Chroniques

Rory Gallagher – Ry Cooder

Guitaristes Émérites 14 selon Murray.
Publié 30 avril 2020

Par Normand Murray

Rory Gallagher

La légende parmi les légendes.

Ce très respecté grand guitariste de blues né en 1948 en Irlande à Ballyshannon et a grandi dans la ville de Cork. Après avoir appris le métier avec des concerts lors de sa vie d’adolescence. Il forme son groupe au nom de Taste en 1966. Ce groupe fera deux albums studio et deux live. D’ailleurs, la formation de ce groupe ayant été la résultante des influences britanniques comme les Beatles, les Rolling Stones, les Animals et bien sûr, les Yardbirds. Malgré sa capacité à jouer du blues, du blues Rock, du rock and roll et du skiffle (genre de trad anglais du temps ce que les Quarrymen faisaient à leur début, les Beatles autrement dit). Déménagement à Belfast, quitttant Cork qui l’avait consacré comme étant la vedette incontestée de la guitare électrique Blues et Rock de la place. Un monument ayant été érigé dans cette ville et autres endroits en Irlande tel Belfast.

Sous Taste il ira au festival de l’Isle de Wight, ce Woodstock première mouture. Après cette apparition Taste se démembre et commence sa prolifique carrière solo des années 70 sous le nom de Rory Gallagher Band. Avec une dizaine d’albums et un live in Europe, 1972, et un second album live avec comme titre Irish Tour ’74 , vendu à plus de deux millions d’exemplaires. Avec plus de 200 concerts par année il est un des plus grands performers live dans le monde du Rock ‘n Blues. Ses influences étant aussi Lonnie Donagan, Chuck Berry, Muddy Waters, Leadbelly et Woodie Guthrie. Et en retour lui-même ayant été un guitariste ayant influencé bien des grands de ce monde comme Slash, Johnny Marr,The Edge et Brian May.

Fervent des albums live vu qu’il considérait que cette forme lui permettait d’explorer toutes les variantes de ses performances tout en donnant l’essence même de sa virtuosité. Autre fait pas du tout banal, un de ses albums studio avait été coproduit par nul autre que Roger Glover, bassiste de Deep Purple avec Calling Card (1976). Après une myriade d’albums, le dernier des années 70, fut Photo Finish en 79 et même que 5 chansons seront republiées avec un Live à San Francisco encore en 1979.

Les années 80 commencent avec un de ses vœux les plus chers, celui de former sa propre maison de production avec Capo Records, ce qui lui laissait plus de liberté à faire ce qu’il voulait sans problème d’être sous le joug de maisons de production qui bien des fois imposent des critères artistiques de leurs choix. Jinx (1982) étant un des premiers albums à paraître sous cette étiquette qui est la sienne. Une suite de lives suivront et Defender se fera avec une nette variante de Jinx avec une approche plus intimiste pour ses nombreux fans. Qui d’ailleurs se fera avec une séparation de ses amis et partenaires de scène comme Gerry Mc Avoy, amitié de vingt ans, et un autre de dix ans, celle de Brendan O’Neil.  Le tout fait en toute harmonie et sans heurts de par l’amitié sincère envers ses deux amis qui formeront Nine Below Zero.

Des séries de concerts et d’albums Live seront ces années 90. L’inévitable advient avec son travail du Live à quoi, 200 spectacles par année le fatigue du corps devenant assez pénible et depuis les années 70, la sur médication et l’alcool devenant son talon d’Achille de se coucher à 6 hr du matin et des réveils à 10 hr du matin ! Un jour ou l’autre ça use son homme. Malheureusement il est obligé par son frère qui le suivait un peu comme une mère, lui disait sans cesse de modérer sa vie effrénée de tout, ce qui nuisait à sa santé qui devenait de plus en plus fragile. Il est forcé de se faire transplanter un foie. Malgré la réussite de cette transplantation, un virus viendra à bout de ce grand et légendaire guitariste, étant donné qu’en même temps, il souffrait d’une infection pulmonaire ce qui le fît basculer dans un coma et il ne se réveillera jamais (1995).

