Chroniques

Nugent guitar hero

Les Musiciens Méconnus 8
Ted Nugent
Publié le 31 août 2020
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Republié le 2 juillet 2022

 


Par Mike Lacombe

Salut à tous,

Cette semaine je vous parle d’un vrai Guitar Hero, mais qui a été un peu oublié au cours des dernières années, et j’ai nommé… Theodore Anthony Nugent, mieux connu sous le nom de Ted Nugent. Comme musicien, il est un guitariste incroyable avec une dextérité sans faille, mais comme humain, on repassera ! Vous pourrez comprendre par vous-même le pourquoi en lisant cette chronique.

Ted Nugent, le Motor City Madman !

Nugent a la particularité d’être l’un des premiers guitar hero américains. Un guitariste émérite au son tout simplement différent de tout ce qui se faisait à l’époque du début du Hard Rock. Mais commençons son cheminement par les tout premiers débuts de ce qui allait devenir une grande carrière dans le monde du Rock & Roll.

If It’s Too Loud You’re Too Old !

On associe le nom de Nugent à la phrase If it’s too loud, you are too old, traduction simple : Si c’est trop fort, c’est que vous êtes trop vieux ! On peut dire ce que l’on veut de Nugent et de cette phrase, mais ceux qui l’ont vu en spectacle savent que ce qu’il dit, il le fait ! Son show était l’un des plus forts de toute l’histoire du rock. D’ailleurs, en 2005 il annonça qu’il souffrait de surdité. Ce qui ne l’a pas empêché depuis de sortir 2 albums studio et deux albums live !

Sa guitare de prédilection au début de sa carrière était une Gibson Byrdland semi-acoustique, une guitare avec un excellent tone pour le jazz à la Wes Montgomery, mais plutôt mal foutue pour le heavy rock. Malgré cela et heureusement pour nous tous, il réussit à apprivoiser cette guitare et à bien définir ce son qui deviendra sa marque de commerce.


Vous devez vous souvenir que de jouer avec une semi-acoustique est très difficile à contrôler, surtout si le volume des amplis Marshall est à fond la caisse. La guitare est portée à faire de gros feedbacks, et si vous portez attention à l’intro de l’une sinon la plus grosse chanson de Nugent, Cat Scratch Fever, on peut y entendre la guitare qui voudrait hurler, mais qui est contrôlée d’une main de maître par le jeu merveilleux de Nugent. D’ailleurs lors d’une entrevue de 2012, il affirme être toujours aussi amoureux de sa Byrdland, (il en a une bonne douzaine maintenant) mais qu’il adore aussi ses Les Paul et ses Paul Reed Smith, (P.R.S.).

Ted Nugent and The Amboy Dukes !

Nugent au tout début de sa carrière avec sa crinière de lion, sa guitare en bandoulière portée très basse et des jeans à la Robert Plant, faisait écarquiller les yeux à plus d’une. Et il fut reconnu comme étant un Womanizer notable, surtout si les jeunes demoiselles étaient très jeunes.

Lorsque Nugent jouait, le groupe en arrière ne faisait que l’accompagner. La force, la versatilité et le jeu rapide de sa guitare ont fait de Nugent l’artiste au premier plan devançant tous les membres du groupe. Le Amboy Dukes était un bon band de hard rock-psychédélique-trash comme plusieurs groupes de cette époque de la fin des années 60 –  début 70, mais la différence était le superbe jeu de Ted Nugent. Entre 1969 et 1974 sept albums virent le jour, dont le cinquième qui est magistral, l’album live Survival of the Fittest. Cet album fut le premier à être connu sous l’appellation de Ted Nugent and The Amboy Dukes. Les quatre premiers albums s’étant fait connaitre par The Amboy Dukes.

J’ai d’ailleurs connu Ted Nugent grâce à cet album. Il y a un solo de guitare incroyable sur la dernière chanson de l’album qui s’intitule Prodigal Man qui elle est d’une durée de 21:20. On comprend très bien pourquoi Nugent en était la vedette. Un jam comme il ne s’en fait plus aujourd’hui, plus l’intensité monte, plus le jeu des musiciens devient viscéral. On ressent tout à fait ce que les musiciens ressentaient. Je vous conseille fortement d’écouter cette anthologie musicale.

