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Harmonium pour un instant

Harmonium : retour sur les musiciens parmi tant d’autres… pour un instant
Article Paru le 24 août 2016, Pop Rock 2.0
Vues 2500 
Republié le 26 mai 2023

 

Par Patrick De Montigny

On ne le dira jamais assez : au cours des années 70, le Québec a connu une période d’effervescence au niveau musical. Ainsi, la belle province n’avait rien à envier aux États-Unis et à l’Europe. Ainsi, les Beau Dommage, Offenbach, Octobre, Aut’Chose pour ne nommer que ceux-là ont apporté une immense contribution à la culture québécoise.

De tout ce lot, il y a un groupe qui a laissé sa marque au Québec comme aucun autre n’a pu le faire : Harmonium. En 1972, Serge Fiori, Michel Normandeau et Louis Valois ont créé le cœur du groupe. Leurs prestations à un rythme effréné les a conduit à l’enregistrement de leur premier album éponyme (1974). Leur son à la Crosby, Stills, Nash & Young a immédiatement conquis la province en entier. Des chansons comme Pour un instant, Un musicien parmi tant d’autres et Vieilles courroies deviennent la trame sonore d’une nouvelle génération.

Suite à ce succès initial, Harmonium ne perd pas de temps et retourne immédiatement en studio pour l’enregistrement de son deuxième album Les Cinq Saisons. Viennent s’ajouter au groupe le claviériste Serge Locat et le saxophoniste Pierre Daigneault. Ce deuxième opus se veut un style très différent du premier. En effet, on y retrouve des chansons plus longues, comme l’instrumentale Histoire sans paroles et Depuis l’automne et l’apport des claviers donnera à la musique d’Harmonium une texture beaucoup plus planante et spirituelle. La tournée pour cet album connaîtra un immense succès.

Fin 1975, le groupe est déjà fin prêt à concevoir son troisième chapitre. Pierre Daigneault quitte avant la conception du nouvel album. Pour celui-ci, la spiritualité sera poussée encore plus loin, alors qu’il sera basé sur le chiffre 7, pour les 7 nivaux de conscience spirituelle. Après la lecture de plusieurs ouvrages sur le sujet, Serge Fiori et Michel Normandeau se mettent à l’écriture. L’inspiration sera tellement prolifique que ce sera un double album qui sera intitulé L’heptade. Comme pour Les Cinq Saisons, des nouveaux musiciens se joignent au groupe : Denis Farmer à la batterie, Lubert Subriana aux instruments à vent et Robert Stanley à la guitare électrique.

Toutefois, l’enregistrement de L’heptade ne se déroulera pas sans heurts. En effet, peu après le début des séances, des tensions se font sentir et qui conduiront au départ de Michel Normandeau. Néanmoins, Fiori, Valois et les autres poursuivent le travail et à l’automne 1976, l’album voit enfin le jour. Il est vu comme étant l’œuvre magistrale d’Harmonium. Cette fois, le groupe adopte un son progressif, influencé par les groupes british comme Genesis (des débuts, du moins).

L’aventure en tournée pour L’Heptade durera deux ans. Ce sera le chant du cygne d’Harmonium, bien que le public, qui ne cesse de s’élargir, sera loin de se douter de ce fait. Malgré des offres plus qu’alléchantes, Serge Fiori choisit l’intégrité artistique plutôt que de vendre son âme. Peu d’artistes peuvent se vanter d’avoir autant d’intégrité.

Harmonium se sépare donc en 1978-1979 sans faire de bruit. Il nous laisse par contre en héritage un album live qui se veut un souvenir de la tournée L’Heptade. Par la suite, les membres du groupe choisiront de dire bonjour à une vie beaucoup plus anonyme. Contrairement à ses camarades de Beau Dommage, Offenbach et autres, Harmonium sera plutôt avare côté sortie de matériel inédit, biographies ou autres.

On nous annonce la sortie de L’Heptade XL, qui sera une version remastérisée de ce classique de 1976 pour novembre. Espérons que celui-ci verra vraiment le jour. En attendant, il est bon de se rappeler de grand groupe, ne serait-ce que « pour un instant ».

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BANNIÈRE : STEVE PEARSON
ÉDITEUR : GÉO GIGUÈRE
RÉVISEUR : MURIEL MASSÉ
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1 Comment

1 Comment

  1. ricardo langlois

    28 octobre 2020 at 1:07 PM

    Salut j’ai adoré lire ton texte !!! Un fan de Kiss en mode introspection !!!

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