Renommée spéciale du magazine Melody Maker qui le proclamât le meilleur musicien en 1972. Autre détail assez particulier, il fut pressenti pour remplacer Mick Taylor avec les Rolling Stones, ce que Ron Wood fut l’heureux élu. Bilan assez impressionnant de 30 millions d’albums vendus tout au long de sa prolifique carrière. À un festival à son nom à Belfast toutes les années .Des témoignages des grands de la guitare comme Éric Clapton, qui avait déclaré : il est l’homme qui m’a ramené au Blues, Jimmy Page : la mort de Rory m’a vraiment touché et il était un homme très gentil et un grand guitariste. Même Jimi Hendrix a dit de lui lorsqu’un reporter lui a demandé de quoi ça faisait d’être élu le plus grand guitariste de tous les temps sa réponse, ne laissait aucun doute, il déclarât : je ne sais pas, allez demander ça à Rory Gallagher. Slash avait déclaré que : le plus grand frisson de ma vie fut de jouer à ses cotés. The Edge a aussi dit de lui : un bel homme et un incroyable guitariste et de renchérir, : c’était un homme sensible et un grand musicien. Fait assez inusité, il ne se servait pas d’un WhaWha, préférant jouer avec les tones de sa guitare pour avoir cet effet.

Ses guitares au fil des ans furent à son jeune âge de 5 ans, une Rosetti. À 15 ans, il achète à crédit sa Fender Stratocaster 1961 usagée qui ne le quittera jamais l’usant à la grafigner au point de ne plus voir le sunburst. Guitare qui d’ailleurs avait été un rêve d’avoir la même que Buddy Holy, autre légende du Rock And Roll. Ses autres partenaires de jeu étant des Fender Esquire, Fender Télécaster, des Dan Electro Silvertone, Gretsch modèle Corvette, Burns Bison Special Bottelneck Club entre parenthèse, Burns étant considéré comme le Léo Fender du Rouyaume Uni et National Resophonic, ce qui entre autre d’être admiré par tous de sa technique unique en matière de Bottleneck. Tellement visible sur la pièce titre de Calling Card de 1976. Il a aussi été entre autres un joueur accompli de basse, de mandoline, de saxophone et d’harmonica, bien sûr, le blues étant ce qu’il est.

Il mérite d’être considéré comme étant un des dix plus grands guitaristes de ce monde, sans aucun doute la-dessus. Le Johnny Winter de l’Irlande, nomination personnelle, sera toujours vu comme étant un chanteur talentueux et un musicien sans compromis, aucun ne se donnant vraiment à fond dans toutes ses performances. En musique, l’Irlande nous a laissé un héritage incommensurable d’une méga star qui ne ternira jamais. Ce très grand Bluesman dans l’âme et son coeur.

 

Ry Cooder

L’homme des grandes sessions et solos suprêmes.

Ce guitariste aux racines américaines, versatile, est né en 1947 à Los Angeles. Dès son enfance il a maîtrisé les bases fondamentales de la guitare et dès l’âge de 17 ans, il joue du blues avec le chanteur compositeur Jackie DeShannon. 1965  – début de collaboration avec nul autre que Taj Mahal et futur batteur de Spirit Ed Cassidy avec les Rising Sons. Qui malheureusement CBS refusera de faire paraître leur album.

Vrai début de carrière avec le producteur Terry Melcher qui l’engage pour faire des partitions de guitare pour Paul Revere and the Raiders. D’ailleurs, ce producteur fera appel à ses services assez fréquemment vu la diversité musicale de ce, oui phénomène de la guitare avec un grand G. Sa légendaire slide sera son atout majeur dans sa quête de célébrité. Ce qui lui valu de faire partie du premier album de Captain Beefheart, Safe Has Milk (1967) avec un poste permanent à ses cotés. Tout en continuant de faire des sessions avec Randy Newman, Van Dikes Parks et Little Faith. L’année du décès de Brian Jones des Stones fait de lui un parfait candidat à le remplacer, mais une certaine réticence de Keith Richard ne lui permettera pas d’avoir le poste, préférant Mick Taylor. Néanmoins, il contribua à l’album Let It Bleed (1969) et jouera la slide sur Sister Morphine (1971).

Les années 70 avec le premier album à son nom Ry Cooder en 1971, présentant des covers, versions de Leadbelly, Blind (Willy Johnson) et Sleepy (John Estes.) Subséquemment explorant les diverses formes des racines américaines. Avec The Purple Valley (1971), en embrassant le folk. Sortie de Paradise and Lunch (1974) qui le mettra comme une figure dominante du monde de la guitare. Autre figure de style avec les albums Chicken Skin Music (1976) et Showtime encore en 1976 avec un net penchant pour le tex mex et hawian style et une collaboration avec nul autre que John Lee Hooker avec Dixieland on Jazz (1978). Voilà, le rock fait vraiment son apparition dans sa carrière avec Bop Till You Drop (1979), d’ailleurs, qui fût le premier album enregistré de façon digitale avec le premier de ses gros succès avec la chanson d’Elvis Presley, Little Sister.

