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Top 25 années 70 part 1

Le Top 25 des années 70 partie 1 sur 2 
Publié le 17 décembre 2021
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Republié le 6 mai 2023

Ricardo Langlois

C’est un défi personnel. Choisir 25 albums (des années 70) qui ont marqué mon adolescence. Ma passion pour la musique. Je m’inventais un monde dans ma chambre de sous-sol. Les premiers joints, les amours impossibles etc. Écrire en écoutant de la musique. Recopier les paroles. La révolution par l’art. Je joue un peu de la guitare. Fermez vous les yeux.

1. Black Sabbath- Paranoid Je suis un fan inconditionnel du Sabbath et Paranoid, plus de 50 ans après, est unanimement reconnu comme étant la pierre angulaire, le sceau de ce qui peut se faire de mieux dans le domaine du doom/heavy/hard. C’est la base. La mesure-étalon de la discipline. La bitte d’amarrage sur laquelle on accroche son navire en cas de tempête tellement le cordage est épais, lourd et solide.

Le précédent album est bien différent. Plus dark, plus sombre. Avec Paranoid, on monte la température de plusieurs degrés pour atteindre celle d’un sauna. C’;est chaud, c’est sec et ça picote dans les recoins. L’opus débute par War Pigs et Paranoid, deux chefs-d’œuvre du Sabbath mis bout à bout. C’est magique ! C’est unique ! C’est fou ! La face A est dingue de toute manière, et encore je pèse mes mots. Peu de mots pourraient correspondre à cette face. Planet Caravan est elle aussi absolument superbe. On sort du doom pour fourrer son nez dans un trip psyché de plus de 4 minutes. Un vrai classique.

2- Pink Floyd, Ummagumma. Ils ont légèrement persisté dans cet esprit expérimental dans ce disque Ummagumma, mais cette fois-ci en maîtrisant (à mon sens) davantage leur sujet. L’approche est déjà plus qu’intéressante : proposer les titres sans doute les plus élaborés de leurs précédents albums studio joués en live, puis proposer un titre composé par chacun des membres du groupe (2 en l’occurrence pour Roger Waters).

Ça rend un album d’une cohérence remarquable et d’une qualité mélodique d’une rare régularité (surtout dans les live). Je me suis régalé avec Careful With That Axe Eugene et Set the Control for the Heart of the Sun (que je préfère nettement en live qu’en studio). Les créations de Richard Wright, Sysyphus puis celle de David Gilmour, A Narrow Way puis enfin celle de Nick Mason, The Grand Vizier’s Garden Party mettent chacune en perspective de la meilleure manière possible les immenses qualités de musicien de ces membres là des Pink Floyd.

3- Black Sabbath, Master of Reality. Il faut bien reconnaître que c’est la toux qui a inspiré… Ozzy a remis au guitariste Tony Iommi un joint de marijuana. Celui-ci était sur un microphone et le cannabis puissant le faisait tousser. Le producteur Roger Blain a bouclé l’enregistrement de la toux comme intro de Sweet Leaf, la pierre angulaire de Master of Reality qui fut publié le 21 juillet 1971. Master of Reality était rempli de riffs à multiples facettes, de lignes de basses sinueuses et de voix nasillardes et nostalgiques, qui ont servi d’inspiration à des groupes stoner comme Pentagram, Saint Vitus et the Obsessed. Plus tard, Candlemass, Monster Magnet, Cathedral et finalement Kyuss et Melvins (ces derniers ont été un modèle pour Nirvana).

Pour rendre la guitare plus facile à jouer avec le bouts coupés de ses doigts gauches, Iommi a réduit sa guitare à trois demi-tons et Geezer Butler a réglé. L’effet secondaire est hallucinant (le son plus sinistre). Master est le premier album que Black Sabbath a passé plus d’une semaine à enregistrer. Paranoid a pris moins de 6 jours. Pour Master, le groupe a passé trois mois. Un luxe. (lisez ma critique sur famillerock.com).

4- Genesis, A trick of the Tail. L’album surprend autant la critique que le public qui pensait le groupe condamné par le départ de son leader. L’album est en réalité un grand succès atteignant la troisième place des charts anglais et devenant même le premier succès du groupe aux États-Unis (31e  au hit-parade). Cet album transitoire entre la période Peter Gabriel et la période « trio » prend une dimension particulière.

Malgré une moindre complexité structurelle, une utilisation différente des percussions et une domination plus marquée des synthétiseurs, A Trick of the Tail reste dans un style très progressif et encore proche de l’époque Gabriel. Cet album est indissociable dans sa conception musicale de l’album suivant, Wind and Wuthering. Ces deux albums seront surtout composés par le claviériste Tony Banks qui après le départ de Gabriel deviendra le leader en studio.

