du sang.

Stevie avoua en 1986, en entrevue à la télé, avoir des problèmes de consommations. S’il ressentait trop de pression, il se disait que c’était une bonne excuse pour consommer encore plus. Si tout allait bien, fallait fêter ça ! Il était conscient que ses excès étaient une maladie, mais ses excès lui répétaient sans cesse: Continue, t’es fait fort ! T’es capable ! Il était au bord de la dépression. Il en était conscient. Il l’a vu venir. Un jour, il perdit conscience dans l’autobus de tournée. Il se réveilla dans un hôpital en Allemagne. En se réveillant, il posa des questions au personnel qui demeuraient sans réponses. Heureusement son bassiste Tommy Shannon et des amis proches étaient avec lui, car il aurait sauté de la fenêtre de sa chambre pour sortir de là.

Le lendemain, il sortit de l’hôpital et en entrant dans l’autobus, il se mit à pleurer sans être capable de s’arrêter. Il fit une crise de panique. Il avait peur de tout et de rien, ne sachant pas de quoi il avait peur. Malgré tout, la tournée continua. Après des shows à Zurich et Londres, Hodges, le gérant du band, garda contact avec le bureau à Los Angeles et décida que la tournée ne pouvait pas continuer. Que Stevie avait besoin de soins. C’était un point de non-retour pour lui. Il contacta un médecin spécialiste qui avait déjà traité Eric Clapton. Le médecin appela Stevie, lui expliquât la situation et lui dit que ce ne serait pas un traitement de deux jours à l’hôpital. Qu’il avait du travail à faire.

Le 30 septembre 1986, Stevie est admis à la clinique du docteur Victor Bloom, à Londres, pour la première étape de son processus du retour à la santé. Il remplit les questionnaires d’admissions avec la plus grande honnêteté. Il n’a rien cacher de ses abus. Les résultats de ses tests lui confirmèrent ce qu’il savait déjà, et, il éclata en sanglots. Stevie a eu une grande confiance envers le docteur Bloom. Il était conscient que c’était une question de vie, ou, de mort pour lui… Pendant son séjour à la clinique, Stevie demanda la présence de deux personnes: Sa mère Martha et Janna Lapidus, qu’il n’avait pas revu depuis la tournée du band en Australie et en Nouvelle-Zélande. Quand Janna est arrivée à l’aéroport, Thimothy Duckworth est allé à l’aéroport pour l’amener voir Stevie, il ne l’avait jamais rencontrée, mais, il savait qui elle était et l’a reconnue immédiatement. Eric Clapton le contacta aussi, pour lui offrir son support. Stevie en fut très touché.

Il reprit confiance en lui, suite à toutes ces présences et marques de support. Évidemment, Stevie passa par un sevrage. Certains jours furent plus difficiles que d’autres. Après son séjour à la clinique à Londres, il séjourna à la clinique Peachford à Atlanta pendant quatre semaines. Le même jour, Tommy Shannon fut admis dans une clinique à Austin, au Texas, pour les mêmes conditions. En novembre 1986, Stevie et Tommy ayant terminé leurs cures,  retournèrent avec le groupe. Stevie, maintenant sobre, était un homme transformé. Le retour en tournée pris une tout autre direction. Fini les partys d’après shows. Aucun alcool toléré après les shows dans les loges et Stevie décida qu’il y aurait désormais deux autobus de tournées: Une pour le band et l’autre pour les techniciens, pour éviter les abus et les dérapages et aussi pour des questions économiques.

1987

Avec le retour sur scène sobre, Stevie craignait de ne pas pouvoir offrir les mêmes performances. Ayant un problème d’alcool depuis l’adolescence et n’étant jamais allé en clinique pour guérir sa maladie, Il confronta ses démons et y fit face et en sortit grandi, devenant un meilleur musicien, non seulement musicalement, mais dans son attitude, sa personnalité. La peur et l’agressivité étaient disparus. En entrevues ou sur scène, il devint un livre ouvert. Il n’avait pas peur de parler de ses problèmes passés. Ses rechutes, sa sobriété et sa victoire face à ses abus.

