Chroniques

Beau Dommage Blues

Le blues d’la métropole (1975)
Publié le 5 mai 2022
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Republié le 10novembre 2023

Par Laurent Lavigne

Paroles : Pierre Huet
Musique : Michel Rivard
Interprète : Beau Dommage

« En 67, tout était beau… » À peu près tout le monde peut enchaîner la suite avec enthousiasme. C’est le signe d’une grande chanson. Chaque fois qu’on souligne l’anniversaire de l’Exposition universelle de Montréal de 1967, c’est cette chanson qui est utilisée.

L’auteur Pierre Huet pense qu’elle a été écrite en 1972, chez lui, au 4606 De Lorimier, où se trouvait une affiche du film Montréal Blues avec le Grand Cirque Ordinaire. Michel Rivard pense que c’est plutôt dans la maison de ses parents à Boucherville. Qu’importe, Pierre a 23 ans au moment où il l’écrit ; il en avait 18 lors de l’Expo 67.

Il laisse ce texte sur l’oreiller de Michel Rivard, qui lui indique tout de suite qu’il le réserve pour lui. Car Pierre donne aussi des textes à Robert Léger, à Pierre Bertrand et à Michel Hinton, autres bons compositeurs du groupe Beau Dommage. Michel est déjà auteur, mais il aime composer de la musique sur les textes de Pierre (Ginette, 23 décembre, Heureusement qu’il y a la nuit).

Nostalgie, quand tu nous tiens

Pierre Huet est déjà nostalgique de cette période qui annonçait de bien belles choses pour l’avenir du Québec. Tous les Québécois, particulièrement les Montréalais, ont découvert le monde en 1967, dans leur ville, grâce à l’Expo.

C’était l’année de la paix, de Sergeant Pepper des Beatles, de leur All you need is love. D’ailleurs, Michel Rivard va s’inspirer du Revolution (version acoustique de l’album blanc des Beatles) pour la musique du Blues.

L’auteur a beaucoup écrit sur Montréal pour Beau Dommage. Mais l’ambiance et l’état d’ivresse de 1967 s’effritent. C’est l’époque du retour à la terre pour beaucoup de citadins, dont de vrais amis de Pierre qui, lui, adore sa ville et y demeure.

« Si tout le monde part en campagne, cela va juste partir une autre ville », dit-il. D’autres amis consomment différentes drogues, les hallucinogènes d’avant sont maintenant mélangés à toutes sortes de substances. C’est comme le festival d’Altamont des Rolling Stones, un cauchemar comparé à Woodstock.

L’époque foisonne d’événements  : le FLQ et la crise d’Octobre, la Loi sur les mesures de guerre, le premier front commun syndical en 1972, des sectes religieuses apparaissent, des groupes marxistes-léninistes se forment. Toronto devient la métropole du Canada et plusieurs nouveaux diplômés, issus de la cohorte de la création des cégeps en 1967, se retrouvent sans emploi. Donc, en 1972, Pierre Huet raconte ce qui ne va plus : son propre malaise de vivre à Montréal. Dans ce blues, c’est la désillusion. Les promesses de Le début d’un temps nouveau de Stéphane Venne de 1970 ne se réalisent pas.

Comme à plusieurs auteurs à différentes époques, le blues de quelque chose inspire des créations. Pensons à Pierre Bourgault dans Entr’ deux joints, à Plume dans Le blues de la bêtise humaine, aux Cowboys fringants dans En berne, et même à Pierre Huet dans Mes blues passent pu dans porte d’Offenbach. Les artistes expriment leur mécontentement dans le blues.

Un Beau Dommage en coulisse

Pierre Huet fait toujours partie de la coopérative du groupe sans jamais être monté sur scène. Après la première phase de Beau Dommage, il dirige le magazine d’humour CROC tout en continuant à écrire des chansons.

Cochez oui, cochez non pour Paul Piché, Le temps d’une dinde pour Michel Barrette et il en écrit encore aujourd’hui. Il a également collaboré à de nombreuses émissions de télévision comme L’union fait la force, jeu questionnaire de Dominique Lévesque, ainsi qu’à Et Dieu créa… Laflaque, avec Serge Chapleau. Il mène plusieurs projets de création de front, pour notre plus grand plaisir. Quant à Michel Rivard, il continue sa brillante carrière.

Ces chansons sont extraits du livre 27 chansons qui ont marqué le Québec. 

Lire la critique de Sylvain Cormier 

 

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