5- Pink Floyd, Dark Side of the Moon. Considéré comme l’album le plus abouti du groupe, The Dark Side of the Moon est joué pour la première fois au mois de janvier 1972, soit un peu plus d’un an avant sa sortie officielle. Ce laps de temps permettra au groupe de peaufiner son album et de retravailler progressivement certains morceaux qui semblent moins convenir à son public.

L’idée initiale de The Dark Side of the Moon vient de Roger Waters. Le musicien souhaite à l’époque écrire à propos de « ce qui rend les gens fous. Une façon d’évoquer la démence de Syd Barrett (due à un abus de drogues) ainsi que les problèmes et les pressions auxquels le groupe doit faire face. Ainsi, l’album aborde des thèmes universels, de l’argent à la vieillesse en passant par le travail. La folie inspire également le titre de l’album et non l’astronomie, comme certains tendent à le penser. (selon Rolling Stone magazine).

6- Beatles, Sgt Peppers. J’ai découvert les Beatles au début des Seventies. J’ai entendu Sgt Peppers pour la première fois dans mon cours d’anglais à la polyvalente de Boucherville. Sgt Peppers Lonely Hearts Club Band est l’album culte de l’histoire du rock. 1967, l’album a été la trame sonore de l’expo 67, considéré comme un album-phare des hippies et de la contre- culture. C’est le Summer of Love… OUI, la vie est devenue (soudainement) plus belle. L’été 67 groove à l’os. Nostalgie gravée jusqu’à mon dernier souffle.

7- Beatles, Abbey Road. Après les difficultés rencontrées lors du projet Get Back  en janvier 1969, Paul McCartney, au nom de tout le groupe, contacte le producteur George Martin pour lui proposer d’enregistrer un album « comme avant ». Après quelques enregistrements effectués entre février et mai 1969, les quatre Beatles se réunissent une dernière fois aux studios EMI de Londres (qui seront renommés plus tard les studios Abbey Road), en juillet et août 1969, pour mettre en boîte une collection de chansons dont la plupart avaient été composées, répétées et/ou enregistrées sous forme de démos à l’époque de l’album blanc et du projet Get Back, toutes retravaillées pour l’occasion. Abbey Road se distingue avec un medley (en français : pot-pourri) d’un quart d’heure, présentant huit chansons plus ou moins complètes qui s’enchaînent les unes après les autres, sur sa seconde face.

L’album confirme également le talent d’auteur-compositeur du guitariste George Harrison, qui propose deux de ses plus fameuses compositions avec les Beatles, et popularise l’utilisation du synthétiseur (en l’occurrence un  Moog ) dans le rock. La pochette du disque reste une des plus célèbres de l’histoire de la musique, représentant les Beatles traversant un passage piéton au croisement de Grove End Road et  Abbey Road  à Londres, face aux studios où ils ont enregistré presque toutes leurs chansons depuis 1962.

8- Jimi Hendrix, Are you Experienced. Are You Experienced est le premier album de Jimi Hendrix. C’est également l’un des meilleurs disques de l’histoire de la musique. Nous sommes en 1967. Depuis quelques années, les jeunes se nourrissent au son des  Grateful Dead  et autres White Rabbit. En plein cœur de Londres, un jeune artiste commence à intriguer l’industrie musicale. Grâce à sa maîtrise unique de la guitare, il collabore avec des interprètes en tous genres. Jimi Hendrix n’est pas encore devenu le héraut (ou héros au choix) de la révolution psychédélique, mais commence déjà à travailler avec Chas Chandler des Animals. (selon Rolling Stone magazine).

9- Pink Floyd, Meddle. Meddle est l’album ayant fait passer Pink Floyd du statut de groupe talentueux à celui de monument intemporel du rock. C’est simple : aucun défaut, toutes les pistes de l’album ont leur intérêt. Si Fearless est envoûtante, entremêlant une ballade peu commune à Pink Floyd et le You’ll Never Walk Alone, chanté par les fans de Liverpool (dont les membres du Floyd faisaient partie) et Seamus un véritable ovni, je ne m’étendrais pas sur A Pillow of Winds et San Tropez, qui demeurent toutefois  d’excellents morceaux.

