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Laurel Canyon L.A.

Laurel Canyon ou le Paradis musical californien oublié
Hippie’s Heaven
Publié le 28 juillet 2020
Vues 2000 
Republié le 2 mars 2022

 

Par Sylvain Lavallée

Laurel Canyon est non seulement un quartier de Los Angeles, mais aussi, une route qui mène à Hollywood, plus au nord. Le quartier de Laurel Canyon, de par l’ambiance qu’il dégage et le calme environnant sont propices à une inspiration musicale sans pareil. Les groupes et les musiciens du milieu, à la fin des années 60, en majorité Folk-Rock et Country, y ont trouvé rapidement un oasis de créativité. C’en était presque une Commune, tant les musiciens qui s’y étaient établis, même en vivant dans des demeures séparées, pouvaient entrer chez  l’un et chez l’autre sans difficultés. Les portes étaient toujours ouvertes, jamais barrées.

Henri Diltz, photographe de stars et narrateur du documentaire Laurel Canyon, faisait aussi partie du groupe folk The Modern Folk Quartet, comme joueur de banjo. Il fut un des premiers à avoir mis les pieds à Laurel Canyon et bâtit sa collection de photos de groupes, lors du passage des artistes à Laurel Canyon. En tant que membre du Modern Folk Quartet, c’est en voyant The Beatles, lors de leur prestation au Ed Sullivan Show, que le groupe fit la découverte du son électrique. Diltz a immédiatement voulu incorporer un son électrique à son banjo. Malheureusement, le CLUB à la mode de cette période, non loin de Laurel Canyon, avait pour nom : The Troubadour. Club de musique folk, qui refusa obstinément de passer du son folk au son électrique! D’ailleurs, suite à ce refus, plusieurs groupes ayant adopté un son plus électrique dont : The Doors, LOVE et The Turtles déménageront leurs pénates du Troubadour au Whisky à Gogo, plus au nord, à Los Angeles, où la nouvelle mode du son électrique était prisée.

LOVE, un groupe en partie composé de musiciens Afro-Américains, fut un des premiers groupes présents à Laurel Canyon. Little Richard a eu une grande influence sur la carrière de LOVE. D’ailleurs, suite à un conseil de Little Richard, le groupe, anxieux de pouvoir enfin produire leur premier album, ont suivi les conseils de Little Richard, d’insister sur les droits d’auteurs! Conseil que le groupe a suivi, en signant leur premier contrat, avec l’étiquette Elektra, qui a consenti les droits d’auteurs au groupe, contrairement à Capitol Records. Malheureusement, par la suite, il est survenu plusieurs annulations de contrats dans les clubs environnants. Le groupe étant victime de racisme, à cause de la formation des membres du groupe.

Suite à l’enregistrement du premier album du groupe, entrée en scène chez Elektra Records : The Doors, qui deviendront rapidement la tête d’affiche de la compagnie de disques. Insatisfait de la qualité du premier album, de l’arrivée de The Doors chez Elektra et l’importance que la compagnie leur accordait, le groupe LOVE décida de quitter Elektra. Arrivée de The Byrds et de Buffalo Springfield à Laurel Canyon. The Byrds avait dans ses rangs, un certain David Crosby, Buffalo Springfield, Neil Young et Stephen Still.

Aujourd’hui, un panneau de la ville honore Love Street, la chanson écrite par The Doors sur Rothdell Trail et Laurel Canyon.

Suite à une rencontre entre les membres de The Byrds et Bob Dylan, Dylan leur fit entendre sa nouvelle composition intitulée : Mr Tambourine Man. Dylan refusait obstinément de la jouer sur scène. The Byrds en a fait une reprise avec un son nettement différent, plus rock, moins folk. Cette reprise et devenu un classique!

L’arrivée d’Alice Cooper et son band à Los Angeles est devenu un moment mémorable. Le band arrive à L.A. à la recherche d’un contrat avec une compagnie de disques. Lors d’un show dans une salle à L.A., après quelques chansons, la salle s’est vidée ! Il ne restait qu’une seule personne dans la salle : FRANK ZAPPA ! Zappa les rencontre après le show : «What was THAT ? » Il les invite par la suite, le lendemain, à son studio d’enregistrement à Laurel Canyon, pour 7h (19h). Le lendemain, Zappa se réveille en sursaut dans un vacarme assourdissant. Il descend et voit Alice Cooper et son band en pleine répétition. Il leur demande ce qu’ils font là. Cooper : « Tu m’as dit 7h. »  Zappa : « 7h CE SOIR ! »

Suite au jam, Zappa décide de les signer avec sa compagnie de disque : Bizarre Records. « Je vous signe justement, parce que je ne comprends rien à votre musique ! I am signing you, because I don’t get it ! »

Cooper décide d’acheter une maison, en haut de Zappa, à Laurel Canyon. Son voisin immédiat : Mickey Dolan, du groupe The Monkees ! Dans le même complexe d’habitation : The Mothers Of Invention-Alice Cooper- The Monkees ! Drôle de trio !

