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Harmonium Lumière de vie

Mon pays, est-ce l’Heptade ? #9
Article paru le 9 janvier 2017, Pop Rock 2.0
Republié le 28 décembre 2020

 

Par Jacques Landry, journaliste à Pop-Rock de 1974 à 1984

Lumière de vie

Après mes considérations fort spirituelles et quasiment intéressantes sur l’étiquette progressive, j’aborde avec eux cette version XL de l’Heptade.

Jusqu’ici, ils en ont parlé d’une façon un peu poétique. Mais ce job de remixage c’est avant toute chose : monte les curseurs, descend les curseurs, tourne la molette à gauche, tourne un bouton à droite, mets de la basse, coupe l’écho et autres technicalités fort pragmatiques. Pas très bucoliques tout ça.

Au travers de leurs explications, Fiori et Valois me font réaliser qu’ils ont procédé à l’envers du processus classique de mixage. En 1976, en effet, il était courant d’enregistrer la guitare, la basse et la batterie en premier. Puis, dans un deuxième temps, les voix. Et dans un troisième temps, tous autres instruments d’accompagnement.

Pour la version XL, c’est le contraire. Fiori et Valois ont d’abord commencé par les voix. Et revu le mix des autres instruments après. Sur ce point, Louis Valois a mentionné un détail intéressant à l’émission de Monique Giroux. « La première approche du remixage a été de n‘écouter que les pistes de guitare et de voix de Serge Fiori ». L’Heptade à l’état pur, doit-on comprendre. Comme s’il disait : on rallume et on remonte tout ça à partir de zéro.

Louis Valois explique dans le livret pourquoi le travail a été fait dans son propre studio : « Dans cette revisite, on a voulu redonner au groupe et aux voix leur importance. Quelques tentatives de mix dans d’autres studios nous ont fait réaliser qu’on devait le faire nous-mêmes ».

Parmi les principales modifications donc : le rehaussement des pistes de voix (dont certaines qu’on entendait plus), une remise à l’avant-plan du band Harmonium et le retrait de certains instruments ou effets d’accompagnement, comme une percussion, le vibraslap, qui les énerve depuis quarante ans.

Ou par exemple la pièce Le Corridor. Elle a passé au cash, comme le veut l’expression consacrée. Les deux couplets commençant par « Seul, ensemble » a été refait en entier. Ils ont fait table rase de l’accompagnement original, supprimant la guitare électrique de Robert Stanley, le célesta de Neil Chotem ou les ondes Martenot de Marie Bernard et la batterie de Denis Farmer. Maintenant, ce segment n’est composé que de la voix de Serge Fiori, de celle de Monique Fauteux, de la basse de Louis Valois, de piano et d’une section de cordes en arrière-plan. Cette version correspond à ce qu’ils faisaient en spectacle.

Autre exemple : pour Lumière de vie, on a rajouté la voix de Monique Fauteux pour la mettre en duo avec Fiori à partir du passage Pour faire une nouvelle lumière, Deux messagers solitaires…

Cela n’a pas dû être facile de s’arrêter de peaufiner le produit. La technologie numérique offrant tellement de possibilités aujourd’hui. C’est là que les responsables du mixage doivent faire preuve de sagesse. Surtout quand cette œuvre musicale est déjà bien inscrite comme telle dans nos mémoires.

Transfert # 68
BANNIÈRE : JACQUES LANDRY
ÉDITEUR : GÉO GIGUÈRE
RÉVISEUR : MURIEL MASSÉ
SECRÉTAIRE À LA RÉDACTION : RENÉ MARANDA

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