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Roger Waters Québec 2

Roger Waters à Québec 2022
Publié le 30 juillet 2022

Par Michelle Dunn (texte-photos-vidéos)

Les deux cadeaux inoubliables de Roger Waters

C’est par un bel après-midi d’été du 17 juillet 2022, que j’ai pris la route vers Québec, pour me rendre au Centre Vidéotron, assister au spectacle This Is Not a Drill de Roger Waters. Normalement, j’aurais vu le spectacle à Montréal qui a eu lieu 2 jours avant, mais le billet qui m’intéressait dans la 2e rangée du parterre S, juste à côté de la scène, n’était plus disponible.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je veux remercier Roger Waters, non seulement pour son spectacle que j’ai apprécié, mais pour deux cadeaux inoubliables qu’il m’a offert durant la soirée.

Pendant un moment de silence, j’ai crié très fort : We love you! et il a répondu : I don’t know who said that, but I love you too!. Cela a été un moment spécial, car je ne m’attendais à ce qu’il me réponde et surtout pas par une si gentille répartie.

Un peu plus tard, Roger m’a souri en passant devant ma rangée, ces instants resteront toujours gravés dans ma mémoire. Quels beaux cadeaux!

Spectateurs hétéroclites

Dès mon arrivée dans le stationnement du Centre Vidéotron, j’ai constaté la diversité des spectateurs. Rendu dans la salle de spectacle, j’ai remarqué que la moyenne d’âge était beaucoup plus jeune que ce à quoi je m’attendais, et qu’il y avait autant de femmes que d’hommes dans l’assistance. Des mères avec leurs filles, des pères avec leurs fils, des familles avec leurs enfants et petits-enfants, des couples et des groupes d’ami(e)s composaient cette audience de spectateurs hétéroclites.

Le concept derrière « This Is Not a Drill »

Roger Waters a expliqué le concept de son spectacle This Is Not a Drill dans une vidéo annonçant sa tournée, qui devait s’effectuer en 2020, mais qui fut reportée en raison de la pandémie mondiale.

Son opinion est que la race humaine est en danger de disparaître et que notre existence est menacée. Il donne l’exemple que c’est comme si nous étions sur le bord d’un précipice et qu’un rien pouvait nous y précipiter. Il désire que les gens se mobilisent et fassent changer les choses au lieu de rester des témoins silencieux devant toute forme d’injustice et d’atrocités. C’est pourquoi il sonne l’alerte rouge et crie même à l’aide durant son spectacle.

L’idéation de Roger Waters

C’est tout un défi, de réussir à construire un spectacle destiné à la sensibilisation sur des causes sociales et à promouvoir le militantisme en même temps. Surtout, que ce n’est pas le but premier de la présence des spectateurs. Je crois que Roger a su relever ce défi et a réussi à satisfaire ses fans, en leur présentant un super spectacle visuel et sonore, tout en partageant ses messages personnels.

La transformation lugubre de Comfortably Numb

Ce n’est pas un hasard si la pièce Comfortably Numb a été modifiée de cette façon. Afin de venir confirmer mon analyse, j’ai consulté 2 musiciennes, Nathalie Schlybeurt et Judy Ann, que je remercie de tout cœur.

Son tempo original larghetto de 63, a été diminué à un tempo largo de 60 et la pièce est épurée instrumentalement. De plus, la partition vocale est en sol mineur, ce qui contribue également à lui donner une sonorité plus lugubre. Cela s’agence très bien avec le thème de la tournée et les images qui illustrent cette chanson. Toutefois, j’aurais aimé avoir une version moins triste de celle-ci, même si je comprends la démarche, d’illustrer la nonchalance et l’inaction des gens devant l’inacceptable.

On nous montre une ville en décrépitude, avec des rues dénuées et détrempées sur fond de couleur bleue crépusculaire. De chaque côté des rues, on voit les silhouettes noires d’une foule de gens qui sont comme figés là, malgré des éclairs et le tonnerre qui gronde. Ils regardent tous dans la même direction. Tout à coup, la silhouette noire d’un cochon apparaît, flottant au-dessus des décombres. Cela a fait s’emballer l’audience. On aurait pu croire que la prochaine pièce serait de l’album Animals, mais ce fut la pièce The Happiest Days of Our Lives de l’album The Wall qui a suivi.

