Spectacles

Martin Levac Gatineau

Spectacle de Martin Levac à Gatineau
Salle Odyssée, le 7 avril 2023
Publié le 15 avril 2023

Par André Thivierge

Un spectacle qui offre une fusion parfaite des répertoires de Genesis et Phil Collins

Martin Levac est le seul personnificateur de Phil Collins dont le spectacle a été reconnu officiellement par le batteur de Genesis.  Après avoir offert plusieurs albums solo et personnalisé Collins avec Musical Box et dans son propre spectacle hommage Dance In To The Light, voilà qu’il a concocté du nouveau.

Photo : Véronique Pelletier

Il nous a raconté récemment en entrevue : Ça faisait des années que je voulais dans le même spectacle les 2 répertoires, puis j’essayais toujours de trouver un angle pour pas que ça jure.  Je voulais que les cuivres soient inclus dans le répertoire de Genesis, pas juste dans No Reply At All. Il y a beaucoup d’arrangements de Tony Banks le claviériste qui utilisait des synthétiseurs pour imiter les cuivres.  L’intro de Duke, c’était pour des cuivres dans sa tête. Mais moi j’aurai les vrais cuivres sur scène.  Et ça change tout.

On a couvert la période de 71 à 91, les années de Phil dans Genesis. Ça me prenait au moins un extrait par album. On a tricoté les vieux medley, il fallait que j’aille au drum, souvent dans le show pour justement faire le vieux Genesis. Ou a fait souvent aussi des mashups de 2 chansons, genre on en coupe une en 2, la moitié d’une toune, la moitié d’une autre toune. Puis, mais ça va avoir pris 10 ans avant de l’avoir clairement dans la tête. En tout cas, j’ai un fun fou à le faire, puis c’est sans effort pour moi, dans le sens que c’est du répertoire que je connais tellement, puis là, c’est Martin Levac qui s’adresse au public et non Phil Collins.

Première impression à Ottawa

Est-ce que Martin Levac a réussi à trouver une façon d’amalgamer les deux répertoires ? J’ai eu la chance de pouvoir le vérifier deux fois plutôt qu’une, d’abord au Festival Nostalgia d’Ottawa le 27 août dernier.

Festival Nostalgia d’Ottawa – août 2022     Photos : André Thivierge

En format festival et avec un temps alloué beaucoup plus court qu’un spectacle complet, Martin a réussi à impressionner la foule par son énergie, son enthousiasme et le souci du détail accordé au répertoire de Genesis et de Phil Collins.

Ayant assisté à son excellent spectacle hommage à Phil Collins, Dance Into The Light il y a quelques années, je m’attendais à ce que le musique offerte soit axée sur le matériel solo de Phil et les derniers albums plus commerciaux de Genesis. Quelle ne fut ma surprise d’entendre une vaste gamme de répertoire allant du matériel de l’époque de Peter Gabriel à celui plus récent des années 80 et 90. J’étais donc très heureux d’avoir réservé des billets pour le spectacle à Gatineau du 7 avril dernier.

Famille Rock aux tests de son 

En complément de l’entrevue accordée sur sa carrière quelques jours plus tôt, Martin Levac a invité le chroniqueur à venir faire un tour aux tests de son d’après-midi pour jaser avec les musiciens et prendre quelques photos et vidéos exclusives (elles ne sont pas permises pendant le spectacle).

J’aurai donc la chance de voir en primeur sur scène cette troupe imposante de 7 musiciens composée de Mathieu Groulx à la batterie, d’Hugo St-Laurent aux claviers, François Larouche à la basse, Francis Boudreau à la guitare, Sébastien Grenier au saxophone, Jocelyn Couture à la trompette et Serge Arsenault au trombone. C’est le retour de la force de frappe des 3 cuivres avec la percutante Something Happened On The Way To Heaven de l’album …But Seriously de Collins  qui n’a rien à envier à l’original dont on entend ici un extrait en répétition.

Behind The Lines, bombe musicale sur scène 

C’est devant une excellente foule conquise d’avance que Martin et ses musiciens lancera une bombe musicale intitulée Behind The Line, la pièce qui ouvre l’album Duke de Genesis, lancé en 1980. On sent immédiatement la force de frappe des 3 cuivres qui remplacent avec brio l’habituel synthétiseur utilisé par Tony Banks. 

