Chroniques

Johnny Watson Super Nova

Guitariste Émérite 26 selon Murray
Johnny « Guitar » Watson
Publié le 16 septembre 2020

 

Par Normand Murray

Johnny Watson

Guitariste de tous les styles

Peu de guitaristes ont eu des changements de styles autant que Watson. Le Rock, le Blues, le Jazz, le Funk et oui, même le Rhythm and Blues et le Disco. Watson excellait dans tous ces styles. Il est non seulement guitariste, mais aussi multi-instrumentiste, sauf pour la batterie et les cuivres qui ont été joués par d’autres musiciens sur ses albums. On peut le qualifier et ce, sans se tromper, que c’est celui qui a suscité le plus d’intérêts lors de son passage dans le monde de la guitare en particulier.

John Watson Junior, né à Houston Texas en 1935, grande fabrique de célèbres guitaristes. Dès son jeune âge de 7 ans, son père l’initie au piano, lui-même pianiste John Watson Senior. Ce qui en soi est une bonne chose, vu la composition et la lecture de la compréhension de la musique fait en doubles portées. Durant sa jeunesse, son grand-père lui donne une guitare et lui signifie, vu que celui-ci était guitariste et chanteur dans une église de gospel et étant son créneau, de ne pas jouer de la musique du diable. Il parle du Blues je présume, puisque le Rock n’étant même pas encore présent dans le monde de la musique, on parle de l’année 1946. Le rock ayant apparu vers le milieu des années 50 avec les Chuck Berry, les Scotty Moore et Bill Haleys et ses célèbres Comets, ceux-ci pouvant revendiquer la paternité du style rock.

Après de multiples apparitions aux côtés des grands du blues tels que Albert Collins et Johnny Copeland, il poursuit son chemin avec la formation de Chuck Higgins et les Mellotones ainsi qu’avec Amos Willburn. C’est lors d’un spectacle de Guitar Slim qu’il optera définitivement vers un style plus énergique, vu que Slim était assez flamboyant sur scène jouant du Jump Blues, un blues dansant au rythme assez accéléré. 1952 – premier contrat avec le Federal Records sous le nom de Young John Watson. En 1954, il va voir le film culte du temps Johnny Guitar avec Joan Crawford et dès lors, il décide que dorénavant, il aura comme nom d’artiste celui de Johnny « Guitar » Watson.

1954 – premier enregistrement instrumental avec comme titre très évocateur de Space Guitar qui lui permettra d’explorer le reverb et le feedback comme jamais auparavant. Ce guitariste l’a fait et personne ne pouvait vraiment émuler son style durant toute la décade des années 50. Durant ces mêmes années, il transite du Rock and Roll au Blues, en étant des tournées de Little Richard, Johnny Otis, Etta James et de l’incontournable BB King.

1955 – premier succès avec les chansons These Lonely Nights et il enregistre différentes versions de son The Gangster Of love, que Steve Miller ravivera sur son album Sailor et sur le succès de Joker de 1973 ( I’m the Gangster of Love).

Dans les années 60, il a un autre succès de rhythm ‘n’ blues avec la pièce Cuttin In et il enregistre un album au titre assez déroutant The Blues Soul of Johnny Guitar Watson (1964), ce qui en fait était un album Jazz. Avant de se joindre à la grande star du Rhythm and Blues Larry Williams, pour le live Larry Williams Show with Johnny « Guitar « Watson (1965) et un album soul en 1967 Two for the Price of One.

Le commencement des années 70, il prend la direction du soul à la musique funk avec Listen (1973 ) et I Don’t Want To Be Alone. Ses riffs de guitare étaient ce qu’on pouvait qualifier de grand funk, ce style lui convenait à merveille, ça lui en faisait un autre de plus. Stranger (1975) avant de trouver une connexion avec le monde du disco et la chanson Ain’t That A Bitch (1976) et Superman Lover. S’en suit A Real Mother For You (1977) et la même année, Funk Beyond The Call of Duty et Giant (1978).

La reconnaissance de son talent est reconnu avec le Pionner Award de la Rhythm and Blues Foundation qui lui est attribué. La même année, il déclare, et ce en tout vérité, que les guitaristes comme Jimi Hendrix, Frank Zappa et Stevie Ray Vaughn l’ont adulé et ont même pris des parties de son jeu comme modèle. Étant précurseur de techniques comme j’ai dit auparavant, le premier à faire du reverb et du feedback qui étaient sa marque de commerce dans les années 50 avec son album Space Guitar. Concernant Zappa, il fait appel à ses services pour le célèbre One Size Fit All (1975), Them Or Us (1984), même année, Thing -Fish et Frank Zappa Meets the Mothers of Prévention. D’ailleurs Zappa déclara, que son long jeu préféré était le Three Hours Past Midnight de Watson 1979.

Dans les années 80, il avait disparu momentanément du monde de la musique, pour revenir en 1994 avec un album Funk/Rap Bow Wow. Dans une renaissance de sa carrière, malheureusement en 1996 lors d’un spectacle au Japon, il s’effondre sur la scène et une fatale attaque de cœur aura raison de ce très grand guitariste.

Ses guitares pour ce qui a trait à la partie de Space Guitar, il utilisait une Fender Stratocaster voyant la versatilité du modèle pour exécuter ses prouesses de son et la Gibson Deluxe ES 335. Avec un répertoire de 26 LP long jeu et non moins que 22 hits listés sur les charts de 1954 à 1996, on peut dire que celui-ci était un génie de la composition.

Lors de la parution de son Greatest Hits – The Very Best Of Johnny  ‘Guitar’ Watson, son épouse a écrit un mot à l’intérieur de la pochette, qui dit tout sur ce géant de la guitare. Johnny Watson avait la particularité de savoir ce qui se passait autour de lui et de rajouter, qu’il pouvait changer dans le temps sans être pris dans le passé. Une preuve du tout oui, il a même été glorifié dans le monde du Rap avec des artiste tels que; P Funk Ice Cube, Easy -E et même Snoop Dog, ayant repris des onomatopées genre Bow Wow Wow Yippi-Yo Yippi- Yay sur sa chanson Who I Am et autres citations du même genre en sampling. D’ailleurs, l’artiste rappeur Dr. Dre avait demandé les services de Watson sur son succès de l’album G Funk (1993) avec un Grammy pour la chanson Let me Ride.

Il sera à jamais inscrit comme étant le guitariste ayant modifié tous les styles pour en faire son œuvre personnelle de très grande envergure, comme jamais personne n’a fait avant et après lui. Pas qu’une étoile au firmament de la guitare mais une Super Nova. Ayant repoussé les limites de l’instrument au-delà des confins des sons que pouvait donner la guitare.

 

BANNIÈRE: DANIEL MARSOLAIS
WEBMESTRE: STEVEN HENRY
ASSISTANTE RÉDAC’CHEF: NATHALIE RUSCITO
RÉDAC’CHEF : MURIEL MASSÉ
ÉDITEUR: GÉO GIGUÈRE

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