(Petit à-côté, ce n’est pas dans le documentaire) Stevie Ray Vaughn au Colisée de Québec le 5 mai 1988

En juin 1988, retour en studio pour enregistrer un nouvel album: In Step, avec un nouveau producteur: Jim Gaines, qui a produit entre autres: Santana, Huey Lewis & The News, Journey. Gaines n’était pas familier avec le blues. Il l’a vu comme un défi. Il y a eu quelques frictions en studio. En comparaison, pour l’album précédent, Soul To Soul, où le band enregistrait trois-quatre chansons en studio en une seule soirée. Pour la chanson The House Is Rockin’, il y eut 25 reprises. La vision de Gaines, était de reproduire les solos sur scène. Après en être venu à un compromis entre Gaines et les membres du band, il fallut régler les problèmes d’acoustique dans le studio. Gaines entendait un bruit sourd pendant les enregistrements. Comme un amplificateur mal branché. Ne voyant pas de solution, l’ingénieur du studio dit à Gaines qu’il faudrait rebâtir un nouveau studio.

Idée rapidement écartée par le band ! Gaines eut l’idée de confectionner un enclos, ressemblant à une cage des frappeurs au baseball, avec de la broche pour confectionner les poulaillers. Ce procédé réduisit le bruit de 80% ! Gaines était un bourreau de travail. Il y avait toujours un petit quelque chose à améliorer sur chaque pièce. Malgré les sessions interminables en studio, les membres du band décidèrent de se donner à fond dans ce projet et réaliser le meilleur album de leur carrière.

Juillet 1988, Belgique

In Step paru en juin 1989. Les efforts portèrent leurs fruits. Avec un tout nouveau Stevie Ray Vaughan sobre et revigoré, In Step fut le meilleur album du band. Tant du côté artistique, que commercial. L’enregistrement de cet album a fait sortir Stevie de sa zone de confort. Les albums: Soul To Soul et Couldn’t Stand The Weather, étaient des albums de blues. In Step, était un album plus musical. Gaines, en apportant ses antécédents comme producteur d’autres artistes, donna un son plus pop à l’album, mais les membres du band voulaient quand même garder l’essence même, côté blues. Gaines ne voulait pas changer le style du band. Il voulut trouver un son plus contemporain. Il cherchait à amener les chansons à jouer à la radio.

Une chanson de l’album se démarqua plus que les autres: Crossfire. Une chanson écrite en 1987, à laquelle Stevie n’eut aucune participation. Chanson écrite par Bill Carter et Bruce Ellsworth. La chanson devint leur plus grand succès dans les palmarès et la plus jouée dans sa carrière. Cet album, avec les chansons: Crossfire, Tightrope et Wall Of Denial, où Stevie se dévoila ouvertement, sans aucune pudeur, sur ses problèmes de drogues et d’alcool. Un des coauteurs de ces chansons: Doyle Bramhall, lui-même un ancien alcoolique, donna de la crédibilité aux paroles des chansons. Cet album devint pour Stevie, un exutoire, la chanson Tightrope en particulier. Plusieurs bluesmen sont décédés suite à des problèmes reliés à l’alcool. On n’a qu’à penser à : Samuel John Lightnin’ Hopkins, décédé d’un cancer du pancréas, James Marshall, Jimi Hendrix et autres… Stevie était fier de chanter à propos de sa réhabilitation et son combat contre ses démons.

Stevie écrivit seul Riviera Paradise, la dernière chanson de l’album, bien avant la production de l’album. Il dit aux autres membres du band, après une pièce plus rock: Ok, on fait Riviera Paradise. Stevie abaissa les lumières dans le studio et commença à jouer. L’ambiance de cette chanson, tu ne peux pas l’enregistrer à 10h le matin. Tu enregistres la chanson à 2h le matin ! Gaines demanda combien de temps allait durer la chanson, car il regarda les rouleaux d’enregistrement. On lui dit, environ 5-6 minutes. La chanson continua et les rouleaux continuèrent à tourner. Gaines se dit qu’il va lui falloir d’autres rouleaux. Stevie jouait, mais, faisait dos à la console et ne savait pas qu’il allait manquer de temps. Gaines regarda Chris Layton, le batteur, qui faisait face à Stevie et lui fit signe de couper court. Que le rouleau arrivait à sa fin. Stevie regarda Chris et à la dernière note, le rouleau arrêta ! Après le désastre de l’enregistrement de Live Alive, le band semble être sur une pente ascendante. Le band fut invité à la plupart des émissions de fin de soirée à la télé américaine, ce qui lui donna de la visibilité.