Les années 80 furent des sessions avec tout ce qu’il y a de connu et légendaire dans le domaine de la musique tels les Clarence Gatemouth Brown , John Lee Hooker, Nicky Hopkins, Arlo Guthrie, Randy Newman, Buffy Sainte -Marie, Jackson Brown, Van Morisson, pour ne nommer que ceux-ci. Et de la musique de films, avec au bas mot plus de 40 participations cinématographiques nécessitant son grand talent de multi-disciplinaire. Juste en passant ses styles, il les les maîtrise de main de maître,  le rock, le blues, le roots music, le folk, le world music le soul et le  gospel. L’éventail de tous les styles, dirons nous. Et une nette préférence à jouer avec son grand ami lui-même doté dune grande polyvalence de la musique, David Lindley, un autre grand de la slide guitar. Petite note, il a eu une participation à l’album du regretté Robin Williams, ses contes pour enfants en 1988.

Les années 90  – fondation du groupe éphémère de Little Village (1990) avec nul autre que John Hiatt, Nick Lowe et Jim Keltnec. Encore, entre temps, de ses multiples participations de musique de films. Grammy pour le meilleur album World Music (1995) avec Talkin Tubuktu de Ali Farka Talkin. Implication directe dans le domaine de la musique cubaine avec Buena Vista Social Club qui franchira les frontières de Cuba (1996).

Les années 2000  – dès le début du nouveau millénaire, un duo avec Manuel Galban (2002), guitariste et pianiste du Buena Vista Social Club avec une touche très latina et approche Sud Américaine de la musique, lui-même gagnant d’un Grammy. Poursuite dans la même veine avec le vieux L.A. Chicanos des années 50 avec Chavez Ravin (2005). Des autres enregistrements solo avec Buddy (2007) et I Flathead (2008). 2012 – Electron Special. En 2013, ses talents d’écrivain furent mis de l’avant avec un recueil de nouvelles avec comme titre L.A.Nostalgie, la même année, un album live. Son dernier enregistrement studio étant The Prodigal, paru en 2018, avec des covers de Blind Willie Johnson, Blind Alfred Reed, Blind Roosevelt Grave. Fait assez inusité dans son cas, il a utilisé You Tube comme instrument de promotion pour cet album. Un retour et suite logique d’Electron Spécial fait dans le style gospel.

Maintenant, ses guitares. Elles sont des Martin des années 50 avec le modèle 000-18, évocatrice de son style sud américain et latino. Sa préférée acoustique étant une légendaire des années 30, avec la Gibson Roy Smeck Model. Question électrique, le Fender Startocaster fut celle qui lui permettait ses envolées de slide, lui-même grand artisan du Bottleneck et bien sûr, sa Gibson ES-P. Deux autres modèles un peu moins connus ont été la Guyatone japnnaise et une Ripley Steréo Guitar. Avec tous les styles et genres de guitares et musique avec lesquels il a travaillé au fil de sa longue et prolifique carrière ont fait de lui l’ambassadeur international de la musique et ce, sur tous les continents de ce monde. Il est le grand et incontesté diplomate de l’instrument qu’est la guitare.

BANNIÈRE: DANIEL MARSOLAIS
WEBMESTRE: STEVEN HENRY
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

 

1 Comment

1 Comment

  1. Geo Giguere

    1 mai 2020 at 2:40 PM

    salut Murray J’ai bien aime ce passage : Ses guitares au fil des ans furent à son jeune âge de 5 ans, une Rosetti. À 15 ans, il achète à crédit sa Fender Stratocaster 1961 usagée qui ne le quittera jamais l’usant à la grafigner au point de ne plus voir le sunburst. Guitare qui d’ailleurs avait été un rêve d’avoir la même que Buddy Holy, autre légende du Rock And Roll. Ses autres partenaires de jeu étant des Fender Esquire, Fender Télécaster, des Dan Electro Silvertone, Gretsch modèle Corvette, Burns Bison Special Bottelneck Club entre parenthèse, Burns étant considéré comme le Léo Fender du Rouyaume Uni et National Resophonic, ce qui entre autre d’être admiré par tous de sa technique unique en matière de Bottleneck. Tellement visible sur la pièce titre de Calling Card de 1976. Il a aussi été entre autres un joueur accompli de basse, de mandoline, de saxophone et d’harmonica, bien sûr, le blues étant ce qu’il est.

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