Photo Véronique Pelletier

Non content de lancer cette bombe, Martin et son groupe poursuivra le tout en medley (potpourri) avec Duke’s Travel et Duke’s End, une suite qui devait à l’origine se retrouver d’un seul bout en face un de l’album Duke (en plus de Turn It On Again).  On entend que le groupe est super rodé et le tout sonne comme une tonne de briques.  Pendant toute cette période, Martin et Mathieu tiendront le rythme en parfaite synchronisation, comme le faisaient jadis Phil Collins et Chester Thompson.

I Don’t Care Anymore

Après une introduction à deux batteurs, voici qu’on a l’occasion pour la première fois d’entendre Martin reprendre cette pièce solo du 2e album de Phil Collins, sorti en 1982.  L’illusion sonore et visuelle est parfaite. Les musiciens font preuve d’une grande précision musicale. Le virtuose de la batterie et de la chanson a terminé sa première interprétation en saluant chaleureusement son public, particulièrement ceux qui, nombreux, étaient aux prises avec de multiples pannes de courant en raison d’un verglas récent, qui les a qualifiés de réfugiés thermiques.

Photo: Véronique Pelletier

Le premier 45 tours de Martin

Après avoir sondé par applaudissement la moyenne d’âge du public (beaucoup de têtes blanches) et demandé au public de s’abstenir d’utiliser son cellulaire (demande applaudie par plusieurs), il a blagué sur le premier 45 tours qu’il a acheté pendant son adolescence, un support musical inconnu par une certaine minorité dans la salle. Ce premier 45 tours, c’est Throwing It All Away, de l’album Invisible Touch de Genesis (1986), une pièce où on remarque la grande musicalité du guitariste Francis Boudreau qui n’a rien à envier à Daryl Stuermer, qui a accompagné Genesis et Phil Collins en spectacle pendant de nombreuses années.

Photo: Véronique Pelletier

Martin et son groupe enchaînent ensuite avec une autre pièce solo de Phil Collins, I Wish It Would Rain Down de l’album …But Seriously (1989) suivi avec grande justesse d’un grand hit du batteur, Against All Odds, de la trame sonore du même nom, lancée en 1984.

Photo: Véronique Pelletier

Et la dynamique séquence s’est poursuivie en medley avec Land of Confusion de Genesis dont voici un court extrait enregistré en répétition durant l’après-midi. On constate la grande fluidité entre les pièces de Genesis et Phil Collins alors que Martin et son groupe passent d’un répertoire à l’autre avec grande facilité.

Voyage vers l’ère Gabriel des années 70

C’est à ce moment que Martin Levac a choisi d’annoncer au public qu’il offrira un segment du vieux Genesis des années 70. Et le tout débute avec un impressionnant medley acoustique de plusieurs extraits de plusieurs pièces iconiques de l’époque de Peter Gabriel composé de la chanson thème de The Lamb Lies Down On Broadway (1974) ainsi que Fly On The Windshield du même album, The Musical Box (1971), le segment Lovers Leap de Supper’s Ready (Foxtrot – 1972), Dancing With The Moonlit Knight (Selling England By The Pound – 1973), Ripples (A Trick Of The Tail – 1976) et Cinema Show (1973).

Une envolée de rock progressif qui à elle seule valait le prix du billet

Et soudain, Martin rejoint son acolyte Mathieu Groulx à la batterie pour débuter en parfaite symbiose le segment instrumental de The Cinema Show alors que le claviériste, Hugo St-Laurent nous impressionne par la précision de son solo de synthétiseur.

Photo: Véronique Pelletier

Voici en exclusivité, ce segment instrumental filmé sur la scène en répétition lors des tests qui ont précédé ce spectacle.

Et le groupe ne s’est pas arrêté là!  Le medley s’est poursuivi avec un extrait de Colony Of The Slippermen de l’album The Lamb Lies Down On Broadway (1974).

Et le medley ainsi que le voyage dans le temps s’est terminé avec l’interprétation complète de la pièce Afterglow de l’album Wind & Wuthering (1977), qui fut le dernier avec Steve Hackett à la guitare. Martin a bien rendu le sentiment d’urgence et d’apocalypse de cette superbe chanson qui a fait partie du répertoire de Genesis pendant de nombreuses années.

