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Histoire du Juke Box

HISTOIRE DU JUKE-BOX

Document exceptionel

 

Par René Maranda

 

Histoire du Juke-Box :  No 1

Un juke-box, ou jukebox ou judebox selon l’orthographe rectifiée de 1990, est un appareil public capable de jouer automatiquement de la musique enregistrée, traditionnellement sur des disques. Il s’agit généralement d’une machine payante, où l’on sélectionne le morceau à jouer avec un système de touches (alphabétiques et numériques) après avoir inséré une pièce de monnaie. À l’origine, le juke-box, qui est désormais un objet de collection, se trouvait le plus souvent dans les bars ou les cafés américains. Le terme juke-box apparaît dans les années 1930 aux États-Unis, dérivé du mot argotique juke-joints qui désigne un bar où l’on danse. À cette époque, on utilise également juke-bands pour désigner les groupes de musique qui s’y produisent.

Photo de Rene Maranda.Juke-box du début du 20e siècle au musée ethno-historique Nello Cassata de Barcellona Pozzo di Gotto.

Juke-box au Prince Edward State Park.

Histoires du Juke-Box: No 2

En 1946 sort le modèle 1015 de Wurlitzer, qui connaît un grand succès, à grand renfort de publicité. Il est produit à environ 60 000 exemplaires. Avec sa forme arrondie, ses « bubble tubes » et ses couleurs attrayantes, il représente l’archétype du juke-box. C’est une machine aux possibilités modestes, capable de lire seulement 24 disques sur une seule face.

Le disque 78-tours est utilisé dans les juke-box jusqu’en 1950, année où la société Seeburg fabrique un appareil lisant les disques vinyles 45-tours. À cette époque, quatre grandes compagnies, surnommées les « big four » se disputent le marché américain : Wurlitzer, Seeburg, Rock-Ola et AMI. Le juke-box standard contient alors quarante disques de 16 ou 45-tours .

Photo de Rene Maranda.Original 1946 Wurlitzer Model 1015 Juke-Box.

Photo de Rene Maranda.1946 Wurlitzer model 1015 78 RPM Juke-Box

Histoires du Juke-Box No 3-

Le juke-box est traditionnellement un meuble imposant, trônant au milieu du bar. Certains modèles, comme le Seeburg 3W-1 ou le Wurlitzer 5250, peuvent s’accrocher sur le mur. On parle alors en anglais de « wallbox ». Ce sont en fait des commandes à distance qui sont utilisées, permettant de sélectionner une chanson sans avoir à se déplacer jusqu’au juke-box. Certaines possèdent même des haut-parleurs intégrés. Il existe aussi des modèles appelés « hideway » qui sont des châssis-mécanique dissimulés sous le bar avec une batterie de wallboxes à chaque table. C’étaient des installations très apprécier dans les salles de restaurant.

Photo de Rene Maranda.Seeburg 3W1

Photo de Rene Maranda.Wurlitzer 5250

Histoires du Juke-Box: No 4

La demande chute largement dans les années 1970, et les sociétés cessent progressivement leur production. Face à la crise, même Wurlitzer USA fermera ses portes en 1974 (Année à confirmer, il existe la série des Americana 3800/3810 et 3860 sortis en 1974 et un dernier modèle dont la caisse était fabriquée aux USA mais équipé avec une mécanique Allemande sorti en 1975) après l’échec commercial de leur dernier modèle 1050. À partir des années 1990, les Compact Discs remplacent les disques vinyles sur le modèle OMT 50 CD, puis on trouve ensuite des juke-box entièrement numériques, recevant les morceaux par internet ou via une ligne de communication propriétaire. Le nombre de titres disponibles s’en trouve naturellement accru, de même que la possibilité d’établir des statistiques d’audience, ce qui offre de nouvelles possibilités commerciales. Mais l’écoute musicale s’est désormais largement individualisée, grâce notamment aux baladeurs, et le renouveau du concept juke-box est plus qu’incertain. En revanche, les appareils existants sont devenus des pièces de collection recherchées, en particulier le modèle 1015 de Wurlitzer et tous les modèles d’avant-guerre.

