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Klaus Schulze électronique

Klaus Schulze
Publié le 17 septembre 2018
Vues 5300
Republié le 1er mai 2022

 

 

Par Richard Bolduc

Aujourd’hui, mon compte-rendu musical portera sur LE maitre de la musique électronique d’ambiance, Klaus Schulze. Une petite bio s’impose ici car je ne crois pas que tout le monde connaisse Klaus Schulze. Il est né à Berlin le 4 août 1947 et a donc 71 ans. Schulze est influencé par le rock psychédélique, la musique classique de Wagner et tous les courants post-modernes de l’époque. Batteur à l’origine, il a vraiment débuté sa carrière en remplaçant le batteur d’un autre groupe allemand qui a marqué le courant de la musique d’avant-garde, Tangerine Dream. J’ai lu que Tangerine Dream a fait la première partie, fin 1968, de Jimi Hendrix en Allemagne ! Deux genres de musique assez différents quand même !! Klaus aura finalement joué sur le premier album de Tangerine Dream, Electronic Meditation. Par la suite, il fonde Ash Ra Temple avec Manuel Göttsching et Hartmut Enke. Klaus est toujours à la batterie dans ce groupe de musique toute aussi planante mais plus rythmée que Tangerine Dream.

Join Inn fut enregistré en 1973. L’aventure ne durera pas très longtemps et en 1971, débute la longue et fructueuse carrière et plus de 100 enregistrements sur disque avec plusieurs collaborations au fil du temps! (ils se sont réunis à nouveau au début des années 2000 pour un concert et un album, Gin Rosé). Prolifique vous dites? D’accord, ce ne sont pas tous des chef-d’ œuvres mais pour en avoir écouté plusieurs, disons que la balance penche du bon coté!

Je ne vous parlerai évidemment pas de ces 100 enregistrements car je perdrais une couple de lecteurs je crois. Par contre, je peux vous dire que KS sait créer des atmosphères envoûtantes, planantes et étranges. Des sons qui nous transportent dans un monde que seul un Klaus Schulze peut créer avec ses séquences répétitives qui évoluent sans qu’on ne s’en rende compte jusqu’au bout d’un voyage imaginaire fascinant. Plusieurs de ces enregistrements font 20 minutes et plus et durent le temps d’une face complète d’un disque vinyle. Avec de longues pièces, il a le temps d’installer l’auditeur dans le meilleur siège pour un grand voyage intérieur.

Pour moi, la meilleure période de Klaus Schulze est celle des années 70 avec les albums les plus marquants de sa longue carrière. C’est pendant cette période qu’il a pondu Cyborg, Mirage, Blackdance, Timewind et le sublime Moondawn. Pour ceux qui vont aimer Silhouettes, je vous suggère ces albums, vous allez être comblés, promis!

La période des années 80 a ses petits bijoux aussi. On n’a qu’à penser à Dig It, Trancefer, Dreams, En=Trance et The Dresden Performance qui est pour moi un classique avec sa progression lente et évolutive. Une période vraiment créative pour KS qui passe à l’ère de l’enregistrement numérique. Un titre de l’album Dig It, Death Of The Analogue le résume très bien d’ailleurs. Il a produit aussi de la musique de film sous son nom et aussi sous le pseudonyme de Richard Wahnfried.

Pour les années 90, là c’est un peu moins intéressant selon mes goûts. Sa musique passe un peu plus au techno avec Dosburg Online, Are You Sequenced?

Début des années 2000, il est atteint d’une pancréatite, conséquence d’une période où il était alcoolique. Soigné depuis, il doit ralentir les concerts. Kontinuum sorti en 2005 reste un excellent album. En 2008 et 2009, il donne des concerts avec Lisa Gerrard, chanteuse de Dead Can Dance. Personnellement, je trouve le mariage de Schulze et Gerrard ordinaire mais encore, il explore toujours de nouveaux horizons musicaux.

Klaus donne ses 2 derniers concerts en 2010 immortalisés avec le coffret BIG IN JAPAN. Cet enregistrement est tout simplement sublime! 2 cd’s et un dvd sont inclus et valent chaque dollar investi, je vous le promet. Klaus Schulze est en grande forme et une petite anecdote qu’on peut voir dans le vidéo du spectacle ; en plein milieu d’un titre, il se lève et sort de scène!! On peut imaginer une pause pipi ici!! (je présuppose bien sûr!) Et quelques minutes plus tard, il revient sur scène et prend le micro et dit ceci: This is electronic music! Car le temps où il était sur le coté de la scène, la musique a continué à évoluer, vivre!

Passons à mon impression sur ce dernier enregistrement sorti en mai 2018 et j’ai nommé Silhouettes. Le musicien étant affaibli par la maladie, a pondu un album (le dernier?) qui marque un retour aux sources. 4 titres composent cet opus. Un enregistrement à l’évolution lente mais présente. Le premier titre, Silhouettes semble sortir tout droit des années 70! Je me retrouve dans le sous-sol de mon chum vers 16-17 ans…des chandelles éclairent partiellement le sous-sol…3 ou 4 jeunes  avachis dans le divan, un peu dans la marge, la tête ailleurs, qui planent en écoutant une musique qui, comme dirait Claude Dubois, nous fait voyager sans bouger d’un pas, en prenant n’importe quoi! Un voyage de 15 minutes dans un métro cosmique parti en ligne droite vers une destination calme et relaxante. Le titre parfait pour une introduction dans la plénitude renouvelée du Maître !

La deuxième pièce, Der lange Blick zurück ( Le long retour ) porte bien son titre! Ici, on est rendu dans les profondeurs de l’univers synthétique de la musique électronique. Attention, il faut partir lentement mais ne pas oublier de revenir! Cette musique s’écoute merveilleusement bien avec des écouteurs. On peut y entendre tout plein de petits sons qui forment un tout. Cette chanson est magnifique. Le troisième titre, Quae simplex ( Ce qui est simple ). Nous sommes maintenant bien installés dans l’univers shulzien et cette pièce, tout aussi envoûtante que les deux précédentes est dense, intense mais apaisante en même temps. On revient au bercail avec la dernière musique d’une quinzaine de minutes seulement(!), Châteaux faits de vent. Ce n’est pas une traduction ici mais bien le titre qui est en français!

Vraiment, cet album est un de ses meilleurs efforts. Si c’est son dernier enregistrement, eh bien il aura réussi sa sortie à 100%.

Je souhaite vous avoir un peu intrigué sur cet artiste qui a marqué ce genre de musique qu’on n’entend jamais à la radio et qui a quand même une diffusion confidentielle. Je n’ai pas beaucoup de regrets dans ma vie mais de ne pas avoir eu la chance de voir Schulze en spectacle en est un grand pour moi, (il n’est jamais venu en Amérique faut-il préciser.)

 

INFOGRAPHE: MURIEL MASSÉ
WEBMESTRE: STEVEN HENRY
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

2 Comments

2 Comments

  1. Geo Giguere

    17 septembre 2018 at 2:08 PM

    quand cest un si bon article, ca nous inspire a faire une bonne mise en page. merci a Muriel Massé!

  2. Richard Bolduc

    17 septembre 2018 at 1:52 PM

    Merci pour la mise en page, très bon job !!!

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