Albums

Bob Dylan 1962

Titre: Bob Dylan
Colombia Records – paru en 1962
Production : John Hammond
Enregistré au Studio Colombia Masca Reg 
Publié le 1er décembre 2019
Vues 2,600 
Republié le 14 novembre 2021

 

Analyse de André Beaudoin

 

 

Je vais revisiter cet album retrouvé dans la collection personnelle de notre grand manitou Géo ; un petit bijou. Alors, pour cette chronique, je vous offre l’autopsie, son tout premier L.P qui j’espère vous incitera à l’écouter, un grand de la musique qui fut une nouvelle figure majeure du folk américain du début des années 60.

 

 

En guise de préface, je vous résume un peu le personnage Robert Zimmerman alias Bob Dylan.  À Hibbing (Minnesota), ville morte, où il ne se passe rien et se meurt, à la fin des années 1950 début 1960. Il s’enfuit de chez lui et quitte cet endroit vide de vie pour lui. Il fera en tout sept fugues; entre ses 10 ans et jusqu’à 18 ans, mais il sera toujours repris et ramené à la maison. Il aime que sa vie change constamment. C’est un vagabond sans but, études? NON merci, il préfère fréquenter les cafés, jouer au poker, lire Kant (philosophe 1724-1804) et Nietsche (philosophe, poête, pianiste et compositeur 1844-1900) et chanter de la musique folk.

L’automne 1960 est déterminant, il quitte sa banlieue pour New York, la grande ville. Débuts difficiles pour lui comme chanteur professionnel ; gains minimes, dort dans les métros, faim et froid, tout cela fait partie de la légende…. car on dit qu’il a la chance de pouvoir tout de suite, travailler des engagements dans des boîtes de nuit (Gede’s FolkCity, etc). Quelques fois joue avec Harry Belafonte et Big joe Williams, réalise quelques maquettes et un disque sous le label Broadside. Il chante du folk, du rythme and blues et bien sûr du rock’n’roll: L’inspiration des années cinquante, Elvis Presley, Fats Domino et les Everly Brothers. En 1962, premier  LP chez CBS,… qui ne se vend pas. Premier concert au Carnegie Hall vide; que 53 personnes y assistent!

Blowing’ in the Wind, l’une des premières compositions de Bob Dylan et qui en a fait un tube, Top ten 1963. Accompagné de la chanteuse Folk Joan Baez, tout deux remportent un très grand succès au Newport festival.
Un second LP– Free wheelin est un best-seller et Blowin’ in the wind  devient l’hymne du mouvement des Droits civiques. Dylan sera apprécié dans le monde entier comme une nouvelle voie à l’Amérique. Bob Dylan et Baez tout comme Presley et Berry appartiennent alors à la musique engagée du bon vieux rock n’roll.

Bob Dylan est l’un de ceux qui sont nés pour dire la vérité, pour chanter, pour écrire, pour vivre. Comme tous les grands du folk-singers, il a le talent d’exposer les thèmes courants de façon pénétrante et explosive. Il trouve des situations et des sujets qu’il traite avec un style inimitable. Il n’a que 22 ans et déjà classé comme un jeune prodige.

Total durée de l’album : face A 19:33 – face B 17:31

Face A

1: You’re no Good. Durée: 01:37
Tu me chantes, tu auras à manger. C’est ce que la Maman avait à te dire! Un style vaudeville exagére le rythme blues chanté sur le coté West, inspiration de Jesse Fuller. La transfusion commence, le message passe.
2: Talking in New York.  03:15
Bon, tout le monde peut aimer ma chanson pour un dollar c’est un travail mais pas de western, je suis un folk singer. Il se produit je crois, un trasfert d’impulsion de rythme du blues au Folk populaire et même revendicateur d’une réalité de vie.
3: In my time of dyin‘.  02:37
Il faut dire que l’assistante chirurgicale dans toute cette production, question studio sur celle-ci surtout (Susie Rotolo) avait transplanté son regard et influencé le résultat, mais lui n’était vraiment pas prêt à cette nouvelle idée d’interprétation.

4: Man of constant sorrow.  03:06
Ho, on se frotte à un morceau que l’on pourrait dire très à sa place, traditionnelle et populaire, un très bon folk malgré son âge. Notre interprète Bob qui figure comme le chirurgien attitré dans cette autopsie, nous la fait de façon différente, il est en contrôle, on ne touche à rien et on écoute.
5: Fixing to die.  02:17
Le retour du balancier pour vérifier si tout va bien au sujet de la vision et l’approche de la pièce précédente ‘‘In my time of dyin » aidé d’un vieil enregistrement de Bukka White dans un esprit qui fait écho et conserve l’effet old version.
6: Pretty Peggy O.  03:22
M. Bilodeau aurait bien pu dans Soirée canadienne présenter Bob Dylan sans offusquer les fans et suivi par Brault et Fréchette pour toute une soirée en Louisiane du folklore à la sauce québécoise; interprétation de la musique à bouche très Marcel Martel, oui oui, de chez nous. Je crois qu’il y a eu trop de médicamentation ; repos pour les prochaines pièces.
7: Highway 51.  02:49
Je parle à la route, tu es exclue de ma vie, je ne te prendrai plus jamais. Tu vas me passer sur le corps avant de faire ma ligne de vie ou mon rythme. The Everly Brother’s était leur type de chanson mais Dylan lui, la partiellement réécrite avec des ouvertures de guitare qui démontre très bien que le corps réagit correctement.

