Spectacles

Ross The Boss

Ross The Boss (ex Manowar) avec groupe invité Dizastra 
Foufounes Électriques, 27 janvier 2020 

 

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est BrissonGagnonRosstheBoss.jpg.Texte : Jérôme Brisson             Photos : Mario L. Gagnon

 

Entrevue de Jérôme Brisson avec Ross Friedman avant le spectacle (caméra : Mario L.Gagnon)

 

Les vrais guerriers ne meurent jamais

Pour la plupart des métalleux et métalleuses de 40 ans et moins, le nom de Ross The Boss – bien qu’il sonne de prime abord plutôt cool et chill – ne veut pas dire grand chose. Toutefois, pour tous ceux et celles qui ont vécu avec frénésie leur adolescence au tournant des années 80 et qui se tenaient au courant de l’underground métal alors en pleine ébullition, Ross Friedman, alias Ross The Boss, était ce guitariste à la mine patibulaire qui a forgé les riffs en acier trempé qui ont fait la renommée de Manowar, le groupe qu’il a cofondé en 1980 avec le bassiste Joey DeMaio, quatuor de choc américain pour qui le heavy metal est plus qu’un simple genre musical, mais une cause et une religion.

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Groupe qui nourrit une véritable obsession pour l’imagerie viking/Conan le Barbare, les mythologies nordique et gréco-romaine et les épopées guerrières sanglantes, défenseurs autoproclamés du « True Metal » qui n’ont pas hésité à signer un contrat de disque avec leur propre sang, et détenteurs du record Guinness du plus fort volume sonore jamais enregistré lors d’un concert, record qu’ils auraient – clament-ils – eux-mêmes fracassé à deux reprises!

Après huit ans et six albums qui ont jeté les bases des styles power metal et viking metal, Ross se voit évincé de Manowar par Joey DeMaio peu de temps après l’enregistrement de Kings Of Metal en 1988, supposément pour des raisons de contrôle artistique. Après s’être impliqué par la suite dans une multitude de projets au cours des 30 dernières années, notamment des collaborations épisodiques au sein de son ancien groupe des années 70, les pionniers du punk les Dictators, ainsi qu’un projet commun avec Albert Bouchard, ex-batteur de Blue Oyster Cult, voilà que l’occasion s’est enfin présentée à Ross The Boss en 2006 de pouvoir revisiter son passé de « Manowarrior » et non seulement de reprendre, avec l’aide de jeunes musiciens allumés et motivés, les classiques de son ancien groupe pour le plus grand bonheur des fans de la première heure, mais aussi de créer de nouvelles chansons originales et puissantes qui s’inscrivent dans la même lignée. À ce titre, dans le cadre de la présente tournée de spectacles pour promouvoir le nouvel album Born Of Fire qui doit sortir le 6 mars prochain, Ross et sa bande nous avaient également promis de jouer dans son intégralité l’album Hail To England (1984), un des joyaux de la discographie de Manowar.

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Un lundi soir de fin janvier…

C’est bien connu : après les grosses dépenses du temps des Fêtes, le budget des amateurs de musique se retrouve réduit comme une peau de chagrin, et par conséquent on note généralement une baisse de fréquentation des petites salles de spectacles. Si de surcroît le spectacle a lieu une soirée de semaine, grise, froide et maussade, comme ce lundi 27 janvier dernier sur la rue Sainte-Catherine, tous ces facteurs finissent par peser lourd sur les chances d’un artiste moyennement connu de pouvoir attirer une foule.

C’est ainsi qu’à peine une centaine de spectateurs tout au plus s’étaient pointés aux Foufounes Électriques pour cette seconde visite du Ross The Boss Band en sol québécois. Toutefois, force est d’admettre qu’une forte majorité des métalleux et des métalleuses présents arboraient fièrement leurs t-shirts de Manowar ou de Ross The Boss et connaissaient par coeur toutes les paroles des chansons qu’ils entonnaient à gorges déployées tout au long de la prestation de Ross et ses sbires! Nul doute : tout ce que la grande région montréalaise comptait de fans fini(e)s des rois du « True Metal » s’était donné rendez-vous aux Foufs ce soir-là… The few, the proud, the Manowarriors!….

