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L’histoire Dan Mongrain

Guitariste de Voivod depuis 10 ans.
Voivod fête cette année ses 35 ans!
Publié le 2 novembre 2017
Vues 4,100 
Republié le 16 avril 2022

 

Par Guillaume Levesque

 

Comment Dan est devenu celui qui a transcendé le regretté Piggy!

À la 10ème rencontre de la famille rock le 27 octobre 2017, nous avons eu de bons invités dont Jimmy Bourgoing, Les Têtes Réduites, un concert psychédélique de Fraktopus et un invité bien spécial, Dan Mongrain, guitariste de Voivod et de Jurassik Rock. D’ailleurs, un concert de Jurassic Rock aura lieu ce 2 novembre. Pour cette occasion, j’ai écrit un article sur celui qui est souvent considéré comme notre meilleur guitariste au Québec.

Daniel Mongrain aussi connu sous le nom de Dan ou Chewie est né le 4 juillet 1976. Il est originaire de Trois-Rivières, mais Il habite maintenant à la campagne à l’extérieur de Montréal. Il s’est passionné pour la musique dès son jeune âge. Il a commencé par jouer du piano pour se diriger vers la guitare à 11 ans. Il a fondé son premier groupe, Martyr, au début des années 90 avec son frère François. Le style du groupe était inspiré par le Death Metal floridien qui était populaire à l’époque, mais comportait aussi des éléments de rock progressif. Leur premier album, Hopeless Hopes montrait déjà les prouesses techniques de Dan et ses compères. Le groupe a su au cours des années s’établir au fil des albums comme un groupe culte au Québec.


Martyr est séparé depuis 2012, mais Dan n’en n’est pas resté là. En fait depuis les années 90, il a participé à une multitude de projets comme musicien de session. Il a participé à l’Opéra rock Dracula. Il accompagne aussi Dan Bigras comme guitariste depuis plus de 15 ans. Son plus récent projet est intitulé Jurassik Rock. Il s’agit d’une exploration du rock des années 70 avec des morceaux classiques des Who, de Kansas et de King Crimson. Le prochain spectacle aura lieu le 2 novembre au Gésu. En parallèle avec tous ces projets, Dan trouve le temps d’enseigner la musique au Cegep de Lanaudière à Joliette et surtout d’être le guitariste du groupe Voivod.

Lors de la rencontre avec Géo Giguère, Dan est venu nous parler de la plus récente tournée de Voivod en Europe. J’ai eu la chance de voir le groupe au Wings of Metal en septembre dernier ici à Montréal. Ils se sont ensuite dirigés vers l’Europe pour des concerts en Italie, Croatie, Russie, Allemagne et bien d’autres. C’est leur 4ème tournée en Europe depuis un an et demi avec 160 concerts. Selon Dan, la musique underground est plus facilement exportable, elle rejoint un créneau en particulier et non la masse.

Il y a dix ans l’avenir de Voivod était incertain suite au décès de Piggy

C’est un peu grâce à Dan que le groupe a pu renaître. Évidemment, la tâche de remplacer Piggy n’était pas des plus faciles. Piggy avait une façon bien à lui de jouer de la guitare qui semblait inimitable. Il avait l’habitude d’inclure dans ses morceaux des accords empruntés au clavier et des sonorités aiguës et dissonantes. Étant lui-même un grand fan de Voivod, Dan Mongrain a réussi à transcender l’esprit de Piggy et de devenir le guitariste officiel de Voivod. Le groupe a encore de belles années devant lui. D’ailleurs, les gars de Voivod sont entré en studio en novembre pour travailler sur le prochain album. Ça promet !

Dan Mongrain répond aux questions de Guillaume Levesque. De retour d’une tournée en Europe Dan nous fait de surprenantes révélations sur sa vie avec Voivod!

Je sais que vous allez entrer en studio la semaine prochaine, pourrais tu nous dire vers quel style l’album se dirige?

 – Nous avons (Voivod) travaillé plus d’un an sur ce projet. Après le EP Post Society sorti en 2016, nous avons décidé de repartir à neuf pour composer ensemble le prochain album. Il est presque terminé, mais nous nous laissons quelques libertés en studio.

Ce sera de la musique intrigante, puissante, mélodique, trash, progressive avec des dynamiques et un côté parfois psychédélique. Ce sera un peu plus dans l’esprit des albums-concept que le groupe a fait dans les années 80-90 mais avec le son et la vision du groupe en 2017. La confiance est entre nous et la chimie du groupe permet un climat d’échanges et de créativité que je n’ai jamais connu auparavant dans ma carrière. C’est très excitant de créer avec Voivod et de se préparer à aller immortaliser ce travail en studio!

À quoi devrions-nous nous attendre? As- tu composé des pièces pour cet album?

 – C’est difficile pour moi avec la perspective que j’ai de décrire ou commenter l’imagination qu’un auditeur devrait appréhender d’avoir à l’écoute du nouveau matériel. Être ouvert d’esprit, accueillir le voyage et se laisser guider par la sculpture sonore, l’organisation des ondes auditives et le récit que l’album propose. Chacun a sa propre perception et c’est la seule qui existe dans sa propre réalité. J’ai activement participé à toutes les pièces de l’album. Les arrangements ont été faits en groupe au local de répétition.

