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Iron Maiden Killers 40 ans

Les 40 ans de Killers d’Iron Maiden
Publié le 8 juillet 2021 

 

Texte de Ricardo Langlois

40 ans pour Killers . Un joyau du métal. Il est important de souligner que Black Sabbath représente, pour moi, le meilleur groupe de métal au monde. Une certaine expérience mystique. Des incantations. La puissance de transformation. Par la musique rock, il y a un passage éthique. La question de la mort est un moteur. Du stade éthique à un stade religieux. Un rituel pour les ados. Dans les radios étudiantes surtout. Une Conscience. Le Sacrifice par la musique.

1981

Les débuts

Iron Maiden en 1980 décroche la première partie de Unmasked Tour européen de Kiss. C’était le 5 avril 1980. Le Rock N Folk parle d’un véritable tabac. Un show compact, dense, solide comme un bélier. Le haut régime pendant 45 minutes. Paul Di Anno dira : les membres de Kiss sont merveilleux avec nous, surtout Gene Simmons. Il me traite comme un fils, m’apprend ce qu’il faut faire. Dennis Stratton, le guitariste, devient un obstacle pour le groupe. Les goûts musicaux sont différents.(1) Pratiquer, jammer sur quoi ? Sur Black Sabbath évidemment ou Montrose. Il est négatif pour le band. Quand il boit, il devient agressif. Il n’aime pas le look métal : les jeans et le cuir. Il appelle ça le kit du parfait connard.

Adrian Smith, le Sauveur

À 15-16 ans, Adrian Smith avait deux guitares électriques. Je me souviens avoir découvert Deep Purple et Free. Il a réalisé un rêve, il enregistre dans le même studio où DeeP Purple a enregistré In Rock (1970 ). C’était en 1977, je crois. En pleine période punk, Adrian Smith arrive avec un single qui s’est écoulé à une centaine d’exemplaires. Avant d’enregistrer, leur premier album, Iron Maiden (1980) il se joindra à eux. Tout est arrivé très vite : l’album Iron Maiden se classe dans le top 5 anglais ! Pendant ce temps, à Pop Rock, j’écris sur Ozzy, Blizzard of Ozz, ACDC, Black Sabbath, Schenker, les Rolling Stones. Honte à moi, je suis en retard. Je dois me rendre chez Rock en Stock (rue Crescent) pour acheter cet album. C’est à partir de Killers, une lumière nouvelle, la musique d’une nouvelle génération.

Les dieux contemporains du Rock (métal). C’est sombre avec le masque de la Mort. La mort des artistes, je pense au poème de Baudelaire forcément : C’est que la mort, planant comme un ciel nouveau, fera s’épanouir les fleurs de leur cerveau (2 ) Un nouveau mouvement immerge dans les sous-sol de banlieue, dans les petits bars rock…

1981

Killers décortiqué

1- The Ides of March  ( 1 :45) Un court instrumental.
2- Wratchchild  (2;55) Ce titre assez punk aurait pu figurer sur le premier album. En fait, il s’agit d’une version améliorée.
3- Murders in the Rue Morgue  (4 :18 ) Expérimental. Quasi speed. Le but était de poser une ambiance selon Steve Harris.
4- Another Life  (3 : 24 ) Un vieux titre de 1977. Brutales cassures de rythmes. Chant punk de Paul Di Anno. Dave Murray est à son meilleur.

5- Genghis Khan  ( 3 :08) Un instrumental en crescendo. À l’origine, elle a été composée pour décrire le son fait par les armées de Genghis Khan partant au combat.
6- Innocent Exile  (3; 53) Un autre titre de 1977. Les brouillons sont souvent importants. Comme la poésie, tu notes quelque chose qui te servira plus tard. Expérimenter en concert, le riff d’ouverture à la basse, était originellement joué à la guitare.
7- Killers  (5 :02 ) Probablement le classique de l’album. Le titre évocateur et racé. Il donne toute la dignité à l’album. Le riff. L’intention. Di Anno avec sa voix laborieuse. Les ados jouent de la guitare. ACDC, Ozzy et maintenant Iron Maiden. Les émotions, l’affection. La science du métal poussé à fond.
8- Prodigal Son  (6;13 ) Délicatesse. Une respiration dans un album presque parfait. Un morceau d’anthologie.