En octobre 1989, le band fut invité à jouer à l’émission: Austin City Limits.

Le band avait déjà fait une prestation auparavant, en 1983. Il accepta à une condition: Que ses comparses de Blues soient présents. L’année 1989 se termine avec une tournée en collaboration avec son ami Jeff Beck. Prochain projet: Une prestation dans les studios de MTV, pour la série Unplugged.. Stevie joue en solo, sans Double Trouble, ce qui le sort de sa zone de confort. Non seulement sans son band, mais de jouer en version acoustique et sur une guitare 12 cordes, c’est un contexte totalement différent. Mais, il retrouve rapidement ses repères et donne une excellente prestation, interprétant deux chansons: Rude Mood et Pride & Joy.

Octobre 1989, entrevue avec Stevie Ray et Jimmy Vaughn

L’année 1990 s’annonce prometteuse pour Stevie, et, le band. En février, le band reçoit le Grammy pour le groupe Blues. Stevie entre en studio pour réaliser un grand rêve, et, enregistrer un album avec grand son frère Jimmie. En août, après une tournée avec Joe Cocker, Stevie prend quelques jours de vacances avec sa conjointe et retourne en Australie et en Nouvelle-Zélande, où ils se sont rencontrés. Il repart en tournée en août, avec son band, Double Trouble, en première partie d’une de ses idoles, Eric Clapton, pour deux concerts
à Chicago.

En août 1990, après la conférence de presse de la compagnie CBS Records, pour annoncer la parution prochaine de l’album Family Style, de Stevie et de son frère Jimmie, Stevie Ray Vaughan & Double Trouble, repartent en tournée en première partie de Eric Clapton. Aussi dans le programme: Jimmy Cray et Buddy Guy. Ce fut leur dernier show… Stevie vola le show ce soir-là, parmi la brochette de grands guitaristes.

En cette soirée brumeuse, avec visibilité difficile, l’hélicoptère décolla pour Austin malgré tout.  Le pilote de l’hélicoptère perdit le contrôle de l’appareil et heurta un flanc de montagne. L’hélicoptère s’écrasa. Il n’y eut aucun survivant. Stevie Ray Vaughan décéda le 27 août 1990, à East Troy, Wisconsin, à l’âge de 35 ans.

Le corps de Stevie Ray Vaughan fut ramené par avion à l’aéroport de Dallas. Le 30 août, une foule de plus de 1000 personnes ont assistées aux funérailles.

En septembre 1990, l’album: Family Style paraît. Sans les membres de Double Trouble ou The Fabulous Thunderbirds. Seulement les deux frères: Stevie et Jimmie Vaughan, qui réalisent un vieux rêve. Produit par Nile Rodgers, l’album atteint le Top 10 au Billboard et devient Album Platine aux États-Unis et au Canada.

Suite à la parution de l’album, Stevie continue à faire les premières pages des magazines de blues. Suite à cela, Jimmie fouillant dans les archives musicales, fit paraître à titre posthume, en honneur à Stevie, l’album: The Sky Is Crying. Dans la sélection des chansons de cet album, si Stevie avait voulu choisir une chanson posthume, pour résumer sa vie et son passé, il aurait choisi celle-ci: Life By the Drop.

En mémoire de Stevie Ray Vaughn

Sur une note plus personnelle, pour terminer, comme l’a si bien dit Reese Wynans, claviériste de Stevie Ray Vaughan & Double Trouble: Quel héritage Stevie Ray Vaughan laissera au monde de la musique et du Blues ? Pour ma part, il est parti trop tôt, mais il demeurera pour moi le plus grand guitariste de blues de tous les temps

Voici le documentaire

 

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