Car One of These Days est une révolution musicale, un morceau (quasi) instrumental témoignant de la prouesse technique du groupe, quant à Echoes, il constitue à mon (modeste) avis la plus grande claque assénée par Pink Floyd, une épopée musicale entraînant quiconque au delà des frontières de l’imaginaire, une véritable bombe nucléaire, mettant en place toutes les bases ayant permis au groupe d’atteindre de tels sommets. (Merci a Hervé Water pour le commentaire).

10-Genesis, The lamb Lies Down on Broadway. The Lamb Lies Down on Broadway est le sixième album studio du groupe de rock progressif britannique Genesis sorti en novembre 1974. Il est présenté sous la forme d’un double album-concept. L’ensemble de l’œuvre raconte l’histoire de Rael, jeune New Yorkais d’origine portoricaine et de son voyage dans des mondes fantastiques imaginés par le chanteur Peter Gabriel, qui a écrit la totalité des textes, tandis que les autres membres du groupe ont composé la totalité de la musique. En France, l’album est disque  d’or (cent mille exemplaires vendus).

C’est le dernier album de Genesis avec Peter Gabriel. L’album est enregistré dans des conditions difficiles avec un studio mobile dans la Headley Grange, célèbre chez les musiciens rock, puisque Led Zeppelin a ses habitudes et a notamment produit là son quatrième disque Led Zeppelin IV. Au cours de la tournée mondiale 1974-1975 où Genesis interprète sur scène la totalité de l’album, Peter Gabriel annonce à ses partenaires qu’il va quitter le groupe et joue avec eux son dernier concert le 27 mai 1975 à Saint-Étienne.

11. Jimi Hendrix, Axis,Bold as Love. Sacrée année que cette année 67… Qui peut dire ce que serait devenu le rock en lui-même si notre calendrier avait eu la mauvaise idée de se priver de ces douze mois ? Qu’aurait-on à se mettre dans les oreilles si, pêle-mêle et sans faire preuve d’exhaustivité, le monde n’avait pas encaissé les sorties de : Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles., The Piper At The Gates Of Dawn des Pink Floyd., Their Satanic Majesties Request des Rolling Stones. The Velvet Underground And Nico, l’album éponyme des Doors. The Who Sell Out de la troupe à Townshend, et j’;en passe… Joli palmarès, n’est-ce pas ?

Vous pouvez vérifier, ils sont bien tous sortis la même année, et, entre nous, C’est à vous foutre les boules de ne pas être né à cette époque précise… Mais, alors que le mois de mai avait subi l’explosion du Jimi Hendrix Experience de plein fouet, le digne successeur de Are You Experienced? allait clôturer une année déjà bien remplie en se glissant juste à temps sous le sapin de tout bon rockeur psychédélique de l’époque.

12. Led Zeppelin IV. IV de Led Zeppelin est un album excessivement bon (si excessivement est un assez grand mot). Les huit titres de IV sont tous ingénieux et excellent. On utilisera le mot ‘jubilatoire’ également pour décrire ce disque qui déboîte et parfait la réputation d’un des plus grands groupes de musique de tous les temps.

À écouter, réécouter jusqu’à plus soif, le seul défaut reste qu’il n’y a que 8 titres.

13. Deep Purple, In Rock. Le seul souvenir précis que j’ai, c’est un enregistrement de Child in time, un pirate réalisé à Duisburg en 1970, la sonorité de ses Klipschorn était vraiment exceptionnelle, esthétiquement c’était peut-être le plus beau moment de ma vie, je tiens à le signaler dans la mesure où la beauté peut servir à quelque chose. Enfin on a dû se le passer trente ou quarante fois, à chaque fois captivés, sur le fond de la calme maîtrise de Jon Lord, par le mouvement d’envol absolu par lequel Ian Gillan passait de la parole au chant, puis du chant au cri, et ensuite revenait à la parole, immédiatement après s’ensuivait le break majestueux de Ian Paice.

Il est vrai que Jon Lord le soutenait avec son habituel mélange d’efficacité et de grandeur, mais quand même le break de Ian Paice était somptueux, c’était sans doute le plus beau break de l’histoire du rock, puis Gillan revenait et la seconde partie du sacrifice était consommée. Ian Gillan s’envolait à nouveau de la parole au chant, puis du chant au cri pur, et malheureusement peu après le morceau se terminait et il n’y avait plus qu’à replacer l’aiguille au début et nous aurions pu vivre éternellement ainsi. Éternellement je ne sais pas, c’était sans doute une illusion, mais une illusion belle. Cette critique apparaît dans le livre de Michel Houellebeck, Sérotonine.

 

BANNIÈRE : DANIEL MARSOLAIS
WEBMESTRE : STEVEN HENRY
RÉDAC’CHEF : MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR : GÉO GIGUÈRE

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