9- Purgatory  (3 :21) Joué en 1977 (encore une fois). Le premier extrait en format single. Le diable sur la pochette. Un avant-goût pour l’imaginaire de The Number of the Beast.
10- Drifter  (4 :49) Un titre étrange. Yo yo yo emprunté à The Police. C’est brutal en même temps

Heaven and Hell

À l’époque de Pop Rock, c’était Heaven and Hell (1980). La présence de Dio. C’était la deuxième vie de Black Sabbath. Ronnie James Dio était avec Rainbow. Martin Birch est le meilleur producteur de l’époque. La première face est un chef-d’œuvre avec Neon Knights, Children of the Sea, Lady Evil et Heaven and Hell. Black Sabbath ont inventé le métal. Pour moi, c’est important d’être honnête avec vous. À partir de The Number of the Beast, tout a changé. Tous les arguments sont bons. Dans ma chambre, c’était Black Sabbath et Pink Floyd. Black Sabbath, c’est le doom de Master of Reality, les impros de Paranoid. Les expérimentations sur Sabbath Bloody Sabbath.

 

Adieu Paul Di Anno. Plus qu’Iron Maiden monte en popularité, plus Paul Di Anno est devenu bizarre, nerveux, négatif. Comme si tout cela arrivait trop vite. Il s’est défoncé à l’extrême (on l’a vu avec Mötley Crüe). Il buvait des nuits entières en plus de fumer et de prendre du speed. Paul Di Anno dans une entrevue récente avoue ses torts : Maintenant que nous sommes tous plus vieux et plus sages, je peux me repencher sur le passé et réaliser que j’étais un vrai con. Steve a dû vouloir ma peau. À la place de Steve, j’aurais probablement engagé un tueur à gages. Steve Harris qu’il décrit comme un type adorable, très relaxe et complètement impliqué dans la musique.

 

Iron Maiden, une philosophie de vie

Le disco, le punk ? Quand on a aimé Black Sabbath, Pink Floyd, Deep Purple, Emerson lake and Palmer. vous cherchez votre jouissance ailleurs. Avec Iron Maiden, la généalogie du métal a pris un chemin nouveau, une éthique nouvelle. L’enfer c’est la machine sociale. C’est la civilisation et ses pathologies. Ici, la musique forte devient une philosophie. Une insoumission farouche ou même une mystique de gauche (3) L’enfer c’est les autres (Sartre). Des guitares, une révolution, un vagabondage pour mieux vivre ses propres contradictions. Un écolier pour ACDC, Randy Rhoads avec Ozzy, les années 80’s dans le rétroviseur de l’humanité. Cette jeunesse qui fabrique du rêve sur des riffs de guitares. Le corps du chanteur adulé, loin du néant, de la mort. Une nouvelle idéologie ? Voivod représentera le Québec dans le monde entier. Et bientôt on découvrira Metallica (le Big Four avec Megadeth, Slayer et Anthrax). La musique des sphères. La théorie du Bien et du Mal. Se battre contre le Réel. On se maquillera, on sortira la nuit… on réécrira sur une machine à écrire un monde fabuleux. Iron Maiden a changé des vies. Je pense à l’auteur Jonathan Reynolds (4 ) qui en parle ouvertement dans son roman Abîmes… dans un sous-sol quelque part !!

Pour terminer, le magazine Kerrang a classé Killers en 7ème position des meilleurs albums d’Iron Maiden. Voici les 3 premières positions : 1- Seventh Son of A Seventh Son (88), 2- Poweslave ( 84),3- The Number of the Beast (82).

Notes

(1)- Revue Rock Hard, numéro 218.
(2)- Baudelaire, Les fleurs du mal, poème La mort des artistes
(3)- Michel Onfray, Politique du rebelle, livre de poche
(4)- Jonathan Reynolds, Abîmes, Édition À lire, 2020

Ricardo Langlois est critique littéraire sur lametropole.com. Il a publié 3 livres de poésie. Septième Ciel est disponible depuis novembre 2020.

INFOGRAPHIE BANNIÈRE: MEL DEE 
WEBMESTRE: STEVEN HENRY
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

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