La partie Cité Rock Matante

Pour reprendre notre souffle après cette longue séquence historique, Martin nous ramène aux grands succès de Phil Collins avec un segment qu’il qualifie à la blague de partie Cité Rock Matante (en souvenir de la célèbre station radio FM des années 80 Radio Rock Détente).  Il nous offrira One More Night de l’album No Jacket Required (1985) ainsi qu’Another Day in Paradise (…But Seriously – 1989), deux chansons qui mettront en vedette l’excellent saxophoniste, Sébastien Grenier.

Une chanson à répondre de Genesis

Reprenant la parole et désirant s’amuser avec le public, Martin indique à la blague que Genesis a aussi fait une chanson à répondre alors qu’il fait participer les membres de l’audience tout au long de la pièce That’s All (1983) et danse avec les musiciens.

Duo de batterie

Et voilà que Martin retourne à la batterie pour débuter un solo qui se fera en alternance avec son partenaire batteur Mathieu Groulx. Et ce sera ensuite l’apothéose alors que les deux s’inspireront du duo Conversation With 2 Stools du spectacle de Genesis de 2007 qui débutera tout en douceur pour se terminer avec fracas au grand plaisir des fans dans la salle.

Photo: Véronique Pelletier 

Une version différente de Mama

Pendant sa période Dance Into The Light consacrée exclusivement à Phil Collins, Martin cherchait une manière de pouvoir interpréter différemment le répertoire de Genesis.  Et c’est à ce moment qu’il a eu le flash génial de reprendre les pièces de ce groupe à la mode jazz, voire blues.  Et bien appuyé par la section de cuivre, il a choisi d’interpréter Mama (1983), y compris ce rire satanique dont Phil Collins nous avait si bien habitué.

Voici un extrait tiré d’un spectacle du trio A Visible Jazz Touch of Genesis :

In The Air Tonight

Plusieurs attendait le moment du début de la séquence de batterie synthétique marquant l’intro de la pièce la plus populaire en solo de Phil Collins, In The Air Tonight (Face Value 1981). Avec une maitrise parfaite de sa voix, Martin Levac chantera avec émotion cet air inspiré de son premier album solo.  Et bien sûr, Martin a reproduit avec perfection un des solos de batterie les plus reconnaissable de l’histoire du rock.

Voici pour se faire plaisir un extrait en spectacle de la chanson interprété par Martin en 2019 :

Une séquence festive signée Genesis

Après l’intensité de In The Air Tonight, retour au répertoire de Genesis avec une série de chansons énergiques du trio Banks, Collins, Rutherford qui a débuté avec I Can’t Dance de l’album We Can’t Dance (1991), le dernier album de Phil avec le groupe. Tous les membres du band de Martin se sont mis à danser tout en portant des lunettes de soleil.

S’en est suivi le classique sur scène de Genesis, Home By The Sea (1983) suivi en medley de Easy Lover que Phil Collins interprétait en duo avec Phillip Bailey de Earth, Wind and Fire (1984).  Sans tarder, le public qui était déjà debout à danser avec le groupe a eu droit aux succès commerciaux Sussudio (No Jacket Required – 1985) de Phil Collins et Invisible Touch (1985) de Genesis. Le tout, avec une énergie sans pareil qui a complètement conquis le public.

En rappel

En réaction à l’enthousiasme des gens présents à la salle Odyssée de Gatineau, Martin Levac et son groupe ont offert deux pièces en rappel du répertoire de Genesis.  D’abord, le premier succès planétaire du groupe, Follow You, Follow Me (And Then There Were Three – 1978) et Turn It On Again (Duke – 1980), avec une version cuivrée permettant au public de s’éclater et à Martin de présenter son excellent groupe de musiciens.

Photo André Thivierge

La photo suivante prise par les membres du groupe témoigne bien de l’enthousiasme qu’a généré la performance de plus de deux heures de Martin Levac et de son groupe.  On peut dire sans se tromper que la fusion des deux répertoires de Genesis et de Phil Collins est une grande réussite et que ce spectacle continuera à attirer les foules et les partisans du batteur et du groupe britannique.

Une petite nouvelle en prime

Pendant les répétitions d’après-midi, Martin m’a indiqué travailler sur un autre projet lié à Genesis, un spectacle en trio intitulé Collins/Gabriel, qui sera offert en mai à son studio Bapaume à Lacolle. Certaines dates sont déjà affichées sur le site de Martin. À suivre!

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Photo de bannière’ Véronique Pelletier
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WEBMESTRE: MARCO GIGUÈRE
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

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