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Harmonium Le corridor

Mon pays, est-ce l’Heptade ? #8
Article paru le 9 janvier 2017, Pop Rock 2.0
Republié le 22 décembre 2020

 

Par Jacques Landry, journaliste à Pop-Rock de 1974 à 1984

 

Le corridor

Or, pour se rendre à l’extérieur, il faut parcourir, par l’arrière-scène, un corridor. Le même corridor – je le réaliserais juste après coup – où a eu lieu l’attentat perpétré par Richard Bain, le soir de l’élection de Pauline Marois comme Première ministre du Québec.

Harmonium et le PQ : leur destin respectif est-il à ce point lié ? Heureusement, ce soir, aucune espèce de Bain n’est venue tirer sur personne.

Uniquement votre humble serviteur qui voulait profiter du peu de temps à sa disposition pour leur tirer les vers du nez. Heureusement, grâce à la cigarette, mon sept minutes est devenu presque un dix-sept minutes. Cela me laisse plus de temps pour leur parler entre autres sujets de l’album Et Si On Avait Besoin d’une 5e saison consacré 36e meilleur album dans le top 50 rock progressif du magazine Rolling Stone. Je me suis questionné à savoir s’ils étaient, à l’époque, à l’aise avec cette étiquette de « rock progressif ». Dans ma tête, je faisais aussi référence à la chanson Viens Danser! sur l’album 200 Nuits à l’Heure de Fiori-Séguin dans laquelle Fiori ironise sur les shows à grand déploiement inhérents au rock progressif de Genesis, Pink Floyd ou Yes.

Je connaissais la réponse, mais je voulais les entendre se positionner par rapport à ça. Folk ou Progressif. Progressif, dans le sens un peu clinquant du terme. Je leur avais exposé en prémisse que la première fois que j’avais entendu Harmonium en 1973, j’avais eu comme l’impression d’entendre la suite de la chanson I Should Have Known Better des Beatles, la version du film Hard Days Night, une chanson hypnotisante toute en guitares et en voix, qui allait donner le ton aux Joni Mitchel, Crosby, Still & Nash ou Yes de ce monde. Surtout qu’au début de leur carrière, le trio d’Harmonium (guitares, basse) se targuait d’être un groupe de folk sans batterie et sans trop d’instruments électriques. Cette approche était fort défendable. Surtout par rapport à celle du rock, pas toujours très subtil à l’époque.

« C’est vrai qu‘au début, à cause de la guitare acoustique, on pouvait être étiquetés d’acousti-folklore-machin », affirme Fiori. « Mais, musicalement, c’était progressif ». L’expression a fait sourciller Louis Valois qui semblait l’entendre pour la première fois de la bouche de Fiori. « Acousti-folklore-machin! », répète-t-il en riant.

Fiori poursuit : « C’est vrai que mon album préféré des Beatles, c’est Rubber Soul ». On sait que cet album est considéré comme un tournant dans la carrière des Beatles, conçu sous l’influence du folk et protest song américain dont celui de Bob Dylan, un prix Nobel, excusez-moi ! » Bref, ils sont bien honorés de figurer 36e des meilleurs disques de rock progressif au monde. Voilà! La question tranchée.

Mais. Tant qu’à faire, j’aurais mis l’Heptade 35e d’abord. Car Harmonium est beaucoup plus rock progressif sur l’Heptade que sur la 5e saison, surtout dans sa composante rock. Cet effet est d’ailleurs accentué sur la version XL.

Transfert # 63
BANNIÈRE : JACQUES LANDRY
ÉDITEUR : GÉO GIGUÈRE
RÉVISEUR : MURIEL MASSÉ
SECRÉTAIRE À LA RÉDACTION : RENÉ MARANDA

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