Ted Nugent !

Nugent a 27 ans en 1975 lorsqu’il décide de quitter les Dukes. L’album éponyme Ted Nugent vit le jour avec un ancien membre des Amboy Dukes, le bassite Rob Grange. Sur cet album on peut y entendre la chanson Strange Hold qui a la particularité d’avoir un solo de 8 minutes ayant été exécuté en une prise seulement. Un fait rare pour un solo de si longue durée. Quelques pièces ont suivi Nugent tout le long de sa carrière solo, dont les pièces Motor City Mad House et Snakeskin Cowboys. Lorsque ces pièces sont jouées en public, elles sont toujours plus rapides et très appréciées des spectateurs.

S’en suivit les albums, Free for All, Cat Scratch Fever et Weekend Warriors. De ces trois albums, Cat scratch Fever en est le plus connu surtout par cet hymne du rock & roll qu’est Cat Scratch Fever et ce riff virulent de guitare tellement joué par les jeunes apprentis guitaristes de la fin des années 70. Je me concentrerai sur cet album uniquement, car d’après moi c’est l’album ultime de Nugent (ce n’est que mon opinion). Sur cet album on retrouve le même groupe que sur les deux premiers. Nugent à la guitare et aux chants, Rob Grange à la basse, Derek St-Holmes aux chants et guitare rythmique et Cliff Davies à la batterie.

Deux hits FM connurent un succès énorme sur cet album, Cat Scratch Fever et Wang Dang Sweet Poontang. Ces hymnes du rock ont encore leur place au sein des 500 meilleurs chansons rock de tous les temps. On ne peut s’empêcher de monter le volume à tue-tête en écoutant l’une ou l’autre de ces chansons dans son automobile. Je me dois d’aller à l’anglaise et de dire « These are car songs that’s all ! » On se balance la tête comme dans Wayne’s  World.

Pour Weekend Warriors, Grange et St-Holmes ont laissé leur place à Charlie Huhn à la guitare rythmique et aux chants, à David Hull à la basse et à John Sauter à la basse aussi sur la moitié des chansons. Un excellent album qui rock en tout point. À se procurer sans hésitation.

Ted Nugent et Charlie Hunt

À noter que je n’ai pas parlé de Free For All, car je crois que c’est un album qui sonne comme tout ce qui se faisait à ce moment. Sans plus ni moins. Un album plus intéressant est l’album de 1979 State of Shock qui lui, a une version (qui rock vraiment) de la chanson de Georges Harrison et des Beatles I Want to Tell You. Bien montée et avec un son à la Nugent qui se digère bien.

Les covers des Beatles sont généralement ordinaires, mais à sa défense, celle de Nugent se démarque rudement bien.

Une histoire nébuleuse !

En 1978 à l’âge de 30 ans, Nugent fait une gaffe sexuelle monumentale, il séduira une jeune fille de 17 ans du nom de Pele Masa et pour ne pas être accusé de viol sur une mineure, il devient son Gardien Légal. Il ira même jusqu’à adopter la jeune fille avec le consentement écrit de ses parents ! Un peu comme Steven Tyler l’avait fait avec l’une de ses groupies de seize ans.

Avec le recul, il ne fut pas le seul à avoir cette déviance de préférer les très jeunes filles. On n’a qu’à penser au grand Jimmy Page, Steven Tyler, Elvis Presley, Jerry Lee Lewis et j’en passe, pour s’apercevoir que ce ne fut rien de nouveau ce que Nugent avait fait, complètement dégueulasse oui, mais nouveau non. Cette relation fut de courte durée et sur son album live de 1981 Intensities in 10 Cities, il sortira le 45rpm  Jailbait avec des paroles comme :  I don’t care if your thirteen, You look too good to be true. I just know that you’re probably clean, There’s one little thing I gotta do to you’. Traduit librement cela dit : Je m’en fous que t’aies seulement 13 ans. Tu parais trop bien pour être vrai. Je suis sûr d’une chose c’est que tu dois être propre. Y’a juste une petite chose que je veux te faire.

Je vous avais prévenu sur l’homme, qui lui est beaucoup moins génial que le musicien.

L’époque du super band Damn Yankees !

