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Paul McCartney à 27 ans

Dans la tête de McCartney
Publié le 29 mars 2021
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Republié le 19 mars 2023

Texte de Ricardo Langlois

Paul McCartney

D’abord il y a eu les Beatles. C’était à 13 ou 14 ans. Il fallait trouver la Lumière. Je suis devant le miroir. Je veux avoir la même coupe de cheveux carré que Paul. Mon trésor d’enfant ressemble à un chagrin. Je pensais à Let it Be. La grandeur esthétique de Paul. Chef de file des Beatles. Sgt Pepper, c’est lui. On l’oublie trop souvent.

La foi selon McCartney

La foi catholique est la seule vraie foi ! Et ne l’écoutez pas mes frères, la seule vraie foi est la foi protestante. Mais avec la vie et tout ce que j’ai vécu, j’ai foi en, je ne sais pas…Le Bien, le pouvoir du Bien, par opposition au Mal. Je crois que les gens ont personnifié le Bien et le Mal : le Bien God est devenu Dieu, Good et un o en moins et le Mal, Evil est devenu le Diable (devil) avec un d en plus. C’est ma théorie. Le Mal a été personnifié. Faites attention ou ce type viendra vous chercher. L’idée du père céleste c’est comme Marie, mère de Dieu. Sa mère s’appelait Mary. Let it Be, c’était Mother Mary comes to me (Mère Marie vient vers moi). (1) Il est vrai que McCartney à cette époque traversait une période noire. C’était l’époque de la drogue, de la contre-culture. Paul rêvait souvent à sa mère et c’était réconfortant. Elle est morte quand il a eu 14 ans. Elle venait le voir dans ses rêves. J’ai besoin d’en parler.

Ici, je fais une parenthèse sur mon adolescence. À chaque fois que quelqu’un de mon entourage meurt, il apparaît dans mes rêves. Mon grand père est mort, j’avais 15 ans, l’année où j’ai découvert Black Sabbath. Mon grand père arrivait et me disait Ne t’en fais pas je suis là. Ce fut comme ça en 1995 avec mon meilleur ami, mort d’un cancer incurable. Même si je reste hostile au dogme de la théologie, Dieu ou la Lumière habite les êtres qui aiment la Vie et les humains.

Paul est drôle quand il évoque sa mère : Oh ! tu es là, je croyais que tu étais morte. McCartney cite Hamlet : Avant tout, être fidèle à soi-même. Il croit à quelque chose qui est au-delà de l’Ici et Maintenant. McCartney est dans ma vie et dans toutes les décennies. J’écoute parfois les voix sans me laisser distraire par les mots qu’elles portent. Ce sont alors les âmes que j’entends. J’aime cette idée. Écouter Kurt Cobain Unplugged, a été aussi une expérience spirituelle. Pour moi la musique a des vertiges. Dans Two of Us (nous deux)… ça devient un peu mystérieux. Venus and Mars avait été interprétée comme un code pour Linda et Paul. La guitare comme arme ? Quand j’étais enfant si je m’étais disputé avec quelqu’un et si je n’avais pas le moral, je prenais ma guitare. C’est une sorte de doudou (de libération).

La solitude de Paul

Janvier 1970. John connaît un grand succès avec Instant Karma sur lequel joue George, qui revient à peine d’une tournée. Cloîtré dans son domicile à Cavendish Avenue, à deux pas des studios d’Abbey Road, Paul n’en mène pas large. Il n’est plus le Beatle mignon mais le Beatle triste, le seul qui ne se sente pas libéré mais désœuvré par la mort (pas encore) annoncée du groupe.

La barbe qui a poussé, les cheveux gras. Il dira : c’est comme un divorce ou un licenciement, tu ne sais plus quoi faire de ta peau, tu restes au fond de ton lit, au fond du trou. Il s’amuse dans son salon avec sa guitare et invente des demi-chansons et des instrumentales. L’Inspiration revient avec Junk et Teddy Boy. Des chansons qui datent du séjour indien des Beatles en 1968. La sortie d’Instant Karma change le courant de l’histoire. Paul joue Abbey Road et enregistre Man We Was Lonely son autoportrait ainsi que Every Night et Maybe I’m Amazed (le même jour). Un demi-siècle plus tard, le disque est devenu emblématique (les cerises, sa barbe et le petit bébé Mary).

Le 10 avril, l’annonce Paul quits The Beatles en guise de promo suffit à propulser McCartney en première place des charts US. Let it Be suivra deux semaines plus tard. (2) 10 Classiques personnels Rocky Racoon (1968). Inspiré par Mozart. Le coté facétie musicale. Une chanson de liberté. Le piano en folie. (Il parle de Bible et de résurrection de Rocky). Maybe I’m Amazed (1970). L’album McCartney tient encore bien le coup après toutes ces années mais cette chanson domine toutes les autres (à écouter le solo). Live and Let Die (1973). Repris par Guns N Roses. Chanson interprétée dans le thème d’un film de James Bond. McCartney livre trois chansons en une. The Long and Winding Road (1970).

Le 9 avril, Paul écoute l’ensemble du travail effectué par Spector et sa découverte des ajouts effectués sur la chanson. Il est en colère. Cet événement précipite sa décision de rompre le secret et d’amorcer la séparation du groupe. Pourtant (j’insiste) pourtant, quelle belle ballade presque ésotérique. Le rythme lent. Le refrain répétitif. Les paroles opaques. Blackbird (1968). Inspiré par une musique de Bach. Le style de guitare vient de Donovan. L’espoir du salut ou Mon cœur est un oiseau.

Yesterday (1965). La douleur d’une âme nostalgique. 4 jours avant son 23ième anniversaire. Let it Be (1970). Lorsque j’ai des soucis, Mère Marie vient me voir prononçant de sages paroles, ainsi soit-il. Et dans mes heures sombres, elle se tient juste en face de moi. Hey Jude (1968), la chanson qui a eu le plus de succès en single. La longueur pour les radios était un problème. Il y a aussi le rythme lent. Si j’ai choisi Junk, c’est pour l’émotion qu’elle procure. Guitare acoustique et filet de voix fragile. Long Taired Winter Bird (2020) Sur McCartney III, la pièce quasi-instrumentale me provoque une vive émotion. Cette pièce aurait pu figurer sur le White Album. Il joue de tous les instruments. Un enfant avec ses jouets !!

Notes
1- Paul McCartney, Des mots qui vont très bien ensemble (livre de poche)
2- La solitude de Paul, inspiré d’un article dans le Rock N Folk janvier 2021.
3- Merci à François Lajoie pour l’idée du top 10 (nous sommes des fans finis de McCartney).

Ricardo Langlois est poète et critique littéraire sur lametropole. Son 3e recueil Septième Ciel est disponible. (SEPTIÈME CIEL, 60 pages, 5 illustrations. 12$ argent ou chèque.  (Écrivez-lui en privé).

BANNIÈRE: DANIEL MARSOLAIS
WEBMESTRE: STEVEN HENRY
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

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