Sur Sunset Boulevard, devant le Pandora’s Box, un club de Los Angeles, des jeunes ados, qui veulent avoir accès, vont créer une émeute sans précédent, qui inspirera Buffalo Springfield, pour la chanson For What It’s Worth. La croyance populaire voulait que cette chanson fut écrite en protestation contre la guerre du Vietnam. Ce qui s’avéra fausse par les déclarations du groupe.

Juin 1967 : Monterey Pop Festival, en Californie : Début du mouvement Flower Power, sur un fond de protestations à la guerre du Vietnam. Ce festival sera le précurseur du Festival Woodstock. Plusieurs grands noms du Rock seront présents à Monterey: Jimi Hendrix, The Who, Otis Redding, Janis Joplin, Buffalo Springfield, Jefferson Airplane, The Monkees, et, même Ravi Shankar. Suite au départ de Neil Young, de Buffalo Springfield, il devient membre occasionnel, du  nouveau groupe Crosby, Still & Nash, qui deviendra : Crosby, Still, Nash & Young, éventuellement.

Photos de Henri Diltz 

Woodstock : Concert historique, du 15 au 18 août 1969. Pendant la prestation de Crosby, Still, Nash & Young, Neil Young a refusé d’être filmé. Il affirme être là pour les fans, et non, pour les médias de masses. Ce festival s’est déroulé dans la paix et l’harmonie. Un vent de changement en vue ? Un événement survenu quelques temps avant Woodstock, en Californie, viendra changer le cours de l’histoire.

Un musicien du groupe Grassroot, qui deviendra LOVE : Bobby Beausoleil, fut accusé du meurtre d’un professeur de musique du nom de Gary Hinman. Beausoleil vivait avec sa petite amie, Sadie, dans une commune, avec comme Gourou, un certain Charles Manson ! On sait que Manson a déjà côtoyé plusieurs musiciens. Il a lui-même eu quelques albums à son actif, et collaboré à quelques chansons de groupes des années 60 dont : The Beach Boys, (il était un ami proche du batteur Dennis Wilson), et on sait que Les Beatles ont eu une grande influence sur lui, on n’a qu’à penser aux messages ensanglantés sur les murs de la maison, lors du meurtre de Sharon Tate, en août 1969, (Helter Skelter). Manson aura modifié à jamais la perception des gens, au sujet du mouvement Hippie. Comme
l’a dit Alice Cooper : « The Hippies went from : Peace Lovers to Psychopaths !, Adeptes de la Paix et de l’Amour à Psychopathes !

Festival d’Altamont, le 6 décembre 1969, sur un circuit automobile, au nord de la Californie, fut organisé par Les Rolling Stones. La sécurité de l’événement a été assuré par les Hell’s Angels ! Un climat de tension immédiat. Bilan : Émeutes, désistements de groupes qui devaient participer au Festival, suite à la violence extrême et, quatre décès. Ce Festival mènera à la fin du Flower Power des années 60.

Un événement inattendu, le 29 juillet 1974, viendra confirmer cette affirmation. Le décès de Mama Cass Elliot, du groupe The Mamas &The Papas. Son décès fut non seulement une immense perte pour la musique, mais, aussi, pour la communauté de Laurel Canyon. Cass Elliott avait une personnalité qui avait le don de réunir toutes les couches de la société,  autant publiques que musicales. Les mots de la fin reviennent à Henri Diltz, le narrateur du documentaire : « Mama Cass a changé la vie de bien des gens qu’elle a croisée à Laurel Canyon, où sa porte était toujours ouverte. Les Anges l’ont envoyé sur Terre ».

La raison principale pourquoi ces musiciens sont devenus populaires : Leur immense talent. Laurel Canyon aura inspiré, influencé la vie de tous ces musiciens. Si Dieu existe, il leur a dit : « Ok Kids, voici ce qu’est le Paradis et vous pourrez y vivre et jouer tous ensembles !»

Documentaire Echo in the Canyon, produit par Jakob Dylan, 2019

 

BANNIÈRE: DANIEL MARSOLAIS
WEBMESTRE: STEVEN HENRY
RÉDAC’CHEF : MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

4 Comments

4 Comments

  1. Ricardolanglois

    29 juillet 2020 at 10:52 AM

    Tout un document félicitations cher Sylvain

  2. Larry Todd

    28 juillet 2020 at 8:44 PM

    eh bien bravo a Sylvain, pour le theme choisi,les textes ,et encore une fois quelle belle réussite au montage…

  3. Sylvain Lavallée

    28 juillet 2020 at 4:53 PM

    WOW ! Un IMMENSE MERCI à vous tous !

    Daniel Marsolais, Steven Henry, Muriel Massé, et, Geo, pour les compléments vidéos-photos à mon dossier. Je vais devoir regarder les vidéos plus en détails, plus tard. À la base, j’ai fini avec DIX PAGES de notes, sur un documentaire de 2h, que j’ai raccourcis à QUATRE pages. Pis, j’ai ôté du texte, qui ne me semblait pas <>. J’aurais pu presque faire un dossier, en deux parties !

  4. Geo Giguere

    28 juillet 2020 at 2:37 PM

    je ne connaissais pas fameuse cette histoire, merci Sylvain lavallee

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