Quatre autres albums et quelques albums live sont à la suite logique de la carrière de Ted Nugent. Sans réussite commerciale, Nugent se cherchait un peu, et il avait peine à vendre ses concerts plus à l’est du Texas. C’est plutôt à l’aube des années 90, lorsqu’il reçut un coup de fil de Tommy Shaw qui lui proposa de fonder un Super Group comme c’en était la mode fin des années 80 début 90. Damn Yankees fut alors fondé.

The Damn Yankees le 22 juillet 1990 en Pennsylvanie

Le groupe consistait de : Tommy Shaw, chanteur émérite et guitariste de Styx, Jack Blades, bassiste de Night Ranger, Michael Cartellone, batteur (ex-Accept et membre actif de Lynyrd Skynyrd) et de Ted Nugent à la guitare.

Une seconde vie pour le Wango Tango Man !

Deux albums seulement (dommage) furent produits au cours des années 90, Damn Yankees et Don’t Tread, mais ce fut la ballade High Enough sur l’album Damn Yankees qui ayant atteint le #3 de toutes les plates formes rock ou easy listenning devint un hit instantané et fit de Damn Yankees un groupe pouvant remplir les stades à pleine capacité. Ils eurent même droit à la troisième place des meilleurs vidéos toutes catégories de 1990. Ce fut la chanson ayant atteint le plus haut sommet commercial dans la carrière de Ted Nugent.

Wango Tango Gun Lover !

Nugent est un hardant républicain américain qui se rapporte toujours au 2ème amendement américain qui dit que chaque Américain a le droit de se défendre, donc le droit d’avoir des armes à feu, et toutes sortes d’armes à feu. Les états où il est le plus populaire et qui sont ses plus grands fans sont le Tennessee, le Texas et tous les états un peu plus Redneck.

Nugent ne s’affiche pas en raciste ou en ségrégationniste, mais il se dépeint plus comme un patriote américain et l’on sait où cela peut mener quelques fois ! Just saying ! Il est aussi un fan inconditionnel de Donald Trump (je vous avais dit que l’homme était un peu bizarre). À chacun ses convictions j’en conviens.

Je m’en voudrais aussi de passer sous silence quelque chose qui plane au-dessus de sa tête depuis 2004 maintenant et qui fait référence à Courtney Love, qui dit lui avoir fait l’amour oral lorsqu’elle n’était âgée que de 12 ans seulement ! Nugent n’a jamais confirmé ou nié la chose.

Il existe même sur le Net des pages consacrées à toutes les folies que Nugent ait pu dire au cours des 30 dernières années. Que ce soit des menaces sur des gens de la politique (lire des démocrates comme Obama ou Hillary Clinton) ou sur toutes autres personnes plus à gauche que lui. Lui est de droite radicale.

Le bonhomme roule toujours sa bosse, il est toujours ambassadeur ou si vous préférez Poster Boy pour le NRA (National Riffle Association) et il a même eu le temps de faire deux albums studios Love Grenade en 2007 et Shut Up and Jam en 2014 et les albums Live Sweden Rocks en 2006 et Motor City Mayhem en 2008. Il laisse aussi présager depuis 2005 vouloir se présenter comme gouverneur, mais sur son site Internet, il dit plutôt qu’il faut réélire, et ce sont ses mots et non les miens qui sont sur une casquette qu’il vend 30$ et qui dit, ‘’Re-Elect that Motherfucker’’. 

 À vous de décider l’homme ou le musicien ?

Rock On !

BANNIÈRE: THOMAS O’SULLIVAN
WEBMESTRE: STEVEN HENRY
RÉDAC’CHEF: MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE
3 Comments

3 Comments

  1. Géo Giguere

    1 septembre 2020 at 9:43 AM

    Une carriere musicale taché par une vie personnelle discutable.
    Excellent texte
    Bravos Mike Lacombe !

  2. Géo Giguere

    1 septembre 2020 at 9:42 AM

    Une carriere musicale taché par une vie personnelle discutable.
    Excellent texte
    Bravos Mike Lacombe

  3. Larry Todd

    31 août 2020 at 10:10 PM

    Excellent le texte de ta part Mike, bravo a l équipe-montage , a plus..

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