Spectacles

Jack Broadbent bluesman

JACK BROADBENT
L’Astral, Montréal
3 mars 2018
Publié le 5 mars 2018
Vues 2,200
Republié le 9 juin 2021


Texte : Jérôme Brisson

Photos : Jerry Scott

En ce samedi soir de quasi-printemps, une foule en liesse avait investi le Quartier des spectacles dans le cadre de l’événement Montréal en Lumière – précisons que c’était aussi la veille de la 15e Nuit blanche – pour prendre part aux mille et une activités qui étaient offertes aux festivaliers présents (concerts en plein air, DJs, food trucks, tyrolienne, glissades, etc.). Et cette atmosphère festive qui régnait sur ce tronçon de la rue Sainte-Catherine ne pouvait que se transmettre comme un agréable virus jusque dans l’enceinte intimiste de L’Astral, où un public de connaisseurs enthousiastes s’était réuni pour célébrer le retour sur une scène montréalaise de l’auteur-compositeur-interprète britannique et virtuose de la slide guitar Jack Broadbent. Les fidèles de la page Journal Pop Rock et Famille Rock se souviendront d’avoir vu son nom apparaître régulièrement au cours des deux ou trois dernières années, habituellement sous la plume élogieuse de votre humble serviteur. De tous les médias montréalais, JPR et FR (Famille Rockl) fut sans doute les premiers à avoir porté le nom du jeune prodige anglais à l’attention du public québécois et à lui prédire un brillant avenir.



La dernière visite dans notre métropole du flamboyant bluesman – qui fut en fait sa première visite – remonte à l’été dernier, lorsque Jack, aidé par son père Micky à la basse, a conquis le public du Festival de Jazz d’abord lors de deux prestations gratuites sur la scène extérieure Bell, puis en première partie de Bobby Bazini à la salle Wilfrid-Pelletier au terme d’une performance qui lui a valu une ovation debout. Une stratégie qui aura en fin de compte porté fruit, car pour son premier spectacle montréalais officiel en solo et en tête d’affiche devant un public payant, L’Astral samedi soir dernier affichait complet.

À 20 heures piles, la silhouette dégingandée de l’imposant Anglais à la dégaine de Jésus surgit des coulisses, bière à la main, sous les acclamations de ses fans. Des éclairages sobres mais efficaces, une scène épurée de tout élément superflu – deux moniteurs, un pied de micro, ses deux guitares semi-acoustiques Hofner sur leurs trépieds, son petit ampli qui faisait également office de banc – et une sonorisation optimale, c’était tout ce dont Jack avait besoin pour mettre le public dans sa poche. Le temps de saluer son public, de poser sa guitare à plat sur ses genoux et de saisir de sa main gauche l’emblématique flasque en métal qui lui sert de bottleneck, et le coup d’envoi au premier de deux sets est donné avec sa «carte de visite», sa reprise survitaminée du On The Road Again de Canned Heat, qu’il enchaînera avec la très groovy She Said, une de ses chansons originales parue sur son 2e album «Portrait».


«Alternance» et «équilibre» seront d’ailleurs les mots d’ordre tout au long de la soirée : l’as guitariste-chanteur alternera sans cesse entre ses deux guitares, entre son jeu de slide incandescent et un jeu plus conventionnel et retenu, entre ses morceaux plus remuants et ses chansons plus folk et introspectives, et entre ses propres compositions (notamment Holdin’, la touchante Don’t Be Lonesome, Along The Trail of Tears, Gone, Gone, Gone, et des inédites comme Too Late et This Town, une pièce écrite à Montréal et sur Montréal, à paraître sur son prochain album) et ses goûteuses relectures de classiques des années 60 et 70 (sa poignante reprise du Willin‘ de Little Feat, The Wind Cries Mary de Hendrix, le Moondance de Van Morrison et même le Hit The Road Jack de Ray Charles en fin de parcours.) Et cependant, le tout s’enchaîne sans heurt, sans aucune rupture de ton; nous avons ici affaire non seulement à un virtuose et un auteur-compositeur-interprète de talent, mais également à un styliste de premier ordre qui, à l’instar des Johnny Winter, Jimi Hendrix, Duane Allman et Jeff Healey, a su se construire une identité musicale assez forte pour s’approprier les standards du rock et du blues et les faire siens.


Et enfin, il y a la personnalité attachante du bonhomme lui-même, son humour, sa vivacité d’esprit et son sens de la répartie qui lui permettent de créer spontanément un lien d’intimité avec son public – et aussi à l’occasion de rabattre le caquet aux rares chahuteurs un peu trop éméchés qui cherchent à se rendre intéressants! Nouvellement établi à Montréal, qu’il appelle dorénavant son «hometown», le natif du Lincolnshire s’empresse toutefois d’ajouter à la blague : «S’il y a des représentants du gouvernement dans la salle, sachez que je suis résident du Royaume-Uni!»

En résumé, nous vécûmes une soirée qui a comblé notre fringale de blues au-delà de nos attentes et qui nous laisse espérer un retour hâtif de Jack sur une scène montréalaise. L’homme lui-même s’est d’ailleurs engagé devant nous juste avant sa sortie de scène à revenir se produire plus souvent dans son «hometown».

Vous voilà prévenus!

http://www.jackbroadbent.co.uk
https://www.facebook.com/JackBroadbentMusic

INFOGRAPHE: DANIEL MARSOLAIS
WEBMESTRE: STEVEN HENRY
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

Cet article est commandite par

1 Comment

1 Comment

  1. Francois Gaumond

    6 mars 2018 at 11:06 PM

    Et il sera à Québec au Palais Montcalm le 23 mars prochain!

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