Les compositions ont souvent comme point de départ une idée de guitare, des riffs, quelques enchaînements, mais aussi il y a eu beaucoup d’improvisations enregistrées qui ont donné naissance à des directions et des ambiances qui sont impossible à créer en laboratoire, c’est-à-dire seul avec sa guitare et son poste d’enregistrement. L’interaction entre nous fait partie intégrante de la composition des pièces. Ça rend la musique multidimensionnelle, multi personnalisée. C’est vraiment agréable de créer ensemble. 

Est-ce que jouer du Voivod représente des défis techniques? Lesquels?

 – Je crois que chacun respecte son niveau de jeu et sa musicalité selon la pièce qui est jouée. Les difficultés qui peuvent survenir, de jouer une idée ou une pièce ne sont pas un gage de qualité d’une pièce , c’est plutôt une idée qui peut nous donner du fil à retordre à interpréter comme on l’entend, c’est donc l’idée qui demande à ce qu’on lui donne la technicalité nécessaire pour la faire briller. Par contre, si ce n’est pas assez naturel ou injouable, on ne se gêne pas pour modifier un passage ou carrément éliminer une idée. La fluidité est une qualité des plus importantes dans l’exécution d’une pièce. La musique gagne toujours sur la technique.

Ce n’est pas une raison pour devenir paresseux et ne pas essayer des choses qui semblent injouables au départ et qui deviennent par la suite naturelles. Je dirais que la technicalité la plus importante au niveau de la mécanique d’une pièce est son écriture ou sa composition, la complémentarité des parties de chaque instrument, les harmonies, la précision des rythmes et des silences, le respect du texte et la pertinence des structures, tout en nourrissant la musique collectivement avec nos énergies pour la faire vivre et la faire voyager aux oreilles de l’auditoire avec une charge émotive qui nous est propre.

Quel est ton meilleur souvenir de la dernière tournée? Quelles conneries Snake a encore fait durant cette tournée?

 – Haha!, j’ai beaucoup de bons souvenirs, par exemple la première fois où j’ai mis les pieds au Japon, je me sentais vraiment dépaysé, avoir joué sur la même scène que Ozzy, Judas Priest, Metallica, Motorhead, Dio, Megadeth et à peu près tous les groupes que j’écoutais quand j’avais entre 14 et 25 ans. Avoir rencontré et être devenu copain avec des idoles de jeunesse, joué partout sur la planète dans les plus grands festivals et dans des clubs et salles de spectacles légendaires, c’est surréaliste.

Pour moi, c’est surtout de marcher dans des villes historiques ou des lieux qui me sont complètement inconnus qui me font voyager. Gilles Vigneault dit dans un de ses poèmes, dans un des recueils que j’ai, et je paraphrase quelque chose comme : « ne serait-ce que plus je m’éloigne de chez moi, plus je me rapproche de moi-même ».
Snake me fait beaucoup rire en tournée!
Snake et Away ont tellement d’histoires de tournées ou de band, ça fait 10 ans que je joue avec eux et j’en entends toujours des nouvelles. Des chics types et vraiment des gens gentils et respectueux avec qui c’est facile de voyager et de jouer. Et ils ont un bon sens de l’humour, on a beaucoup de plaisir!

Que représentait Voivod pour toi quand tu étais plus jeune? Quel est ton premier souvenir de Voivod?

 – Mon premier souvenir de Voivod c’est probablement la vidéo de Ripping Headaches puis de Ravenous Medecine à Musique Plus sur une télévision sans câble donc, l’image était embrouillée quand on regardait Music Plus (Much Music). J’étais bouche bée, je ne comprenais pas ce qui se passait dans cette musique, c’était métal, mais c’était différent de tout le reste. Je ne savais pas que c’était un groupe du Québec, leurs guitares faites à la main avec des formes complètement bizarres m’ont toujours fasciné.

J’en ai moi-même été beaucoup influencé pour mon modèle signature chez « Bond instruments. » Après avoir entendu et aperçu ces clips, j’ai voulu acheter une guitare et faire pareil qu’eux. Et environ 1 an plus tard vers l’âge de 11 ans, c’est ce que j’ai fait. Je peux dire que c’est grâce à Voivod que je suis musicien de carrière aujourd’hui et de me retrouver dans ce groupe tient de la métaphysique. Ensuite j’ai vu Voivod Live à 13 ans à Trois-Rivières durant leur tournée pour l’album Nothingface. C’était mon premier show métal à vie. Ça m’a transformé à jamais.Hey Géo! Mes hommages à ton organisation.
À la prochaine!

Rencontre #10 – POP ROCK 2.0 – Entrevue avec Dan Mongrain

INFOGRAPHE: DANIEL MARSOLAIS
WEBMESTRE: STEVEN HENRY
ASSISTANTE RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
RÉDAC’CHEF: GÉO GIGUÈRE

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