Déroulement de la soirée aux 4 coins de la scène

Le spectacle a débuté à 20h30 et s’est terminé à 23h02, avec un entracte de 20 minutes. Pendant l’entracte, nous avons eu la visite du fameux cochon volant qui a diverti l’audience.

La mesure des décibels a démontré une moyenne de 101,6 décibels, avec un pic maximum de 105,3 pendant l’échantillonnage.

La scène était partagée en 4 sections principales surmontée de 4 écrans géants en forme de L.

La complexité des déplacements chronométrés de Roger, de ses musiciens et des choristes entre les parcelles de scènes pour couvrir toutes les zones est à souligner. De se déplacer en jouant de son instrument, tout en chantant, c’est une chose. Mais de monter et de descendre des marches et de se retrouver devant le bon micro au moment prévu sans aucune faille, c’est remarquable.

Tout au long du spectacle, 2 vidéastes dont Kate Izor, se déplaçaient discrètement sur la scène, pour diffuser en direct, Roger, ses musiciens et les choristes sur les écrans géants. J’ai d’ailleurs rencontré Kate qui m’a confié avoir un emploi de rêve en travaillant sur cette production.

En tout, 20 pièces ont été jouées, provenant de l’album The Wall, des anciens succès de l’époque de Pink Floyd et des compositions solo de Roger, comme sa nouvelle chanson The Bar. Le tout, entrecoupé de Roger au piano, qui en profitait pour s’adresser à l’audience.

Pendant une de ses jasettes, Roger nous a parlé de l’horloge de la fin du monde, qui a été créée en 1957 avec la menace de la guerre nucléaire. À l’époque, celle-ci indiquait que nous étions à 20 minutes avant minuit de nous détruire. En 2022, le comité a décrété que le monde était à 100 secondes avant minuit d’une hécatombe nucléaire. Il a ensuite enchaîné avec la pièce Two Suns in the Sunset.

Le summum visuel de la soirée fut atteint pendant la chanson Eclipse, de l’album Dark Side of the Moon et peu importe notre positionnement, c’était vraiment très beau.

Voici le nom des musiciens et choristes de la tournée « This Is Not A Drill » 2022
Roger Waters, piano, guitare basse, chants
Dave Kilminster, guitare et chants
Jon Carin, claviers, guitare
Joey Waronker, batterie
Jonathan Wilson, guitare et chants
Gus Seyffert, guitare et guitare basse
Robert Walter, orgue
Ian Ritchie, saxophone et clarinette
Amanda Belair, choriste
Shanay Johnson, choriste

Le cri de cœur de Roger

J’ai aussi croqué son appel à l’aide hors micro, à la fin de la chanson Us and Them. Il a crié Help me out! et a fait le signe de signer une pétition et de l’envoyer. Voici l’appel à l’action de Roger, c’est ce qu’il demande aux gens de faire, de ne plus rester muets et de s’activer afin d’essayer d’améliorer notre futur collectif.

Ma revue du spectacle « This Is Not A Drill »

Un excellent buffet musical avec un beau visuel et effets spéciaux. Cependant, en raison de la conception de la scène, ce ne sont pas tous les spectateurs qui ont pu apprécier l’entièreté de la splendeur théâtrale du spectacle This Is Not A Drill, ni du jeu des musiciens qui font partie de cette distribution. De plus, les sons sont plus difficiles à diffuser de façon optimale, avec ce type de disposition de scène centrale, mais dans l’ensemble, c’était un excellent spectacle.

Pour ma part, je préfère avoir vu Roger et ses musiciens de très près même si j’ai manqué un peu des effets visuels. Si c’était à recommencer, je n’échangerais pas mon siège pour tout l’or du monde!

Pour terminer, c’était apparent que Roger Waters apprécie son public et éprouve visiblement du plaisir à se trouver sur scène. Il chante toutes les paroles des chansons, même lorsque ce n’est pas sa partition et qu’il n’est pas au micro. Il a même dansé sur la chanson Another Brick in The Wall. C’est un très grand virtuose musical et des arts visuels. Malgré les sujets durs qui nous sont partagés, nous avons pu constater que Roger Waters est aussi un homme sensible. Ses yeux s’embuent lorsqu’il est ému, comme lorsqu’il reçoit une ovation. Si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à voyager pour aller voir son spectacle car, à 78 ans, une prochaine tournée n’est pas garantie même si pas impossible…

Photo souvenir
Photo de l’avant-bras tatoué de Louis, un fan de 24 ans

 

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