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Charlie Watts 1941 2021

Témoignages en mémoire de Charlie Watts
Publié le 26 août 2021
Vues 2, 400
Republié le 23 août 2022, 2 an après son décès
Vues 2500
Republié le 24 août 2023

           Par Mel Dee


Charlie nous a quitté

Le 24 août 2021, une date triste dans l’histoire du rock et de la musique. En ce jour  nous pleurons cette légende qui, avec ses complices des Rolling Stones, Mick Jagger, Keith Richards et Ron Wood a changé la face du rock. Dans un band il y a toujours un membre vers lequel on se dirige en premier, celui qui nous a le plus influencé, le plus touché avec sa sensibilité, ses failles et ses forces. Pour ma part et comme beaucoup, c’est à Charlie Watts, que j’aurais rêvé dire MERCI. Son doux sourire nous manquera tellement.

Né le 2 juin 1941 à Wembley en Angleterre, ce vrai gentleman et drummeur des Rolling Stones depuis 1963, à été toute sa vie au service du rock et de notre bonheur. Il nous a accompagné dans les meilleurs et les pires moments. De Tell Me (album The Rolling Stones ,1964) à This Place Is Empty (album A Bigger Bang, 2005 ) en passant par nulle autre que (I Can’t Get No) Satisfaction (album Out of Our Heads, 1965).

Francis Prévost nous raconte 

«…Bonne nuit Charlie Watts. Un jour, un ami m’a expliqué l’importance de Watts comme batteur. Fan de rock, cet ami m’avait expliqué comment Charlie se démarquait des autres batteurs de par son back-ground jazz et la simplicité de son jeu. Comment il jouait sur le contre-temps, comment il enlevait un coup de snare. Son bagage inépuisable de références rythm & blues qui faisait de lui un batteur sans limites. Son côté hyper calme de sa personnalité et son tempérament typique de gentleman anglais étaient reconnus de ses pairs.

Et surtout il m’a expliqué l’importance d’un musicien qui s’efface derrière les stars, les héros du groupe. Ces musiciens qui ont une signature bien à eux, mais lui, qui reste humble et discret. Le genre qui te fait penser que c’est facile. » 

Sur un écran de cinéma je l’avais vu trois fois en un été dans un cinéma de quartier. C’était Let’s Spend The Night Together de Al Ashby. Pareil sur un écran Imax dans Shine a Light de Scorcese, on pouvait voir son large sourire content d’être avec son band. Imperturbable. Pour ces générations de musiciens sur qui ont peut compter et qui ne cherchent pas la lumière du devant de la scène; Bonne nuit Mr Watts. » 

Charlie Watts jeune

Marc Lamothe se souvient 

« Charlie Watts, batteur des Rolling Stones nous a quitté aujourd’hui pour le paradis du rock and roll…  J’ai eu la chance de lui parler et le côtoyer brièvement lors de sa venue au festival de Jazz de Montréal avec le Charlie Watts Quintet vers 1996.  Je travaillais alors au festival et j’avais la charge de l’hébergement et du transport des invités internationaux. On m’avait dit, ne le regarde pas dans les yeux et ne t’adresse pas à lui, à moins qu’il te parle en premier.

J’étais très nerveux et franchement extatique. En arrivant à l’hôtel Méridien, il est débarqué de la limousine et est venu directement me voir pour me parler. Il y avait au moins 200 personnes partout dans un rare délire, mais je fus la première personne à qui il s’est adressé à mon comptoir d’accueil aux invités. Il regardait toujours par terre car il est plus facile de traverser une foule sans parler à personne si on n’établit pas ce contact de yeux…  mais quand il te parlait, il te regardait directement et franchement. »

Charlie Watts. Rolling Stones

Charlie Watts

Et le souvenir continue:

« Il m’a tout de suite demandé quels étaient les meilleurs magasins de disques à Montréal et voulait savoir si sa chambre était équipée d’un système de son. Je lui ai proposé de l’accompagner s’il le souhaitait et il a dit oui tout de suite. Par contre, sa chambre n’avait pas de chaîne stéréo et il m’a demandé s’il pouvait emprunter mon ghetto blaster durant son séjour, celui qui était derrière moi à son arrivée… Comment dire non à Charlie Watts ???

Son spectacle à Montréal était le point de départ d’une tournée jazz et il arrivait plus tôt pour avoir 3 jours de pratique avant la grande première de cette tournée. Après le fameux spectacle à la Place des Arts, il m’a invité à sa suite pour m’offrir un verre et me remettre mon ghetto… Surréaliste.
On a bu du thé vert et on a écouté du classique et du Charlie Parker et il m’a jasé durant une bonne heure de tout et de rien. Il m’a surtout parlé de jazz; mais m’a aussi raconté des histoires des Stones et sur mon album favori,  Between the Buttons .Un beau souvenir que nous partage Marc Lamothe.

« J’ai le souvenir d’un homme réservé, drôle, charismatique, affable, d’une rare politesse et d’une rare délicatesse. Reposez en paix M. Watts. Vous avez marqué la mesure d’un des plus grands groupes de l’histoire, et ce, ironiquement avec une technique, une swing et une groove qui évoque davantage le jazz ou la pop que le rock and roll… Vous ne savez pas par quoi commencer, écouter les premières mesures autoritaires, simples et diablement efficace de Paint It Black !!! » 

                                       Photo du Charlie Watts Quintet en 1996

Pascale Cormier se souvient aussi:

« Un des bons mots pour Watts…. J’ai réécouté des albums des Rolling Stones toute la journée hier, et ça m’a frappée à quel point l’apport de Watts était sous-estimé dans ce groupe. Ce n’était pas le genre de batteur spectaculaire à la Ginger Baker, Keith Moon ou John Bonham, capables de se lancer dans des solos interminables, mais c’était le pilier discret du groupe, toujours juste, sur qui les autres pouvaient se fier pour que leur musique se tienne. Il était l’armature des Stones. Une perte irremplaçable. RIP Charlie. »

Les mots de Pascale me font penser au grand John Paul Jones, la force tranquille de Led Zep, avec ses qualités, sa discrétion, sa grande gentillesse et comme le dit si bien François Prévost :

Une Signature mémorable.

« Ne jamais se répéter, être aussi efficace que possible, rester simple, trouver le beat qui fera danser, sortir une signature qui sera mémorable, sans chercher à clancher la chanson, sans dépasser le groupe. J’avais posé la fameuse question à mon ami : Il est un des meilleurs batteurs ?! Pourquoi ?! Et il m’avait répondu quelque chose du genre : Ce n’est pas LE meilleur batteur, mais c’est un grand batteur. En fait, il est le meilleur batteur que les Rolling Stones pouvaient espérer.

Et un peu grâce à lui, ils sont le plus grand band rock au monde. Mais il a toujours fait preuve d’une belle humilité, qui est rare chez des musiciens aussi talentueux. Et c’est là qu’il est reconnu. C’est une classe à part chez les musiciens. En plus pour les fans des Stores il est connu pour être celui qui n’embarque jamais dans la chicane et qui reste rassembleur et fidèle au poste.

J’avais un pincement au cœur au début de l’article. Mais, grâce aux magnifiques témoignages, aux photos souvenir sous un air de Paint It Black, j’ai un sourire car Charlie sera toujours à nos cotés. Merci pour tout Charlie !

 

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