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3 groupes rock japonais

Psyché Nippon
Article paru le 23 juin 2016, Pop Rock 2.0
Vues 1300
Republié le 14 février 2022

 

Par Guillaume Lévesque

Les Japonais sont de vrais fans de musique. Il s’agit d’un endroit où il y a encore de nombreux disquaires et évidemment beaucoup de concerts à guichets fermés. Malheureusement, leur musique n’est pas très populaire en Occident. Oui, il faut avouer beaucoup de groupes nippons chantent mal en anglais, mais si on fait abstraction de ce détail, certains groupes rock, prog ou avant-garde japonais méritent d’êtres entendus. Voici quelques groupes rock japonais du début des années 70.

Flower Traveling Band est un groupe au nom assez bizarre, mais Il s’agit de l’un des groupes les plus emblématiques de cette époque au Japon et doit être écouté impérativement. Leur chanteur, Joe Yamanaka, avait la particularité d’être le fils illégitime d’un soldat afro-américain. Le groupe avait un son lourd et très influencé par le psychédélisme, mais combiné avec la voix haut-perchée de Yamanaka. Leurs deux premiers albums étaient constitués de reprises rock américaines en versions supersoniques, mais c’est avec leur troisième album Satori (1971), qu’ils devinrent une légende du rock japonais. Il s’agit d’un album unique qui ne ressemble à rien d’autre. Une sorte de voyage initiatique au pays des cerisiers en fleurs. Ils ont influencé des générations de rockeurs japonais.

Carmen Maki faisait aussi partie du paysage musical de l’époque. Elle est née d’un père soldat américain et d’une mère japonaise. Elle a commencé sa carrière comme chanteuse pop, mais elle s’est ensuite dirigée vers la musique psychédélique vers la fin des années 60. Son premier album rock fut enregistré avec le groupe Blues Creation. C’est vraiment avec le groupe Carmen Maki & Oz que la chanteuse put nous montrer l’étendue de ses talents. Sur 3 albums et un live, elle fit part de ses prouesses vocales. Parfois chantant du rock lourd à la Black Sabbath, parfois chantant avec une voix douce et mélancolique et parfois les deux sur la même chanson.

Ces trois albums étaient aussi ce qui se faisait de mieux musicalement dans le prog-rock japonais. Ce n’était rien de bien révolutionnaire, mais c’était solide. Elle se lança même dans le heavy metal au début des années 80 avec son groupe 5x. Jusqu’à récemment, elle est toujours active musicalement. Je l’ai vu en concert dans un club de jazz en 2011. Malgré son nom, elle ne parle pas un mot d’anglais…

Speed, Glue & Shinki jouait dans un autre registre. Il ne s’agit pas là d’un groupe à tendance prog, mais un groupe de pur blues rock psychédélique avec un son graveleux et cru. Malheureusement, seulement deux albums seront réalisés par le groupe avant la dissolution de celui-ci (Eve en 1971 et un album éponyme en 1972). Les 3 membres du groupe avaient des personnalités fortes et ne s’entendaient pas très bien. Ils sont tous partis dans une direction différente après la fin de leur groupe.

Il reste deux albums vraiment surprenants surtout avec des titres de chansons comme Mister Walking Drugstore Man ou Big Headed Woman et la voix complètement psychopathe du batteur chanteur Pepe Smith. Étant Philippin, il possède un bon chant en anglais. On peut retrouver un style musical semblable sur ses albums réalisés par la suite avec le groupe philippin Juan de la Cruz Band. Bref, SG&S était une sorte de power trio à la Cream au destin malheureux, mais leur héritage constitue un bon trip musical.

Ces trois groupes et artistes constituent un bon départ pour explorer la scène rock psychédélique japonaise, mais il reste encore de nombreux albums obscurs à découvrir dans ce domaine. L’élément qui semble dominant des 3 groupes présentés est le fait qu’aucun de ces groupes possède un line-up complètement japonais. Ces métis japonais américains ou autres ont eu une enfance pauvre dans un pays détruit par la guerre. La musique fut pour eux une façon de se réaliser.

BANNIÈRE : STEVE PEARSON
ÉDITEUR : GÉO GIGUÈRE
RÉVISEUR : MURIEL MASSÉ
SECRÉTAIRE À LA RÉDACTION : RENÉ MARANDA

2 Comments

2 Comments

  1. Larry Todd

    17 août 2020 at 7:55 PM

    Guillame Lévesque, symbole de la releve de Famille-Rock,, Bravo

  2. Geo Giguere

    16 août 2020 at 7:46 PM

    notre rédactrice a vraiment aimer cet article. tout un hommage a notre jeune rédacteur Guillaume Levesque !

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