Dizastra

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C’est la formation montréalaise Dizastra qui a répondu la première à l’invitation lancée via la page Facebook de l’événement aux groupes métal de la région montréalaise à venir assurer la première partie de Ross The Boss. Le jeune quatuor formé en 2014, qui a récemment lancé son premier album Elder Sun sur leur plateforme Bandcamp, s’est mis en frais de réchauffer la foule avec son thrash metal métissé d’influences black. Malgré un espace assez exigu sur une scène aux dimensions déjà modeste, le groupe (en particulier les guitaristes Matteo Conti et Denis Stoisin) a su tirer son épingle du jeu avec leurs compositions originales, dont Vae Victus, Dead Ov Night et Astaroth, et susciter quelques acclamations approbatrices. Seul bémol peut-être : le chant abrasif monocorde de Matteo qui peut devenir lassant à la longue, mais qui néanmoins s’accorde parfaitement au style. Un groupe qui pourrait nous surprendre au cours des prochaines années

Ross The Boss

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À 21 h 30 pétantes, Ross The Boss et son groupe – le chanteur Marc Lopes, le bassiste émérite Mike Lepond et le batteur Steve Bolognese – s’emparent à leur tour de la scène des Foufs et donnent le coup d’envoi avec Blood Of The Kings, la pièce qui clôt l’album Kings Of Metal, le dernier que Ross a enregistré avec Manowar en 1988. Déjà, l’énergie, l’enthousiasme communicatif et la tessiture vocale de Marc Lopes impressionnent; en fait d’envolées spectaculaires dans les notes suraiguës, le type n’a rien à envier au Eric Adams des grands jours! Quant à Ross, qui célébrait ses 66 ans au début du mois, l’âge lui a sans doute apporté un peu de bedaine mais ne lui a heureusement rien enlevé de son doigté redoutable et de son plaisir de jouer, enchaînant avec aisance les solos effrénés et les riffs grandioses – et même quelquefois speed metal! – qui ont établi sa réputation. Mis à part Glory to the Slain et Denied by the Cross, les deux nouvelles pièces du nouvel album Born Of Fire, Ross et ses frères d’armes ont accordé ce soir-là la priorité au répertoire du Manowar des années 80… et ce ne sont pas les fans présents qui leur en auraient tenu rigueur, loin de là!

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Cependant, aucun groupe n’oserait s’attaquer à une pièce comme The Oath et son solo de basse déjanté en guise d’introduction sans avoir en son sein un bassiste capable d’accoter un énergumène de la trempe de Joey DeMaio et, à ce titre, l’étonnant Mike Lepond a été en mesure de livrer la marchandise de manière plus qu’honorable. Traitant son instrument tantôt comme une guitare rythmique, tantôt comme une guitare classique ou même comme un instrument solo à part entière à l’instar de DeMaio, Lepond joue un rôle crucial en ce qui a trait à assurer la pérennité du son Manowar.

Au terme d’une prestation d’une heure et demie durant laquelle la frénésie des fans présents n’a pas baissé d’un iota, Ross et ses frères d’armes ne pouvaient envisager de terminer la soirée sans Battle Hymn, le morceau de bravoure extrait du tout premier album. MA chanson préférée qui résume à elle seule tout Manowar : une intro sereine et mélancolique sous la forme d’une ballade médiévale qu’on jurerait exécutée à la guitare classique – mais qui est en fait jouée par Mike à la basse huit cordes! – à laquelle viennent se greffer les notes plaintives de la guitare de Ross, puis un silence de quelques secondes brisé par une intro de batterie en cavalcade qui mène à un riff épique et imparable, et enfin un chant viril et grandiloquent, avec choeur wagnérien guerrier en prime durant le refrain… « Kill!… Kill!… Aaaah-aaaah-aaaah-aaaah!… »

 

 

Et, histoire de bien rassasier les « Manowarriors » qui en redemandaient, c’est avec Hail and Kill que Ross et sa bande leur donneront le coup de grâce, avant de quitter enfin la  scène, sans effectuer de rappel, mais non sans avoir pris auparavant le temps de serrer les mains des inconditionnels qui se pressaient au bord de la scène. N’empêche, j’aurais quand même bien aimé ressentir les coups de boutoir de All Men Play On 10, mais on peut toujours espérer que Ross l’intégrera dans sa liste lorsque lui et son groupe reviendront nous voir la prochaine fois!

 

LISTE DES CHANSONS :

(N.B. Toutes les chansons énumérées ci-dessous sont de Manowar, sauf indication contraire.)

Blood of the Kings  Blood of My Enemies
The Oath Kill With Power 
Wheels of Fire   Hail to England 
Violence and Bloodshed Bridge of Death
Thor (The Powerhead)  Fighting the World 
Glory to the Slain (inédite) Battle Hymn
Denied by the Cross (inédite) Hail and Kill
  (PAS DE RAPPEL)

 

Leur nouvel album sortira le 6 mars et voici en primeur leur premier clip

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BANNIÈRE: DANIEL MARSOLAIS
WEBMESTRE: STEVEN HENRY
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
 

 

2 Comments

2 Comments

  1. larry todd

    19 février 2020 at 11:33 PM

    de la grande classe Jérome, photo itou, montage de haute game bravo a tous..

  2. Ricardolanglois

    18 février 2020 at 11:58 AM

    Je ne savais pas que Manowar était un band aussi important et qu’il y a des survivants…Et j’ai toujours pensé que ACDC était le groupe qui jouait le plus fort (j’ai été sourd pendant 3 jours) Tu écris admirablement bien.

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