Face B

1: Gospel Plow. Durée: 01:44
Dieu donne-moi, montre-moi le pouvoir de la spiritualité dans un rythme. Une version que seul, bien entendu, Bob Dylan pouvait faire revivre une chanson déjà populaire à cette époque.
2: Baby, let me follow you down.  02:32
Ric Van Schmidt chanteur de blues de Boston a apporté à Dylan un gros boost d’énergie pour la chanson à texte avec un fond de Nouvelle-Orléans d’influences basées sur un thème de la vie des prostituées de l’autoroute de la vie.
3: House of the risin’ sun.  05:15
L’état est stabilisé et les visites sont maintenant autorisées ; alors revisiter cette pièce et revivre cette histoire que personne ne veut vraiment et qui sera reprise des centaines de  »foie » excuser le lapsus, centaines de fois je voulais dire; de 1950 à aujourd’hui, l’évolution se porte très bien pour ce petit miracle de poésie musicale blues.

4: Freight train Blues.  02:16
On peut dire que la convalescence va très bien, le blues et le folk se mélangent naturellement, influencée par des succès de Roy Accuff, l’adaptation musicale de Dylan, avec sa voix superbe pour le style profond et que dire du mélange d’harmonica et guitare. On est en 1962 et il va survivre longtemps!
5: Song to Woddy.  02:39
Il fait son style à lui, inspiration ou expiration de tous ces idoles qu’il glorifie sur cet album au tout début de cette aventure musicale. Mais, cette pièce est de lui vraiment, et il en est très fier, la chirurgie est réussie. Merci Dylan.
6: See that my grave is kept clean.  02:40
La passion du blues sur une seule pièce de l’album est et sera un reflet de tout assemblage de l’histoire de la vie à son quotidien. Un blues de régions, une tragédie de Blind Lemon Jefferson blues qui a pris forme et la voix de Dylan à son très jeune âge, la chirurgie a fonctionné à la perfection et sans complication.

Qu’il soit antagoniste ou agitateur, Dylan dans ses textes, chante contre les institutions. Réactionnaire, il décrit la vie quotidienne à New York dans les banlieues oubliées, les autoroutes, les joueurs professionnels, les amis perdus ou les morts dans les rues, toujours, oui, toujours pour lui-même. Pour finir avec l’album Bob Dylan, je cite ; je suis quelqu’un qui chante et qui joue des airs de danses… That’ all Folks.

Je termine mon autopsie de l’album Bob Dylan; cela a été toute une recherche, mais je suis fier du résultat. Le folk rock qui est proposé sur cet album est plus un rock cool axé sur la vie quotidienne, ce qui donne le folk rock en progression, qui représente plutôt un style avec un profil d’harmonie et de feelings. La suite ira de mieux en mieux. L’avenir nous le dira.

Greenwich Village Voice Journal. Question : Croyez-vous avoir joué un rôle de leader rassembleur dans le développement de la pop music ? — Bob Dylan:  J’espère que non!

BANNIÈRE: MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: STEVEN HENRY
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

4 Comments

4 Comments

  1. larry todd

    4 Décembre 2019 at 1:08 PM

    article #1, texte-montage,y a rien a rajouté, bravo

  2. André Beaudoin

    3 Décembre 2019 at 8:55 AM

    Merci, pour avoir prie de ton temps pour commenter, cet article est baser sur son premier album , et ne tiens pas compte sur l’ensemble de sa carrière qui pour moi est phénoménale. Merci beaucoup Ricardo Langlois.

  3. Manon Paiement

    2 Décembre 2019 at 4:14 PM

    Tu as raison Ricardo, je suis d’accord avec tes propos. L’article en question concerne seulement cet album…..et non pas l’ensemble de son oeuvre.

  4. Ricardolanglois

    2 Décembre 2019 at 1:54 PM

    C’est a partir de Blowin in the wind chanson marquante es années 60 qu’il va devenir une légende.J’ai bien aimé lire ta passion pour son premier album mais sache qu’il connait tous les styles de musique (rock, blues, gospel etc) Il a influencé John Lennon a partir de Revolver… Tout a changé grace a lui!!!

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