Photo de Rene Maranda.Juke-box Wurlitzer 3500 Zodiac de 1971

Photo de Rene Maranda.Juke-box Wurlitzer de la chaîne de restaurant Memphis Coffee en 2014.

Histoires du Juke-Box N0: 5

L’industrie du juke-box a été rentable dès sa création. Elle a connu son âge d’or à partir des années 1940 et jusqu’au début des années 1970. On estime qu’environ deux millions de machines ont été produites pendant cette période. L’image du juke-box est maintenant traditionnellement associée à l’essor de la musique rock’n’roll, bien que l’on y ait également écouté beaucoup de swing durant la décennie précédente. Aujourd’hui, il n’existe plus que Deutsche-Wurlitzer en Allemagne, Rock-Ola Mfg aux États-Unis et Sound Leisure Ltd. au Royaume-Uni qui commercialisent des « réplicas » du 1015 en versions 45 tours ou 100 CD.

Photo de Rene Maranda.Deutsche Wurlitzer Cassette Juke-box

Photo de Rene Maranda.1975 «Baltic» Deutsche Wurlitzer Juke-Box.

Histoires du Juke-Box no 6

Diversification des producteurs
La relative similarité de la fabrication, des pièces électriques et électroniques et du matériel nécessaire pour construire un juke-box muni d’un monnayeur avec d’autre machines de divertissements avec monnayeur a amené plusieurs grands fabricants de juke-box à se lancer dans d’autres secteur du divertissement. Ces entreprises commercialiseront par exemple des flippers, des jeux d’arcade, des machines à sous et des jeux vidéo d’arcade. Dès les années 1930, Rock-Ola produit un grand nombre de flippers3 ainsi que des jeux d’arcade et des machines à sous. Durant son histoire, Seeburg crée quelques machines à sous, et après la Seconde Guerre mondiale, crée des jeux d’arcade. Lors de l’émergence des jeux vidéo en 1973, Seeburg comptant parmi les plus grands manufacturiers de juke-box, rachète Williams Electronics en 1973 et se lance jeux vidéo d’arcade, jusqu’à sa faillite en 1979 où une partie de l’entreprise est rachetée par Stern Electronics créant l’entreprise Stern Seeburg. Pourtant, ni AMI (fusion de AMI et Rowe4), ni Wurlitzer, ni Rock-Ola ne se lancent dans le secteur, mais dès le succès de Space Invaders en 1980, Rock-Ola créé une division jeu vidéo et commercialise plusieurs jeux d’arcade. Rock-Ola abandonne rapidement le secteur de l’industrie vidéoludique au moment du krach du jeu vidéo de 1983.

Photo de Rene Maranda.Seeburg 220 (Channel) stereo juke-Box

Photo de Rene Maranda.1978 Seeburg «Disco» Jukebox.

INFOGRAPHE: DANIEL MARSOLAIS
WEBMESTRE: STEVEN HENRY
ASSISTANTE RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
RÉDAC’CHEF: GÉO GIGUÈRE

2 Comments

2 Comments

  1. Geo Giguere

    18 novembre 2018 at 11:01 PM

    commentaires de Alain Pelletier: Anecdote: Années 30: Britanniques, Américains, Allemands et Français rivalisent d’audace et d’ingéniosité en proposant leur juke-box. Rock-ola, Wurlitzer, AMI et Seeburg ne ménagent aucun effort pour se démarquer les uns-des-autres. 1935: Rock-ola organise une campagne publicitaire à 2 heures de préavis avant l’embarquement à bord du réputé paquebot Queen Mary. Fini les traversés transatlantiques ennuyeuses et interminables. Il y a maintenant à bord, et à la fine pointe de la technologie, un «juke-box»

  2. Geo Giguere

    13 novembre 2018 at 3:15 PM

    Un recueil d’informations exemplaire. Un autre travail de moine de la part de notre secrétaire exécutif. Bravos et merci René Maranda!

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